|
Tableau de Andrey Yakovlev |
Au sortir de leur retraite de Severodonetsk, l'Etat Major ukrainien avait semble t-il 2 options :
- poursuivre rapidement l'exfiltration de leurs unités vers l'Ouest avant que l'encerclement opérationnel de Lisichansk ne soit réalisé,
- s'enfermer dans Lisichansk et y organiser une résistance, certes sans espoir mais qui aurait comme à Severodonetsk cherché une usure russe et un gain de temps.
Ce que nous pouvons observer depuis cette semaine est une inaptitude totale du commandement ukrainien a prendre une décision, à organiser une retraite de Lisichansk autant que d'y mener une résistance honorable. Le résultat est que pour la seule journée du lundi 27 juin 2022, les pertes ukrainiennes sur ce secteur ont dépassé les 1000 hommes entre les tués, les blessés, les prisonniers et les disparus. Et à cette anarchie tactique voit ses conséquences amplifiées par une intensification des opérations offensives russes et républicaines.
Nouvelle opération occidentale d'intoxication mentale
Mais commençons par une nouvelle diversion russophobe de la propagande ukro-atlantiste :
Sur les planches du théâtre réel de la guerre, les auxiliaires ukrainiens de l'OTAN à défaut de pouvoir s'imposer avec la moindre victoire tactique, aiment à jouer à l'entour leur sempiternelle sérénade victimaire, poussant leur inversion accusatoire jusqu'à l'obscénité : Ainsi, après le centre commercial de Kiev rempli de roquettes "Grad", la maternité aux victimes maquillées et le théâtre de Marioupol vide de corps, Bucha et ses cadavres pro-russes tués par les russe, Kramatorsk et son Tochka U tiré il y a 30 ans, voici que la propagande ukro-atlantiste nous sert au menu de Lisichansk le "bombardement criminel du centre commercial de Kremenchouk.
Suite au bombardement réussi d'un dépôt de munitions voisin, le centre
commercial "Krementchouk" en Ukraine est impacté et prend feu.
Attention, je ne nie pas le drame terrible de ce bombardement qui, selon les premiers rapports, aurait tué 18 civils et blessé une cinquantaine d'autres ce 27 juin 2022. Mais de là à prétendre tout de go que c'est un missile russe qui a visé intentionnellement une grande surface commerciale où il y avait 1000 civils environ, il y a un chemin grave où la raison froide cède devant la croyance partiale.
Au regard des événements passés j'observe que :
- Les frappes russes ciblent toujours des objectifs militaires confirmés avec le maximum de précision possible,
- Lorsqu'un objectif ukrainien se situe dans un environnement résidentiel, les frappes sont généralement réalisées pendant la nuit lorsqu'il n'y a plus d'activité sociale,
Donc, n'en déplaise à la doxa hystérique ukro-atlantiste qui veut voir des crimes de guerre russes partout, même quand il n'y a pas de victimes, rien ne permet de confirmer qu'un tir russe, a visé ce supermarché et que ce dernier était ouvert. Au contraire les images diffusées immédiatement après le bombardement confirment plutôt la version russe selon laquelle c'est un dépôt de munitions ukrainien qui a été visé et touché dans ce même quartier et que le supermarché n'est plus un lieu de commerce.
Sur cette vue aérienne drone du centre commercial "Kremenchuk"
on observe derrière le centre un point d'impact encore fortement
actif et dont le feu révèle une forte explosion dont le rayonnement
a certainement atteint et impacté fortement le centre commercial
Ensuite, il est surprenant pour un centre commercial où il y avait
soit disant 1000 personnes que son parking soit quasiment vide.
Quoiqu'il en soit, il est complétement hallucinant de voir une fois de plus ces ukro-occidentaux démarrer au quart de tour jusqu'à convoquer une réunion du conseil de sécurité de l'ONU pour condamner la Russie avant même que la moindre enquête indépendante n'ait été diligentée sur place. Et la meute des journalistes occidentaux de devenir des procureurs de la nouvelle inquisition dans un délire hystérique sans limite mais psychiatriquement intéressant tant concernant les auteurs que leurs lecteurs.
Ils sont où ces Torquemada politico-médiatiques
quand l'armée ukrainienne fait une trentaine de
victimes quotidiennes en bombardant le centre
ville de Donetsk, là où pourtant, il n'y a ni position
militaire ni combat à moins de 10 km à la ronde ?
Comme ses précédentes opérations d'intoxication mentale le drame du centre commercial "Kremenchouk" instrumentalisé par la propagande ukro-atlantiste sombrera dans les abysses de ses mensonges habituels, tandis que resteront flottant dans l'opinion manipulée les débris de leur russophobie dogmatique ("mentez, mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose"). Et surtout il faut replacer ce nouvel épisode de la propagande ukro-atlantiste en perspective d'une augmentation de la crispation internationale Russie-Occident (blocus de Kaliningrad, sommet de l'OTAN...) qu'il cherche à exciter, et de la situation militaire ukrainienne catastrophique sur le front Nord Donbass dont il cherche à imposer une diversion politico-médiatique. Ce qu'il faut retenir de cette nouvelle instrumentalisation politique du drame humain, c'est que par la voix de leur acteur Zelensky les États-Unis, qui rappelons-le financent et protègent nombre de groupes djihadistes depuis des années, ont exhorté la "communauté internationale" à nommer Moscou "État parrain du terrorisme", dans l'intention non cachée de vouloir déclencher contre la Russie de nouvelles sanctions paroxysmiques et même de lui retirer son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Voilà l'intention réelle qui se cache derrière le masque hypocrite de la moraline occidentale.
La désintégration du groupe tactique de Lisichansk
Sur le terrain des combats, les ukro-atlantistes ne peuvent plus cacher par des rodomontades propagandistes la réalité de l'effondrement physique et moral du groupe tactique ukrainien qui était en charge de défendre le bastion de Severodonetsk-Lisichansk, et comme je l'évoquais ans un précédent SITREP concernant ce secteur, la retraite de Severodonetsk se transforme en débâcle.
Situation du front de Lisichansk au 28 juin 2022
L'assaut des forces russes et alliées sur Lisichansk, est non seulement précédé par l'immense rouleau compresseur de leur artillerie mais ce dernier, complété par les frappes des missiles stratégiques et des chasseurs bombardiers s'est même intensifié. Et le choix tactique de l'Etat Major russe de réaliser un encerclement serré de la ville permet à ses unités d'opérer hors de portée de la majorité des tirs de contre batterie ukrainiens venant du bastion de Slaviansk / Kramatorsk situé à plus de 40 km à l'Ouest de leurs progressions.
Bombardement russe en périphérie de Lisichansk
Au sol, la résistance ukrainienne dans le tiers industriel au Sud-Est de Lisichansk qui est coupé du reste de la ville par une ravine non habitée s'est effondrée immédiatement (les 2 ponts et le tunnel communiquant vers la ville ont été détruits). Dans le centre ville elle semble complétement désorganisée et en proie à une panique au sein de plusieurs unités ukrainiennes qui s'enfuient au Nord par la dernière route hasardeuse, car déjà bombardée, permettant de rejoindre Seversk et Slaviansk par le Belogorovka sur le rive droite de la rivière Donets.
Une sortie d'unité ukrainienne de Lisichansk qui
ressemble plus à une débandade qu'à une retraite
Toutes les sorties de Lisichansk sont sous le
feu de l'artillerie russe qui détruit les blindés
tentant de rejoindre Seversk et Slaviansk.
Les combats entre les forces russo-républicaines et les forces ukro-atlantistes se déroulent dans les zones urbaines proches du centre de Lisichansk où le quartier du stade "Shakhtior", et à l'Ouest dans la zone de Verkhnokamianka où le périmètre de la raffinerie a été dépassé. Selon les autorités de la République Populaire de Lougansk, il pourrait rester entre 5 et 6000 soldats ukrainiens et mercenaires dans Lisichansk.
Dans les forces d'assaut en pointe de la libération de
Lisichansk, des parachutistes russes ici au combat
contre des véhicules blindés d'infanterie ukrainiens.
Dans les combats urbains, les forces spéciales russes et tchétchènes grignotent le terrain mètre après mètre, identifiant et éliminant les uns après les autres les soldats ukrainiens embusqués dans les immeubles d'habitations.
Sniper russe en infiltration nocturne dans Lisichansk
Dans les périphéries Ouest de la ville, les forces alliées poursuivent leur manœuvre d'encerclement terrestre des forces ukrainiennes dans des combats intenses où russes, tchétchènes et républicains sont au coude à coude dans la libération finale du territoire de la République Populaire de Lougansk dont Lisichansk est la dernière localité importante.
Combats dans la périphérie Ouest de Lisichansk
Plus au Sud, les forces alliées continuent de mener une pression offensive sur les positions ukrainiennes situées à l'Ouest de la route T1302 reliant Lisichansk à Artemovsk (Bakhmut) et qui ici bénéficient encore, bien que faiblissante, d'une couverture d'artillerie venant de Artemovsk et Kramatorsk.
Destruction de positions ukrainiennes embossées
dans des "zilonkas" (forêts linéaires agricoles) le
long de la route dans le secteur de Spirne
Ici une vue aérienne (drone) du secteur de la raffinerie
de Verkhnokamianka ou se déroulent les attaques des
forces alliées en direction de la rivière Donets (8 km)
on peut y apercevoir l'évolution de Sukhoï 25 russes.
Malgré les progressions prudentes des forces alliées, malgré leurs bombardements ciblés au maximum sur les positions ukrainiennes confirmées, des inévitables pertes civiles sont à déplorer, et d'autant plus que de leur côté les forces ukrainiennes qui évoluent à l'intérieur des zones résidentielles pour se protéger n'ont quant à elles aucune retenue ni discernement dans leurs tirs et bombardements (jusqu'à rendre les tirs fratricides fréquents). C'est l'immense tragédie de la guerre urbaine dont les batailles sèment derrière elles des chemin de croix, de larmes et de ruines.
En conclusion
La courbe des pertes ukrainiennes sur le front de Severodonetsk / Lisichansk ne cesse de s'amplifier et dans des proportions catastrophiques, ainsi par exemple de ce 108e bataillon d'infanterie qui, à l'issue des combats menés en périphérie de Lisichansk, n'a plus que 30 survivants sur les 350 hommes de son effectif initial.
Un autre exemple de destruction d'unités ukrainiennes
ici en train de tenter de rejoindre la ville de Seversk au
Nord Ouest de Lisichansk qu'elles viennent de quitter.
A moins que l'accélération de son effondrement devienne incontrôlable, la retraite ukrainienne pourrait tenter d'organiser une pause éphémère sur une nouvelle ligne de défense un peu plus longue entre Soledar et Seversk (qui sont entrain d'être aménagés en points d'appuis renforcés), notamment grâce aux appuis feu des artilleries de Slaviansk et Kramatorsk, du moins jusqu'à ce que Artemovsk soit libéré ou la rivière Donets franchie à l'Ouest de Seversk.
Hypothèse de la prochaine ligne de front du secteur Nord-Donbass
Après l'enfoncement de cette potentielle prochaine ligne de front ukrainienne, la bataille pour la libération de Slaviansk et Kramatorsk pourra commencer et avec elle la décapitation du corps de bataille ukrainien du Donbass.
Erwan Castel
Le déferlement de la puissance militaire russe continue la libération de la Novorossiya