Une immunité criminelle
Il y a 5 ans, le 8 juin 2019 le premier enfant du Donbass était tué par les bombardements de Kiev sur Slaviansk, cette ville située à 100 km au Nord de Donetsk et qui fut le théâtre des premiers combats violents entre l'armée ukrainienne et les habitants du Donbass.
Cette enfant, agée de 6 ans s'appelait Polina Solodkaya, et elle a été tuée par des tirs intentionnels ukrainiens visant le point d'eau utilisé par les habitants assiégés. Ses blessures étaient mortelles et elle va mourir dans les bras du médecin qui l'évacue. La photo choquante de cette innocente assassinée au nom d'une "Opération Spéciale Antiterroriste" ukrainienne va inscrire le Donbass, sur la longue liste des pays écrasés par le cynisme criminel occidental.
Depuis 5 ans, 119 enfants ont été tués et 310 autres ont été blessés (RPD - 85 morts 233 blessés. RPL - 34 morts 77 blessés) dans ce conflit qui a fait enntre 15 et 20 000 morts environ, auxquels il faut rajouter des milliers de déplacés et réfugiés et des dizaines de milliers ayant des traumatismes psychologiques dont certains probablement n'apparaitront que dans quelques années.
La plupart de ces victimes civiles ont été tuées loin des zones de combat, au coeur de quartiers résidentiels intentionnellemnt bombardés par le régime de Kiev afin de terroriser la population du Donbass ayant refusé le coup d'Etat du Maïdan et la politique russophobe agressive du nouveau pouvoir de Kiev.
Ces massacres au regard des conventions internationales et des témoignanges recueillis (y compris au sein des forces ukrainiennes) sont sans l'ombre d'un doute des crimes de guerre dont les responsables militaires et politiques devraient être trainés devant une cour martiale.
Sauf que...
Lorsque l'Opération Spéciale Antiterroriste est déclenchée, (que même le procureur de Kiev vient de juger anticonstitutionnelle du fait de l'emploi de l'armée dans des opérations intérieures), une loi d'amnistie est décrétée pour tous ses participants présents et à venir. Au sein des bataillons spéciaux nationalistes dont les effectifs sont principalement recrutés chez les hooligans, repris de justice et néo-nazis ukrainiens et européens cette mesure avait été interprétée comme un blanc seing accordé à leur haine psychotique du "moskal".
On connait la suite : bombardements délibérés sur des civils, exécutions sommaires, tortures, sans compter les viols, les vols, les humiliations diverses subis quotidiennement par les habitants vivants dans les zones occupées par l'armée ukrainienne. Et même Kiev, devat les débordements illimités de ses soudards a du procéder à quelques procès retentissants pour tenter "de calmer le jeu", comme par exemple à l'encontre de quelques membres du bataillon Tornado par exemple.
Mais ceci s'est révélé être des exceptions cyniques répondant plutôt à des questionnements internationaux et confirment de facto une régle criminelle ukrainienne continuant dans le Donbass à servir la stratégie de terreur occidentale à l'encontre des peuples "non alignés".
La chasse est ouverte !
Et cette semaine, le au milieu de promesses de paix d'un Zelensky qui risque d'être encore plus hypocrite que son pérdécesseur Porochenko, le parlement ukrainien, Verkhovna Rada a adopté une loi ayant pour objet de "protéger les droits et les intérêts légitimes des étrangers qui "ont protégé" l'intégrité territoriale de l'Ukraine et sont des citoyens de" l'état agresseur" (Russie) ou d'autres États qui ne reconnaissent pas l'intégrité territoriale de l'Ukraine, de sorte que leur retour volontaire ou forcé dans le pays de leur nationalité violerait leurs droits".
Ce projet de loi (n ° 3433), adopté par 230 députés en deuxième lecture et de manière générale, avec ses amendements techniques et juridiques, les amendements à certains actes législatifs (sur le statut juridique des étrangers et des apatrides ayant participé à la guerre) est ni plus ni moins qu'une invitation pour les malfrats et criminels de tout poil à venir se mettre à l'abri en Ukraine en échange d'un safari sanguinaire dans le Donbass, ce qui sera loin de déplaire à la plupart d'entre eux.
Et en échange de leur "contribution" aux opérations militaires contre la polutaion du Donbass, ces mercenaires se verraient attribuer la citoyenneté ukrainienne, l'immunité pour les actions réalisées sur le front et un vaste terrain dans les meilleurs terres de Zaporodje, Odessa ou Nikolaiev, dont leur occupation permettra à Kiev de coloniser ces terres avec une milice potentielle qui lui est dévouée.
Andrei Biletski, ex commandant d'Azov et dirigeant aujourd'hui le parti extrémiste "Corps National" ukrainien |
Et l'identitification d' Andrei Biletski parmi les députés initiateurs du projet (avec Oleg Petrenko et Igor Loutsenko) suffit à confirmer l'intention criminelle que sous tend cette loi ukrainienne. Bilesky est en effet le fondateur du bataillon Azov (devenu régiment) qui est l'unité néo nazie emblématique des radicaux nationalistes et ukrainien (reconnue comme telle même par le congrés américain) et qui a ouvert largement ses rangs au volontariat étranger (on y dénombrera, entre autres nationalités, une cinquantaine de français, marginaux et/ou nationalistes radicaux).
Aujourd'hui Billetski est le dirigeant de parti politique "Corps national", une organisation politique paramilitaire nationaliste qui sous couvert d'opérations de maintien de l'ordre mène des actions répressives contre les populations russophones d'Ukraine. D'ailleurs Biletski avait récemment proposé de mettre en oeuvre dans le Donbass le "scénaro croate" (guerre, répression et épuration ethniques)...
Ce projet de loi va encourager logiquement une exacerbation du conflit et attirer encore plus sur le front des bandes de mercenaires "sans foi ni loi" attirés par le sang et les récompenses et qui en étant protégés par ce bouclier législatif pourront alors continuer et amplifier cette épuration ethnique du Donbass dont rêve Biletski.
Erwan Castel