La guerre de trop
"Le temps de la transition est venue" a déclaré le secrétaire d'Etat US Mike Pompeo dans un message adressé au peuple vénézuelien ce 4 mai 2019 alors que l'on apprend que les options d'une intervention militaire étasunienne sont en train d'être débattues au Pentagone , et que le fondateur de la société militaire "privée" Black Water propose d'appuyer avec 5 000 mercenaires.
Certes le Vénézuela est un morceau plus petit à avaler pour la pieuvre étasunienne que l'Iran, mais cela ne veut pas dire que la patrie bolivarienne va tomber pour autant dans le pré carré de Washington.
Il se pourrait que le Vénézuela, après l'enlisement syrien soit cette guerre de trop qui mette à genoux l'Oncle Sam, car il risque fort de soit de se retrouver tout seul dans cette nouvelle aventure militaire soit de déclencher une réaction en chaîne mondiale.
En effet, d'une part l'engagement du Brésil et de la Colombie à ses côtés est peu probable au regard du large soutien dont bénéficie Maduro au sein de son armée et de son peuple et que d'autre part je ne vois pas la France et même l'Angleterre, empêtrées dans des crises politiques internes se rajouter une polémique de plus (encore que des cons comme Macron, ça ose tout).
Mais il y a aussi et surtout l'opposition russe et chinoise à une nouvelle guerre de conquête étasunienne et qui menace Washington d'une extension potentielle du conflit si leur projet d'intervention militaire est maintenue.
Certes, les néocons qui dirigent encore la danse extérieure des USA ont besoin de faire main basse sur le pétrole vénézuélien avant d'aller mettre le chaos du côté du détroit d'Ormuz, il il faut que ce soit rapide.
Certes Trump a besoin d'une guerre pour redorer son image médiatique, comme a chaque fois qu'un président endosse son treillis de chef des armées, mais il faut qu'elle soit victorieuse.
En théorie et au vu du rapport de force existant, le Vénézuela devrait succomber à l'assaut étasunien .... en théorie !
Sur le terrain cela semble beaucoup moins évident car il y a l'armée, le peuple et un volontariat international qui vont défendre farouchement une terre qui se souvient de ses années de servitude au complexe militaro-industriel occidental. Les latinos ont avec eux une pratique de la guérilla qui risque de coûter cher au Pentagone.
Moscou enfin ne permettra pas que tombe cette pièce majeure de l'échiquier international, car viendrait ensuite logiquement le tour de l'Iran (via l'Algérie peut-être) puis de la Russie elle même.
Voilà pourquoi je pense que si Washington pousse son ingérence au Vénézuela jusqu'à l'intervention militaire directe, ce sera la guerre de trop qui fera définitivement basculer le Monde dans le chaos.
Mais c'est peut-être finalement ce que veut, ou ne peut empêcher, un Trump qui depuis son élection à la tête de la première puissance mondiale dit tout et fait son contraire !
Erwan Castel