Et en Iran, ça continue...
Le bras de fer entre Washington et Téhéran continue dans une alternance régulière d'escalades militaires et verbales inquiétantes.
Aux dernières nouvelles, tout comme avec la Russie, l'arrogance étasunienne souffle le chaud et le froid, promettant un jour des négociations et le lendemain engageant de nouvelles sanctions...
Mais l'Iran, tout comme la Russie, le Vénézuela ou la Corée du Nord refuse de devenir le laquais de l'impérialisme étasunien et continue à défendre bec et ongles sa souveraineté politique, économique et territoriale.
Aujourd'hui, Washington et Téhéran semblent bien être dans cette infernale impasse où céder aux pressions de l'autre revient à perdre la face dans une logique de capitulation.
Ainsi nous assistons à une surenchère verbale entr Rohani et Trump, l'un accusant de déséquilibre mental l'autre qui menace "d'effacer l'Iran" de la surface de la terre !
Certes, le régime iranien n'est pas vraiment "ma tasse de thé" mais il me semble aujourd'hui primordial de le soutenir dans sa confrontation majeure à cet impérialisme mondialiste qui est l'ennemi commun des peuples encore insoumis à son esclavagisme militaro-industriel.
D'ailleurs, à ce titre il est intéressant d'observer dans ce dossier iranien le silence de certains "pro-russes" français qui derrière un antimondialisme de façade ne sont en fait que des communautaristes catholiques (islamophobes jusqu'à être "sionistes compatibles) animés par un opportunisme narcissique et souvent cupide, dont les ambitions en Russie ou dans le Donbass sont de se servir et non servir la cause des peuples.
La guerre à au moins cette qualité de faire tomber les masques et de montrer les vrais visages des cupides, des fanatiques, des menteurs des imbéciles et des crapules.
Ne pas soutenir l'Iran dans son combat international, ou nom de principes communautaires ou civilisationnels occidentaux c'est finalement procéder d'une autre forme d'ingérence idéologique appartenant à ce même universalisme arrogant que celui de cette pensée unique qui veut aujourd'hui soumettre la Perse.
Dans leur diversité évolutives, mes peuples insoumis à l'impérialisme étasuniens doivent, au delà de leurs différences communautaires ou idéologiques, savoir construire une résistance unie contre la dictature mondialiste, et dont la victoire ne pourra que favoriser une amélioration ultérieure de chacun des membres...
Article référence : RT
La fuite en avant de Trump
Alors que le président iranien Rohani venait d'accepter le principe de discussions autour du nucléaire iranien, son homologue étasunien Trump, dont l'imprévisibilité commence à être prévisible, jette à nouveau de l'huile sur le feu en menaçant Téhéran d'une "guerre courte"...
« Nous sommes dans une position très forte, et ça ne durerait pas très longtemps, je peux vous le dire. […] Et je ne parle pas de troupes au sol », a péroré Trump sur la chaîne Fox Business Network.
Par ailleurs, le président étasunien poussé à nouveau les dirigeants iraniens qu'il insulte ("égoïstes et stupides") à se radicaliser en maintenant l'étranglement du pays :
« L’Iran peut faire ce qu’il veut, cela m’est égal, j’ai tout le temps qu’il faut. Mais leur pays est en détresse économique […] Leurs dirigeants devraient prendre soin de la population »
C'est tout simplement hallucinant d'entendre le Président de la 1ère puissance mondiale imaginer bombarder massivement un pays (ce que sous entend explicitement la promesse d'une guerre courte sans troupes au sol) dans une naïveté criminelle et stupide (aucune guerre ne peut être gagnée sans intervention terrestre).
Ensuite, accuser un régime, certes critiquable, d'une situation économique consécutive à un blocus extérieur imposé alors qu'il remplit justement les conditions pour sa levée (respect de l'accord nucléaire) relève d'un cynisme ahurissant qui interroge la santé mentale du locataire de la Maison Blanche mais aussi des laquais occidentaux qui le suivent dans ce dossier comme des clébards enragés...
Car il est évident qu'ici Trump procéde d'une fuite en avant visant à fermer toutes les portes des négociations, aidé en cela par la servilite lâche d'une communauté européenne dont les pays se retirent de l'accord sur le nucléaire iranien non pas à cause de son non respect iranien mais parce que les occidentaux ne sont plus aujourd'hui que le paillasson de Washington...
L'Iran qui se trouve finalement être le dernier pays respectant cet accord sur le nucléaire, a fixé au 7 juillet la date au-delà de laquelle Téhéran cessera de s'y soumettre unilatéralement, si les autres signataires du traité ne reviennent pas sur leur folie.
Finalement dans ce bras de fer opposant Téhéran à Washington et qui continue dangereusement, on ne peut que donner raison à l'ayatollah Ali Khamenei lorqu'il juge les USA d'être «le régime le plus vicieux au monde ».
Erwan Castel
Article référence : Ouest France