Frontières hors peuples et guerres hors frontières
Même les conflits qui ponctuent l'Histoire ont chacun des racines et des raisons particulières il peuvent présenter souvent des caractéristiques et des causes communes qui permettent d'y définir des problématiques métapolitiques intemporelles et universelles, et par exemple celle des frontières étatiques réalisées en dépit de la géographie humaine en est une des plus importantes et particulièrement bellogène lorsque le pouvoir politique veut la confondre avec des frontières identitaires ou idéologiques.
Aborder ici cette problématique de ces "frontières hors peuple" dans toutes ses déclinaisons serait long mais aussi présomptueux de ma part, mais force est de constater qu'un nombre très importants de conflits modernes et même d'idéologies totalitaristes y ont trouvé leur origines et terreaux de développement, comme par exemple les conflits territoriaux et disputes frontalières de l'après traité de Versailles (1919) où les guerres civiles post coloniales dans les pays d'Afrique Noire et d'Afrique du Nord.
Les "contestés frontaliers" ont toujours existé dans l'Histoire des Hommes surtout depuis que les sociétés se sont territorialisées. Des imprécisions cartographique aux les expansions militaires impériales ou coloniales en passant par l'arbitraire de leur définition "naturelle" les frontières ont souvent méprisé les peuples qu'elles amalgament ou tronçonnent dans des destinées incompatibles et presque toujours sans leur demander leur avis...
Cette problématique est amplifiée dès lors que s'opère une confusion avec d'autres frontières correspondant aux ambitions revendiquées de zones d'influence économiques, idéologiques, identitaires et auxquelles il faudrait aujourd'hui rajouter les espaces stratégiques qui pour certains impérialismes n'ont aucune limite. A ce titre la "doctrine Monroe" qui veut considérer l'Amérique du Sud comme le "pré carré" des USA (voir le discours récent de Bolton à propos du Vénézuéla) est symptomatique d'une superposition mentale de plusieurs des frontières sus-mentionnées à des fin hégémoniques et qui finissent par se confondre dans leurs ingérences déclenchées avec des frontières territoriales dont elles prétendent étendre les compétences (comme par exemple le contrôle des souverainetés économiques et militaires européennes par les USA via une Union Européenne asservie à leur vision stratégique).
L'Ukraine à ce titre est un exemple parfait de cette problématique frontalière qui est plus ou moins vive selon le type de gouvernance qui est appliquée au territoire concerné. Ainsi par exemple tant que cette Ukraine était sous la tutelle d'un "empire soviétique" une destinée commune même acceptée différemment selon les peuples les liait entre eux et formait une unité nationale. Mais dès lors que ce tuteur commun disparait avec la chute de l'URSS et l'indépendance de l'Ukraine, les différences constituant sa géographie humaine reprennent le dessus jusqu'à exprimer prioritairement leurs divergences historiques, culturelles et même ontologiques.
Ainsi de la région de la Galicie par exemple, dans l'Ouest de l'Ukraine" rattachée à l'Ukraine par le traité Ribbentrop-Molotov en 1939, mais qui dans sa finalisation historique est issue de l'Occident catholique via l'empire austro hongrois puis la Pologne; et à son opposé le Donbass au Sud-Est du pays qui est une terre slave orthodoxe tournée vers la Russie et devenue ukrainienne qu'à la naissance de l'URSS en 1919.
Face à une telle complexité territoriale et humaine, si il est impossible de redéfinir des frontières humaines, seul un totalitarisme répressif ou un système fédéral à larges autonomies permet éventuellement de protéger l'unité d'une telle démesure étatique le jour où elle sort de sa tutelle de type impérial (qui induit par définition une dimendion "fédérale"), car la lutte d'une diversité identitaire n'est pas compatible avec l'exercice d'un étatisme centralisé.
Bref à travers ces problèmes frontaliers, souvent consécutifs aux expanssionismes arbitraires d'intérêts exogènes, et qui ont donné naissance à de nombreuses guerres et participé aux idéologies modernes ethnocentrées (fascismes, banderisme, national socialisme etc) s'oppose deux visions idéologiques dont l'approche la plus large et philosophique est le conflit opposant une vision unipolaire à une vision multipolaire des sociétés humaines.
Lorsque, via le coup d'Etat du Maïdan, les occidentaux permettent l'arrivée au pouvoir à Kiev d'une vision bandériste ethnocentrée et russophobe, c'est un coin qu'ils enfoncent dans la diversité identitaire du pays pour y semer un chaos provoquant la Russie, pour mieux verrouiller sa diabolisation, violer sa zone d'influence traditionnelle et menacer ses frontières par une militarisation de l'Ukraine par l'OTAN. Mais les occidentaux n'avaient pas prévu les réactions rapides et victorieuses et de la Crimée et du Donbass, ses deux objectifs territoriaux aux intérêts majeurs (stratégique pour la Crimée et économique pour le Donbass), et le chaos s'est retourné contre Kiev...
Car aujourd'hui, cette problématique frontalière est un autre point d'entrée (avec les crises migratoires par exemple) pour la stratégie du chaos d'un mondialisme hégémonique et qui cherche à détruire les identités et communautés refusant son individualisme servile. Et pour ce faire la ploutocratie mondialiste ne fait que rebondir sur l'arrogance territoriale des impérialismes et des colonialismes hors sol.
Voilà pourquoi je terminerai par cette intervention d'Alain de Benoist reliant avec le talent qu'on lui connaît cette problématique des frontières avec cette guerre entre un mondialisme indivualiste et les identités collectives.
Aborder ici cette problématique de ces "frontières hors peuple" dans toutes ses déclinaisons serait long mais aussi présomptueux de ma part, mais force est de constater qu'un nombre très importants de conflits modernes et même d'idéologies totalitaristes y ont trouvé leur origines et terreaux de développement, comme par exemple les conflits territoriaux et disputes frontalières de l'après traité de Versailles (1919) où les guerres civiles post coloniales dans les pays d'Afrique Noire et d'Afrique du Nord.
Les "contestés frontaliers" ont toujours existé dans l'Histoire des Hommes surtout depuis que les sociétés se sont territorialisées. Des imprécisions cartographique aux les expansions militaires impériales ou coloniales en passant par l'arbitraire de leur définition "naturelle" les frontières ont souvent méprisé les peuples qu'elles amalgament ou tronçonnent dans des destinées incompatibles et presque toujours sans leur demander leur avis...
Cette problématique est amplifiée dès lors que s'opère une confusion avec d'autres frontières correspondant aux ambitions revendiquées de zones d'influence économiques, idéologiques, identitaires et auxquelles il faudrait aujourd'hui rajouter les espaces stratégiques qui pour certains impérialismes n'ont aucune limite. A ce titre la "doctrine Monroe" qui veut considérer l'Amérique du Sud comme le "pré carré" des USA (voir le discours récent de Bolton à propos du Vénézuéla) est symptomatique d'une superposition mentale de plusieurs des frontières sus-mentionnées à des fin hégémoniques et qui finissent par se confondre dans leurs ingérences déclenchées avec des frontières territoriales dont elles prétendent étendre les compétences (comme par exemple le contrôle des souverainetés économiques et militaires européennes par les USA via une Union Européenne asservie à leur vision stratégique).
L'Ukraine à ce titre est un exemple parfait de cette problématique frontalière qui est plus ou moins vive selon le type de gouvernance qui est appliquée au territoire concerné. Ainsi par exemple tant que cette Ukraine était sous la tutelle d'un "empire soviétique" une destinée commune même acceptée différemment selon les peuples les liait entre eux et formait une unité nationale. Mais dès lors que ce tuteur commun disparait avec la chute de l'URSS et l'indépendance de l'Ukraine, les différences constituant sa géographie humaine reprennent le dessus jusqu'à exprimer prioritairement leurs divergences historiques, culturelles et même ontologiques.
Ainsi de la région de la Galicie par exemple, dans l'Ouest de l'Ukraine" rattachée à l'Ukraine par le traité Ribbentrop-Molotov en 1939, mais qui dans sa finalisation historique est issue de l'Occident catholique via l'empire austro hongrois puis la Pologne; et à son opposé le Donbass au Sud-Est du pays qui est une terre slave orthodoxe tournée vers la Russie et devenue ukrainienne qu'à la naissance de l'URSS en 1919.
Face à une telle complexité territoriale et humaine, si il est impossible de redéfinir des frontières humaines, seul un totalitarisme répressif ou un système fédéral à larges autonomies permet éventuellement de protéger l'unité d'une telle démesure étatique le jour où elle sort de sa tutelle de type impérial (qui induit par définition une dimendion "fédérale"), car la lutte d'une diversité identitaire n'est pas compatible avec l'exercice d'un étatisme centralisé.
Bref à travers ces problèmes frontaliers, souvent consécutifs aux expanssionismes arbitraires d'intérêts exogènes, et qui ont donné naissance à de nombreuses guerres et participé aux idéologies modernes ethnocentrées (fascismes, banderisme, national socialisme etc) s'oppose deux visions idéologiques dont l'approche la plus large et philosophique est le conflit opposant une vision unipolaire à une vision multipolaire des sociétés humaines.
Lorsque, via le coup d'Etat du Maïdan, les occidentaux permettent l'arrivée au pouvoir à Kiev d'une vision bandériste ethnocentrée et russophobe, c'est un coin qu'ils enfoncent dans la diversité identitaire du pays pour y semer un chaos provoquant la Russie, pour mieux verrouiller sa diabolisation, violer sa zone d'influence traditionnelle et menacer ses frontières par une militarisation de l'Ukraine par l'OTAN. Mais les occidentaux n'avaient pas prévu les réactions rapides et victorieuses et de la Crimée et du Donbass, ses deux objectifs territoriaux aux intérêts majeurs (stratégique pour la Crimée et économique pour le Donbass), et le chaos s'est retourné contre Kiev...
Car aujourd'hui, cette problématique frontalière est un autre point d'entrée (avec les crises migratoires par exemple) pour la stratégie du chaos d'un mondialisme hégémonique et qui cherche à détruire les identités et communautés refusant son individualisme servile. Et pour ce faire la ploutocratie mondialiste ne fait que rebondir sur l'arrogance territoriale des impérialismes et des colonialismes hors sol.
Voilà pourquoi je terminerai par cette intervention d'Alain de Benoist reliant avec le talent qu'on lui connaît cette problématique des frontières avec cette guerre entre un mondialisme indivualiste et les identités collectives.
Pour ma part, même si je reconnais, dans la différence à faire entre 'l'urgent' et 'l'important", la légitimité immédiate de devoir défendre les souverainetés des Etats Européens face aux multiples attaques du Mondialisme, je considère cependant que leurs espaces territoriaux trop souvent artificiels et leurs systèmes de gouvernance par trop centralisateurs devraient être redéfinis rapidement et en harmonie avec le puzzle des peuples natifs qu'ils prétendent défendre et qui doivent être les constituants d'une véritable confédération européenne naturelle ce dont l'actuelle Union Européenne n'est en fait qu'un miroir aux alouettes destiné à les suicider dans un asservissment volontaire à la dictature de la marchandise.
Erwan Castel