Bilan d'un premier mois Zelensky sur le front...
Dans tous ces discours de campagne mais aussi pendant ceux de son investiture du 20 mai dernier le nouveau président ukrainien Zelensky n'a eu de cesse que d'affirmer haut et fort (tout comme son prédécesseur Porochenko il y a 5 ans) que son objectif prioritaire était le cessez le feu sur le front du Donbass.
OR, force est de constater que non seulement le cessez le feu n'est toujours pas respecté par l'armée ukrainienne, mais qu'au contraire cette dernière intensifie régulièrement ses attaques, provoquant de nouvelles victimes militaires et civiles ainsi que de très nombreuses destructions.
Maison civile détruite par l'artillerie ukrainienne à Kominternovo, dans le Sud de la RPD le 28 juin 2019 |
Ainsi durant le premier mois de son mandat présidentiel, les soudards de Zelensky ont réalisé plus de 600 violations du cessez-le-feu au cours desquelles on a observé le retour systématique d’armes de gros calibre (sup à 100mm) qui sont interdites sur le front par les Accords de Minsk.
Ainsi, et confirmé par les observateurs internationaux (OSCE et STKK), les ukrainiens ont utilisé notamment contre le Donbass pendant cette période du 27 mai au 27 juin:
- 2 x des obusiers de 152 mm,40 obus;
- 24 x des obusiers de 122 mm, 413 obus tirés;
- 1 x des chars de combat (125mm), 8 obus;
- 135 x des mortiers de 120 mm, 1183 obus;
- 147 x des mortiers de 82 mm, 1175 obus.
Et l'escalade continue ces derniers jours :
Bombardements ukrainiens sur le Nord de Gorlovka, au
Nord de la RPD, pendant la nuit du 29 au 30 juin 2019
Au cours de ces bombardements ukrainiens du premier mois Zelensky écoulé, plusieurs dizaines de soldats républicains ont été tués et blessés, 19 civils ont été blessés, 8 habitations entièrement détruites et 165 endommagées, ainsi que 34 infrastructures collectives et 7 véhicules. À titre de comparaison, au cours de la période précédant la première visite de Zelensky dans le Donbass, deux civils avaient été blessés, 2 maisons détruites et 41 endommagées, ainsi que 9 infrastructures collectives et 3 véhicules.
Voilà donc, dans la réalité des faits, apparaître l'hypocrisie mensongère permanente du discours politique ukrainien qui semble être la norme des marionnettes de Kiev, que ce soit Turtchinov, Porchenko ou Zelensky, qui tous exécutent avec zèle la feuille de route étasunienne mise en place au moment du coup d'Etat du Maïdan il y a 5 ans.
Et les militaires ukrainiens, coupables de ces incessants bombardements meurtriers ont au moins l'honnêteté de ne pas mentir, à l'image du général Ruslan Homchak, le nouveau chef d'état-major des forces armées ukrainiennes qui dans une conférence de presse récente, a non seulement admis que l' "Opération des Forces Combinées" déployée dans le Donbass n'avait pas reçu l'ordre de cesser le feu, mais s'est vanté de la capture par ses soldats de nouveaux territoires dans la "zone grise" séparant les belligérants (ce qui constitue aussi une autre violation des accords de Minsk).
De plus, il est observer à nouveau une augmentation sensible d'intentions criminelles flagrantes dans les tirs ukrainiens tel que des civils, visés par des snipers (Alexandrovka) des hopitaux pour enfants, maisons de retraite, stations d'eau potable bombardés par l'artillerie, des mitraillages pendant des travaux de réparations de batiments civils etc...
A noter également, depuis l'investiture de Zelensky, le retour de l'utilisation par Kiev de munitions incendiares au phosphore blanc, interdites par la convention de Genève.
Bombardement au phosphore blanc par l'artillerie ukrainienne
le 27 juin 2019, sur le front de Gorlovka au Nord de la RPD.
De leur côté les autorités des républiques populaires de Donetsk et Lugansk persistent à se maintenir une attitude uniquement défensive, et même continuent à laisser ouverte la porte du dialogue et des négociations comme en témoigne le libération récente de 4 prisonniers ukrainiens en gage de bonne foi, et pour "stimuler le processus d'échange de prisonniers" prévu par les accords de Minsk.
Personnellement j'estime ce "cadeau" des républiques aux autorités ukrainiennes relève de la naïveté pour ne pas dire de la compromission politique. Comment peut-on faire confiance à un régime qui depuis 5 ans viole quotidiennement le cessez le feu et tente de saboter systématiquement les échanges de prisonniers prévus. Après la félonie de la dernière réunion de Minsk où Kiev, profitant de la tention libérale habitant certains politiciens de Donetsk, a tenté de restaurer son business avec le Donbass (tout en continuant à le bombarder), cette libération unilatérale de prisonniers ukrainiens m'apparait plus être un signe de faiblesse qu'un geste magnanime. Cela dit je serai agréablement surpris de m'être trompé, mais en attendant je prèfére rester réaliste...
En temps de guerre, le politique doit s'effacer devant le militaire jusqu'à la victoire ou la défaite, surtout lorsque l'ennemi a un comportement terroriste bafouant toutes les conventions diplomatiques et guerrières.
Erwan Castel