"C'est quand un monstre se noie qu'il fait les plus grosses vagues"
"Le coût humain de la bataille de Severodonetsk est terrifiant"
Volodymir Zelensky - 13 juin 2022
Volodymir Zelensky - 13 juin 2022
La stratégie des batailles urbaines menée par les forces ukrainiennes est à double tranchant et surtout mortelle pour Kiev car, si effectivement les nombreuses et solides villes du Donbass, imposent aux forces russes de progresser lentement (et non "tranquillement" comme le répète le crétin français de Moscou) afin de minimiser au maximum - avec leurs puissantes préparations d'artillerie - les pertes importantes inhérentes à toute offensive particulièrement celles contre des cités transformées en bastions, elle réclame en revanche des réserves humaines, matérielles et morales sans limite ainsi qu'une cohésion sociale infaillible.
Les officiels de régime de Kiev ont reconnu que l'écrasement par les forces russes de leurs défenses à Severodonetsk a obligé leurs forces à abandonner son centre-ville pour se replier dans les dernières zones industrielles occidentales, acculées à une rivière (la Donets) dont tous les ponts sont été détruits. Commentant cette bataille de Severodonetsk dont il dit qu'elle est la plus dure jamais menée depuis 3 mois, Volodymir Zelensky a admis que les pertes ukrainiennes y étaient "terrifiantes".
Comme je l'évoquais dans mon dernier SITREP sur le front Nord Donbass, Kiev semble vouloir jeter le maximum de forces dans les batailles en cours ou à venir:
- Severodonetsk / Lisichansk, environ 15 000 hommes,
- Slaviansk / Kramatorsk : environ 50 000 hommes,
- Avdeevka : environ 12 000 hommes
- Etc... (Artemovsk, Zolotoe, Marinka..)
Soit, pour tous les bastions comme plus de 120 000 hommes, accrochés à un Donbass perdu mais dont ils veulent faire payer très cher la Victoire aux forces alliées libératrices.
Aujourd'hui, tout en subissant un inexorable effondrement militaire, l'Etat-major ukro-atlantiste, comprenant que Moscou ne veut pas engager trop de forces dans ses opérations militaires en Ukraine, cherche à jouer la montre et l'attrition en menant dans le Donbass des résistances acharnées et sacrificielles dans une longue succession de batailles urbaines dont il espère que les forces russes sortiront certes victorieuses mais trop épuisées pour continuer vers Kharkov ou Odessa par exemple.
Situation à Severodonetsk
La cacophonie des propagandistes se poursuit au sujet de la bataille en cours, mais certains éléments semblent se confirmer par une convergence des observations.
Sur ce panoramique aérien on peut voir par la fumée
des combats les quartiers Sud de la ville, ceux près de
la zone industrielle "Azot" qui sont toujours contestés et
que de le mensonge occidental qui prétend que la ville
est complètement détruite par les bombardements russes.
Plusieurs réalités actuelles de la bataille de Severodonetsk:
- Le centre ville et la majorité des quartiers résidentiels de la ville sont sous le contrôle des forces russes et républicaines, mais continuent à être bombardés par les forces ukrainiennes positionnées à Lisichansk, de l'autre côté de la rivière Donets, Il reste encore quelques zones contestées autour de l'usine "Azot".
- Les forces ukrainiennes restantes à Severodonetsk sont le long de la rive gauche de la rivière avec 2 points d'appui principaux: l'usine "Azot" dans les quartiers Ouest de la ville et l'aéroport en périphérie Sud, dans le secteur de Syrotyne qui empêche l'accès vers la berge la plus basse de la rive droite côté Lisichansk.
- Dans le complexe industriel "Azot" restent plusieurs bataillons ukrainiens, unités nationalistes et groupes de mercenaires (OTAN et géorgiens) estimés à plus de 2000 combattants dont 25 % de mercenaires ainsi que 500 civils environ, en cours d'évacuation humanitaire,
- Les ponts permettant le franchissement lourd de la rivière Donets sont tous hors d'usage, privant la garnison de ravitaillement, renfort ou retraite rapides en dehors des traversées individuelles à la nage et sans matériel de combat ou sur les quelques bacs artisanaux et barques repérés. .
Groupe de combat ukrainien décrochant de sa position
dans un bâtiment proche de l'usine Azot de Severodonetsk
De toute évidence, les forces ukrainiennes cherchent à rester le plus longtemps possible dans la place pour fixer et causer des dommages aux forces russo-ukrainiennes, tandis que la deuxième phase de la bataille s'organise à Lisichansk. La question principale est de savoir si ces forces ukrainiennes (peut-être encore au total 4000 hommes environ) vont rejouer dans l'usine "Azot" le scénario pathétique de Marioupol (siège d'Azovstal), ou si elles vont tenter de rejoindre la garnison de Lisichansk avant d'être totalement encerclées.
Ce qui est sûr c'est que leurs matériels de combat devront être abandonnés et que les mercenaires étrangers que certains disent être plusieurs centaines retranchés dans l'usine, risquent d'être condamnés à mort en cas de capture (comme les 2 britanniques et le marocain capturés à Marioupol). Je pense pour ma part qu'ils chercheront majoritairement à s'exfiltrer vers Lisichansk, et plusieurs indices sur le terrain semblent confirmer leur retraite prochaine.
Dans les quartiers qu'ils abandonnent aux forces russes et
républicaines les soldats ukrainiens laissent de nombreux
pièges, souvent installés dans les logements résidentiels
En attendant la fin prochaine de la garnison ukrainienne de Severodonetsk, qu'elle soit rendue, détruite ou repliée, ce sont les civils encore bloqués dans la zone industrielle "Azot" qui devraient être évacués ce 15 juin vers Svatove (73 km au Nord) en territoire libéré de la République Populaire de Lougansk, par un corridor humanitaire russe, et non vers Lisichansk dont tous les ponts d'accès sont détruits.
Les forces alliés sont certes sur le point de contrôler la zone de Severodonetsk, mais il reste le problème de Lisichansk qui est la principale partie du bastion ukrainien, (dimension, hauteur et garnison 3 x plus importantes), de son artillerie ukrainienne qui pilonne désormais les quartiers libérés et de l'assaut frontal sur cette ville qui semble bien risqué au vu de ses défenses collinaires appuyées sur la rivière.
155mm étasunien M777 sur le front de Severodonetsk.
Sa proximité de la ligne de front (repérable à l'inclinaison
du tube) l'oblige à se camoufler au maximum pour échapper
aux drones d'observation et tirs de contre-batteries russes.
Quoiqu'il en soit, l'Etat-Major russe a lancé un ultimatum aux dernières forces ukrainiennes retranchées dans Severodonetsk, leur proposant (comme pour Azovtal il y a 1 mois) de se rendre par le corridor humanitaire organisé.
Front de Severodonetsk
Pour rappel de l'évolution de la bataille de Severodonetsk, voici les précédents SITREP la concernant publiés ici :
- 13 juin : Le pari suicidaire de Kiev
- 09 juin : Severodonetsk, acte final
- 07 juin : Severodonetsk, acte 3
- 05 juin : Severodonetsk, acte 2
- 03 juin : A Severodonetsk, le plus dur reste à faire
- 31 mai : La libération de Severodonetsk avance
- 27 mai : Le font Nord du Donbass au 26 mai
- 19 mai : La bataille de Severodonetsk commence
Severodonetsk, symptôme de l'agonie ukrainienne
A Marioupol, la mythification outrancière de la résistance de sa garnison ukrainienne par la propagande ukro-atlantiste a fini par être rattrapée et jusqu'à être ridiculement contre productive, par la réalité des répressions du régiment "Azov" envers la population russe de la ville et surtout la reddition pitoyable de plus de 3000 combattants qui ont finalement préféré sauver leurs petits culs tatoués que de se battre pour leur nationalisme de carnaval.
Voici un autre spécimen des raclures nationalistes qui pullulent comme des rats
dans les souterrains des bastions ukrainiens du Donbass : Yulia Paevskaya est
une militante du mouvement nazi "Prayvi Sector" qui, pour tenter de s'échapper
du siège de Marioupol, a abattu une mère qui allait vers un corridor humanitaire
avec ses enfants, pour prendre sa place. Heureusement un des enfants dominant
sa terreur l'a dénoncé à un poste de contrôle républicain qui l'a aussitôt arrêté.
Aujourd'hui c'est au tour de Severodonetsk d'être le nouveau Berlin de cet engeance nazie, bandériste, fasciste, nationaliste à laquelle s'est greffé un ramassis de mercenaires de l'OTAN mais aussi d'autres paumés géorgiens, brésiliens etc...
Même si la réalité de l'infection nazie de l'appareil militaire ukrainien commence à percer les mensonges occidentaux, même si la situation militaire de Severodonetsk n'est pas comparable, les forces ukrainiennes ayant toujours la possibilité de se replier à Lisichansk, on peut observer encore et toujours le même fantasme narratif victimaire dans le traitement médiatico-politique occidental de cette nouvelle bataille en cours.
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Dans le Donbass, plus les brigades ukrainiennes (environ 12-14) et qui sont le fer de lance des forces armées de Kiev vont résister aux assauts russes, plus leurs pertes seront "effrayantes" et irrécupérables malgré les mobilisations ou les divers mercenaires qui tentent de former de nouvelles unités près du Dniepr. Et ce ne sont pas les aides occidentales qui vont changer le cours des batailles malgré une certaine efficacité destructrice des armes transférées à l'Ukraine.
Début juin, les services de renseignement occidentaux qui contrairement à leurs médias serves n'ont pas oublier qu'une guerre c'est d'abord et avant tout des effectifs de combattants motivés et non des tonnages d'acier et de munitions, admettent le gouffre béant des pertes ukrainiennes qui seraient selon le MI6 britannique de 76 000 tués, 41 000 blessés irrécupérables et près de 38 000 disparus (estimation confirmée par le BND allemand qui évoque le cap des 210 000 franchi pour l'ensemble des pertes). En pourcentage les pertes humaines des unités opérationnelles se rapprochent des 40 % tandis que pour certains secteurs d'équipements elles dépassent les 50% (carburant, munitions, véhicules blindés) et peuvent même atteindre les 80 % comme pour le parc aviation par exemple.
Mais le plus important est l'état du moral des forces et des populations ukrainiennes, facteur immatériel difficile à estimer mais dont il est facile de comprendre qu'il est aux antipodes des discours triomphants de la propagande de guerre ukro-atlantiste.
Près de 10 millions d'ukrainiens dans une mendicité pathétique ont fui leurs pays et surtout la mobilisation plus que les bombardements, l'économie du pays est complétement réduite aux perfusions occidentales entièrement englouties et dilapidées sur la front mais dont les capitaines d'industrie viendront un jour se payer en nature dans le dépeçage final de ce pays naufragé dans ses chimères mondialistes.
Cela dit, je ne suis pas de ceux qui se gargarisent de cette effondrement pathétique et sanglant de l'Ukraine, car de fait c'est bien toute l'Europe, dans des proportions moindre selon les pays, qui est victime de cette tragédie (qui ne fait que commencer), commanditée, organisée, financée par Washington et soutenue par la collaboration suicidaire des gouvernements atlantistes, de gauche ou de droite, qui sont asservis à cette ploutocratie mondialiste destructrice des peuples naturels.
Surtout que l'Ukraine, qui n'aura bientôt plus rien à perdre, si un changement de pouvoir n'intervient pas rapidement à Kiev, poursuivra sa fuite en avant suicidaire achevant la destruction mondialiste de l'Europe.
De batailles urbaines et bombardements lointains, les forces russes et leurs alliés désagrègent l'appareil militaire ukrainien étape par étape dans une cinétique guerrière attirant pas à pas dans la défaite le régime de Kiev mais aussi les laquais de l'OTAN, fer de lance de l'hégémonie mondialiste.
Severodonetsk est devenu un tourbillon engloutissant dans une fuite en avant les derniers jours d'une Ukraine suicidaire tout comme l'Ukraine est en train de devenir le tourbillon engloutissant dans leur folie les occidentaux, eux aussi sacrifiés sur l'autel de la marchandise d'un marché mondial amoral et criminel.
13h42, ce 15 juin 2022, les bombardements ukrainiens ont repris, au son claquant très caractéristique des 155mm de l'OTAN, juste au Nord de la base de mon bataillon, et des nuées grises dans le silence des oiseaux et la tristesse des dieux viennent souiller dans le ciel les nuages blancs des promesses estivales.
Erwan Castel
Blindés russes en mouvement dans les quartiers de
Severodonetsk abandonnés par les soldats ukrainiens