Augmentation des reconnaissances US
Le RC-135 V "Rivet Joint", avion de reconnaissance électronique de l'armée américaine et spécialisé dans l'espionnage des communications |
La fréquence exponentielle des reconnaissances de l'OTAN vers la Russie et le Donbass s'est confirmée depuis avec entre autres, 3 nouvelles missions réalisées respectivement les 20, 21 et 24 de ce même mois de mai 2019 :
Le 20 mai :
Le 20 mai, un dérivé "V" "Rivet Joint" de l'avion cargo étasunien RC135 (reconnaissable à son nez allongé et ses carénages de flanc hébergeant des radars) a réalisé un vol de reconnaissance vers les côtes russes de Crimée. Ce type d'avion, spécialisé dans l'espionnage des communications, vient régulièrement écouter les réseaux russes de Crimée et se fait régulièrement intercepter par l'aviation de combat de la péninsule lorsqu'il s'approche trop près de son espace aérien.
Le 21 mai :
La réponse russe :
Si diplomatiquement la Russie, tout en restant ferme sur la légitimité démocratique de ses actions qui correspondent aux volontés des peuples de Crimée et du Donbass et à la protection de ses frontières maritimes à l'intérieur desquelles le Tribunal Maritime International de Hambourg n'a aucune compétence, laisse s'amuser les unités de reconnaissance de l'OTAN (tant qu'elles restent dans les espaces aériens et maritimes internationaux), ses forces armées se préparent cependant au pire des scénarios.
Ainsi lorsque ces nouvelles tensions sont apparues autour de la confrontation Est-Ouest qui poursuit son escalade dans cette région stratégiquement vitale de la Mer Noire, des renforcements militaires russes ont été observés dans les régions frontalières de l'Ukraine comme par exemple ceux arrivant sur l'aéroport Belbek de Sébastopol où des gros porteurs déchargeant armes et munitions ces derniers jours:
Le 20 mai :
Le 20 mai, un dérivé "V" "Rivet Joint" de l'avion cargo étasunien RC135 (reconnaissable à son nez allongé et ses carénages de flanc hébergeant des radars) a réalisé un vol de reconnaissance vers les côtes russes de Crimée. Ce type d'avion, spécialisé dans l'espionnage des communications, vient régulièrement écouter les réseaux russes de Crimée et se fait régulièrement intercepter par l'aviation de combat de la péninsule lorsqu'il s'approche trop près de son espace aérien.
Le 21 mai :
De nouveau un drone stratégique US "Global Hawk" de la base de Sigonella en Sicile est venu renifler les côtes russes de Crimée avant de se diriger vers le Donbass. Sa mission de renseignement qui a insisté longuement au large de la base navale russe de Sébastopol était comlétée par un vol de reconnaissance d'un Boeing P8A Poséidon de l'US Navy spécialisé dans la détection et la lutte anti-sous marine.
Entre mission de reconnaissance militaire et provocation politique, le vol d'observation des défenses de Sébastopol réalisé par le Poséidon de l'US Navy ce 21 mai 2019 |
Le 24 mai :
Quelques jours plus tard, le 24 mai un nouveau vol de reconnaissance d'un RC-135 V "Rivet Joint", cette fois en provenance de la base de Souda Bay était réalisé le long des côtes russes continentales et de Crimée.
Sur fond d'un regain de tensions concernant la Crimée
La Mer Noire n'étant pas le théâtre d'activités militaires particulières en ce moment il faut donc chercher plutôt du coté du contexte politique et diplomatique pour essayer de comprendre cette augmentation de l'activité aérienne des forces de renseignement de l'OTAN au large de la Crimée.
1 / Le chantage de Zelensky
Tout d'abord, le nouveau Président ukrainien, qui revendique haut et fort comme son prédécesseur son intention de faire revenir le Donbass et la Crimée en Ukraine (il a le droit de réver !) a subordonné l'éventualité de négociations avec la Russie à la libération par Moscou des marins ukrainiens capturés en novembre 2018 lors d'une intrusion illégale d'une flotille de la marine de Kiev dans les eaux territoriales russes du détroit de Kertch.
2 / L'ultimatum du Tribunal maritime international
Appuyant le chantage de Zelensky, au cours d'une réunion organisée à Hambourg sans la Russie, le tribunal maritime international, malgré le fait qu'il ne soit pas compétent pour intervenir dans un incident de Ketrch qui s'est déroulé dans les eaux territoriales russes, a décidé unilatérament le 24 mai et politiquement que Moscou devait libérer les 24 marins et restituer les 3 bateaux ukrainiens ayant violé ses frontières en novembre 2018.
3 / L'ordre de l'OTAN
Et la veille, le 23 mai, le chef du comité militaire de l'Alliance de l'Atlantique Nord, Stuart Peach, sur le site Web de l'OTAN, tout en "enfonçant le clou" concernant la libération des marins ukrainiens demandée à nouveau par Zelensky, a poussé sa rhétorique et son fantasme jusqu'à exhorter la Russie de retirer ses troupes de la péninsule de Crimée.
Unité russe à la parde du 9 mai à Sébastopol |
Ces 3 actions diplomatiques qui rèvélent à la fois un contrôle et une concertation d'une politique et d'une justice au service des objectifs de l'OTAN, cherchent à relancer la pression contre Moscou et amorcer un éventuel dialogue en position de force, tout en créant de nouvelles conditions à une surenchère des sanctions économiques contre la Russie.
La réponse russe :
Si diplomatiquement la Russie, tout en restant ferme sur la légitimité démocratique de ses actions qui correspondent aux volontés des peuples de Crimée et du Donbass et à la protection de ses frontières maritimes à l'intérieur desquelles le Tribunal Maritime International de Hambourg n'a aucune compétence, laisse s'amuser les unités de reconnaissance de l'OTAN (tant qu'elles restent dans les espaces aériens et maritimes internationaux), ses forces armées se préparent cependant au pire des scénarios.
Ainsi lorsque ces nouvelles tensions sont apparues autour de la confrontation Est-Ouest qui poursuit son escalade dans cette région stratégiquement vitale de la Mer Noire, des renforcements militaires russes ont été observés dans les régions frontalières de l'Ukraine comme par exemple ceux arrivant sur l'aéroport Belbek de Sébastopol où des gros porteurs déchargeant armes et munitions ces derniers jours:
Car même si ces gesticulations militaro-politiques des vautours de l'US Air Force autour de la péninsule russe sont certainement à inscrire dans cette stratégie de tentative d'intimidation menée par Washington contre Moscou et qui ressemble plus à l'aboiement d'un roquet devant un ours qu'à l'engagement d'un dialogue ouvert et constructif par des acteurs internationaux responsables, la région reste potentiellement un volcan qui peut exploser à tout moment.
Erwan Castel