La journée des anges

Ce soir 1er juin des milliers de familles du Donbass se sont rassemblées dans le parc Sherbakova au coeur de Donetsk pour offrir des ballons lumineux aux étoiles et aux âmes des enfants disparus sous les bombardements ukrainiens depuis 5 ans.
Au cours de l'opération militaire de Kiev menée contre le Donbass et qui a fait environ 20 000 morts depuis 2014, 119 enfants ont été tués et 310 autres ont été blessés (DNR - 85 morts 233 blessés. LC - 34 morts 77 blessés).

Les enfants tués lors des conflits incarnent certainement le mieux, par la hauteur de leur innocence, le drame de la guerre moderne dont les destructions meurtrières en dépassant les confienements des champs de bataille militaires ont retrouvé la sauvagerie aveugle et illimitée des déferlements des génocidaires barbares, croisés, conquistadores et autres soudards assoiffés de sang, d'or et de terreur... 

Lorsque l'armée ukrainienne enivrée par une idéologie bandériste russophobe, hystérique et obsessionnelle arrive aux portes du Donbass nombre de ses soldats, aussi inexpérimentés que mal encadrés vont se comporter comme des chiens enragés qu'auraient excité jusqu'à la folie les massacres d'Odessa et Mariupol perpétrés par le vomi néo-nazi du Maïdan.

En 2014, le Donbass devient un enfer aux flammes allumées par les assauts blindés, l'aviation de combat, l'artillerie classique, les lance roquettes multiples et même les missiles balistiques Tochka U que l'armée ukraine envoie contre les populations civiles de Donetsk et Lugansk.

Au mileu d'une popualation massacrée qui tente de lutter, de s'enfuir ou de survivre, les enfants n'échappent pas à la haine qui s'abat sur leurs écoles, maisons et jardins d'enfants Et plus d'une centaine de ces anges vont disparaitrent à l'horizon, fauchés par l'acier et le feu qui tombent du ciel, tandis que des milliers d'autres vont avoir leurs ailes ensanglantées, brisées à jamais et leurs rêves d'enfants anéantis par la folie incomprise des "grands". Et pour beaucoup enfin, la guerre a déposé en silence dans le secret de leurs coeurs effrayés des traumatismes profonds qui s'éveillent ou s'éveilleront un jour comme des volcans continuant à déverser à leur manière, dans leur vie intime ou sociale les brûlures déséquilibrantes de la guerre.

Dans toutes les villes du Donbass des peluches viennent consoler au pied des cénotaphes l'âme de ces innocents massacrés dont les rêves brisés fixent les mémoires dans un effroi sans fin.
Les histoires de ces jeunes blés fauchés trop tôt sous la naissance de leurs soleils sont terribles et témoignent de la brutalité et de l'aveuglement de ces attaques terroristes et à caractère génocidaire lancées contre une population civile à qui les occidentaux, tirant les ficelles de leurs marionnettes ukrainiennes, reprochent seulement de vouloir vivre librement son identité russe et préserver ses traditions.

Chaque histoire d'enfant tué est unique autant qu'elle est tragique et cependant toutes sont les éclats d'un même miroir brisé par les bombardements ukrainien et qui refletent à l'infini l'âme du Donbass. 
Et dans leur martyr  ces enfants nous offrent souvent des exemples de dignité et d'héroisme où la force de le coeur compensant la faiblesse de leur corps décuple leur courage assailli par la peur. Ainsi par exemple de Sidoryuk Kirill Vladimirovich un enfant de 13 ans du village de Butkevych qui, le 29 août 2014, est surpris à l'extérieur par un violent bombardement ukrainien en compagnie de sa soeur. Devant l'absence d'abri immédiat, le jeune garçon au milieu des explosions qui se rapprochent recouvre alors de son corps sa soeur Tanya âgée de 9 ans. Les éclats des obus urkainiens transpercent alors le dos et la vie du garçon dont le sacrifice a sauvé sa jeune soeur Tanya qui ne recevra qu'un seul éclat. Et cette histoire n'est malheureusement pas unique. 


Aujourd'hui lorsque je me promène dans mon quartier d'Oktyabrsky au Nord de Donetsk, je croise des enfants nés depuis la guerre et d'autres plus âgés qui les accompagnent avec une maturité aiguisée par 5 années de bombardements. Parfois leurs jeux et rires s'interrompent une poignée de secondes pour mieux définir la détonation qui a retentit au delà du vieux terril de la mine désertée d'Oktyabrsky et écouter s'il n'y a pas de sifflements annonciateurs ou de nouveaux tirs.

Voici la chanson émouvante de Yulia Chicherina dédiée aux enfants du Donbass victimes des bombardements ukrainiens que lui a inspiré l'assassinat de la petite Anya Kostenko, âgée de deux ans et demi, victime d'un bombardement de la plage de Zugres qui avait alors été attaquée par l'aviation de comabat de Kiev avec des armes à sous munitions qui, le 13 août 2014, avaient fait 20 victimes dont 3 enfants parmi la population civile du Donbass.
Ce soir, au parc Sherbakova au coeur de Donetsk, des milliers de familles sont venues comme chaque 1er juin depuis 3 ans honorer la mémoire des enfants tués dans cette guerre abjecte et décidée par l'hégémonie occidentale, amorale et criminelle. Ce rassemblement impressionnant est d'autant plus émouvant qu'il n'est pas orchestré par un cérémonial protocolaire dirigé, encadré et répété, mais une manifestation spontanée et naturellle proposée aux citoyens de la République Populaire de Donetsk par le mouvement de la jeunesse républicaine.


Lorsque l'on connait la place centrale que tient  l'enfant dans la société russe (et sans pour autant en faire un enfant-roi pourri gâté), venir honorer sa mémoire (et en famille), est pour cette population martyrisée qui vit ses traditions comme un acte de foi naturel, un devoir et une communion volontaires pour exprimer une fois encore avec simplicité et noblesse la destinée choisie et assumée par tous.

Ainsi, sur l'immense passerelle et les berges du lac, entre 20h30 et 21h00 ce sont des milliers de ballons en papier qui sont allés rejoindre les étoiles, poussés par la flamme de l'espérance et du souvenir de ces innocents fauchés par la guerre. 
Cette foule immense venue en toute simplicité honorer, dans un élan commun et féérique la mémoire des enfants disparus dans les orages d'acier, montrait naturellemnt son unité dans sa diversité et sa cohésion dans les vents de l'Histoire.

C'est l'une des immenses qualités de ce peuple russe que de savoir organiser des commémorations belles et naturelles, simples et émouvantes pour honorer ses héritages autant que ses sacrifices et rappeler au monde son attachement farouche à sa liberté !

Erwan Castel










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