La Russie dans le Donbass
Les services de sécurité de la Fédération de Russie sont officiellement arrivés à Donetsk pour enquêter sur l'attentat terroriste qui a coûté la vie au Président Zakhartchenko.
Pendant ce temps là les occidentaux s'en foutent et, commentant ce meurtre évoquent au plus un "développement" dans la crise ukrainienne...
Source de l'article ; Russie Politics
Russie: Des enquêteurs du FSB
officiellement à Donetsk
pour enquêter sur l'attentat contre Zakhartchenko
Alors que la France et l'UE refusent obstinément de voir dans la mort de Zakhartchenko un attentat, et encore moins d'envisager la possibilité même de l'implication de l'Ukraine, la Russie a décidé de réagir et d'envoyer officiellement des enquêteurs du FSB faire toute la lumière sur cette tragédie et trouver les véritables responsables. Une décision hautement symbolique dans un conflit où le symbole est aussi important que les armes.
Suite à l'assassinat du dirigeant de la République populaire de Donetsk, A. Zakhartchenko, la communauté internationale détourne encore une fois les yeux. La délégation de l'UE en Ukraine a répondu à un site ukrainien en disant qu'il y a déjà eu beaucoup trop de morts dans l'Est de l'Ukraine, qu'il faut continuer à travailler à l'implantation totale des accords de Minsk et soutenir les efforts diplomatiques. La déclaration faite lors de la conférence de presse du ministère des affaires étrangères français reprend en substance la même ligne:
Ainsi l'UE et la France refusent d'envisager la possibilité même de la responsabilité de l'Ukraine l'attentat perpétré, refusent de qualifier cet acte d'attentat. L'Europe mène la politique de l'autruche, l'Ukraine ne peut être responsable car elle est soutenue, financée et armée par les Européens et les Américains. La question est réglée.
La Russie a, pour sa part, doublement réagi. Tout d'abord, le Comité fédéral d'enquête de la Fédération de Russie a ouvert une enquête pour terrorisme international, remettant ainsi les choses à leur place. Ensuite, la décision a été prise d'envoyer, pour la première fois officiellement, ouvertement, avec déclarations à la presse à l'appui, un groupe d'enquêteurs du FSB afin de faire toute la lumière. Ils sont déjà sur place et ils travaillent.
La réaction dans la presse ukrainienne est à la mesure de l'importance, pas uniquement symbolique, de la présence officielle du FSB dans le Donbass. Ainsi, sur le site Novoe Vremia ukrainien (Nouveaux temps), l'on peut lire ceci:
- "Après la liquidation sur le territoire occupé de Donetsk du chef des terroristes de "DNR" Alexandre Zakhartchenko, les forces de l'ordre russes y ont envoyé leurs "spécialistes". (..) Il faut rappeler que l'Ukraine n'a donné aucune autorisation aux membres du FSB de circuler sur son territoire et leur entrée dans le Donbass est une évidente violation de plus par la Russie de la législation ukrainienne et du droit international"
Il est vrai que l'envoi officiel du FSB sur place pour mener l'enquête, "aider" à mener l'enquête, soulève des questions. Est-ce une forme de reconnaissance informelle par la Russie des territoires de DNR et LNR? En effet, la coopération policière et judiciaire existe, mais entre entités étatiques. Ou bien, s'il ne s'agit pas de reconnaissance, est-ce un pas de plus vers un processus latent d'intégration?
Le PC russe demande la reconnaissance de ces républiques, les accords de Minsk n'obligeant finalement que la Russie et le Donbass. Il est vrai que pour l'instant, les forces du Donbass ont ordre de ne pas répondre aux provocations de l'armée ukrainienne, qui se vante d'avancer ainsi kilomètre par kilomètre dans la zone tampon, soi-disant neutre et démilitarisée, et de reprendre du territoire. Ils envoient même des SMS aux combattants leur annonçant qu'ils vont bientôt arriver et qu'ils doivent déposer les armes. Leurs conseillers de l'OTAN les ont bien préparé à la guerre psychologique.
En plus de la présence du FSB, l'ordre de ne pas répondre pourrait être oublié, la guerre n'est pas une opération suicide. L'attentat contre Zakhartchenko pourrait être l'attentat de trop. Il est trop symbolique pour ne pas exiger de réaction.
Karine Bechet Golovko