Minsk ? : Archives rayon Echecs


Certes les accords de Minsk auront figé le conflit et maintenu un semblant de dialogue entre les partis.

Mais certainement pas au profit d'un processus de paix qu'ils devaient mettre en oeuvre.

Ils sont bel et bien enterrés avec la dépouille du Président Zakharchenko ce "mort de trop" victime de la folie belliciste des occidentaux et de leurs séides bandériste.

Voici une analyse intéressante de Karine Bechet Golovko su lendemain de cet attentat qui risque d'être un tournant dans l'histoire de la crise ukrainienne et de la guerre dans le Donbass.

Erwan Castel

Source de l'article : Russie Politics


L'attentat contre le dirigeant de la République de Donetsk Zakhartchenko: la fin des accords de Minsk?

Hier, vendredi, à 17h30 le dirigeant de la République de Donetsk dans le Donbass, Alexandre Zakhartchenko, a été victime d'un attentat, le 8e, fatal. La résonance de cet acte criminel conduit les autorités russes à s'interroger sur les accords de Minsk et elles demandent une réaction de la communauté internationale. En lisant la presse française, l'on comprend facilement qu'aucune condamnation de Kiev n'est à attendre. Ce sera à DNR et à la Russie à prendre leur responsabilité.

Un attentat de plus, espérons que ce sera l'attentat de trop.

En se rendant à la cérémonie organisée en l'honneur de la mort du grand artiste né dans le Donbass, Kobzon, devenu ensuite député de la Douma russe, Zakhartchenko a été victime d'un attentat. Grièvement blessé, transporté à l'hôpital, il y est décédé.


A 17h30, dans le café Sépar, une explosion a eu lieu, Zakhartchenko et son garde du corps sont morts. L'on compte également 12 blessés, dont 5 hospitalisés sans que leur vie ne soit en jeu. Il semblerait que l'explosif ait été placé dans les luminaires du café. Un garde du corps a disparu, il est possible qu'il soit impliqué. 

Les réactions dans la presse française sont extrêmement significatives de la position que cette fameuse "communauté internationale" va occuper: il n'est pas crédible que l'Ukraine soit impliquée. C'est soit un coup de la Russie qui se débarrasse de ceux qui ne l'intéressent plus, soit un règlement de comptes interne à ces "chefs de guerre". Voici par exemple en extrait du journal Le Monde:


Dans la même veine, l'on appréciera la manière délicate dont un autre journal, La Dépêche, met en avant la position ukrainienne après avoir glissé sur la position locale et russe:
  • "Nous n'excluons pas une tentative des services secrets russes d'éliminer un personnage odieux qui, selon nos informations, gênait les Russes et dont ils n'avaient plus besoin", a même assuré à la télévision ukrainienne un haut responsable du SBU, Igor Gouskov.

Autrement dit, jamais Kiev ne sera mis en cause pour ces attentats, qui ne sont pas reconnus comme tel par la communauté internationale et par les organismes censés s'occuper du respect des funestes accords de Minsk.

Après ce nouvel attentat contre le dirigeant de DNR, Dmitri Trapeznikov, ancien vice-président du Conseil des ministres, a été nommé par intérim. Il a immédiatement déclaré que le cours politique choisi par Zakharchenko ne serait pas remis en cause, que le Donbass chercherait toujours à affermir son indépendance par rapport à l'Ukraine et être intégré dans la Fédération de Russie. 

En Russie, plusieurs voix s'élèvent pour s'interroger sur l'intérêt de ces accords de Minsk si ouvertement violés par l'Ukraine. Car pour DNR comme pour la Russie, cela ne fait aucun doute que Kiev tente de déstabiliser la situation intérieure par ces séries d'attentats. Plusieurs personnes ont été interpellées suite aux faits et confirment cette version, évidemment démentie par l'Ukraine.

Le sénateur Klintsévitch déclare que cet attentat est une tentative de totale remise en cause des accords de Minsk par l'Ukraine. Le président de la Douma, Volodine, estime que cet attentat réduit à néant le sens des accords de Minsk. Position également tenue par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, qui a déclaré que ce qui se passe remet en cause le caractère sans alternative des accords de Minsk tel que le comprend la communauté internationale.

Il est effectivement possible, pour la rhétorique, de demander aux pays garants des accords de Minsk de s'exprimer, à l'OSCE ou encore à d'autres, cela ne changera rien. Ils ne reconnaîtront jamais publiquement la responsabilité de l'Ukraine dans la violation systématique des accords de Minsk.

Par exemple, une trêve vient encore d'être conclue pour la rentrée scolaire et quelques heures plus tard, l'armée ukrainienne a repris les tirs en direction des villages de Kommintern et de Nikolaevka, ce qui a, par exemple, conduit à blesser une personne âgée au ventre et sur le dos. Le bombardement de sa maison entre-t-il dans le cadre des accords de Minsk?


6 heures avant l'entrée en vigueur de ce cessez-le-feu, l'armée ukrainienne bombardait Gorlovka:


Que valent des accords qui ne sont pas respectés par les deux parties? Si l'Ukraine peut impunément les violer, revendiquer avancer et prendre du terrain dans la zone neutre, sans que l'OSCE ne puisse (ou ne veule) l'en empêcher, si des méthodes terroristes peuvent être utilisées pour assassiner ceux qui résistent sans autre risque que de voir encore la Russie accusée, à quoi servent ces funestes accords?

Certainement pas à obtenir un règlement politique et pacifique, mais à geler un conflit nécessaire au gouvernement post-Maïdan de Kiev pour justifier son imposture, autant qu'aux Etats-Unis et à leur pays satellites pour faire pression sur la Russie. Mais quel est l'intérêt de la Russie de maintenir, protéger et entretenir un instrument qui est retourné contre elle?

Peut-être l'attentat de Zakhartchenko sera-t-il l'attentat de trop ...

Karine Bechet Golovko



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