La République a 5 ans !
Aujourd'hui la République Populaire de Donetsk fête ses 5 années d'existence et d'espérance nées dans le feu d'une guerre qui continue jusqu'à aujourd'hui, les détonations des canons ukrainiens se mélant aux explosions des feux d'artifice célébrant l'évèenement.
C'était en effet ce 11 mai de l'année 2014 que s'est déroulé le référendum pour l'autodétermination des populations de Donetsk et Lugansk en Républiques Populaires. Et malgré les pressions de Kiev exercées dans quelques bureaux administratifs frileux encore soumis à la hiérarchie ukrainienne, où les menaces de répression lancés par les unités des radicaux nationalistes en route vers les portes de leurs cités, les populations du Donbass vont massivement se prononcer en faveur de l'indépendance de leurs régions : avec un taux de participation qui dépasse les 75% le séparatisme avec l'Etat ukrainien est demandé par 89% des votants à Donetsk et 96% à Lugansk, ce qui hisse la dynamique populaire de ces régions aux racines russes toujours vivantes au même niveau que le référendum réalisé en Crimée 2 mois auparavant.
En faveur de l'indépendance de la République populaire de Donetsk, se sont exprimés 89% des votants de la République Populaire de Donetsk et 96% dans la République jumelle de Lugansk, ce qui est comparable aux résultats du référendum sur la Crimée du 16 mars 2014.
Pour expliquer ce choix quasi unanime d'une indépendance des régions de Donetsk et Lugansk, alors que quelques semaines auparavant il n'était question que d'autonomie dans une requète de fédéralisation de l'Ukraine il faut se souvenir de la radicalisation criminelle opérée par Kiev dans les jours précédents à l'égard des populations de l'Est de l'Ukraine qui entretiennent déjà un rapport affectif puissant avec leurs racines russes et des liens familiaux et sociaux dans les régions limitrophes de la Fédération :
- Discours russophobes de plus en plus agressifs de la part des tenants du nouveau pouvoir
- Déclenchement le 13 avril d'une Opération Spéciale Antiterroriste, contre les manifestants fédéralistes
- Massacre le 2 mai d'une quarantaine de manifestants pro-russes à Odessa
- Premiers combats à Slaviansk
- Massacre le 9 mai de près de 100 manifestants à Mariupol, par le bataillon spécial Azov
- Etc.
Plutôt que de faire peur et dissuader les femmes et les hommes du Donbass de prendre leur destinée en main, les violences ukrainiennes à leur égard vont au contraire renforcer leur détermination à larguer radicalement les amarres avec un pouvoir issu d'un coup d'Etat et qui leur a déclaré une guerre idéologique, ethnique, culturelle à caractère génocidaire. Les tués et les blessés d'Odessa, de Mariupol, de Kransnoarmeisk, de Slaviansk et Kramatorsk vont être le torrent qui va faire débordé le vase du mécontentement populaire et transformer des protestations politiques en résistance et rébellion armées, pour péserver le dignité et la vie des populations de Donetsk et Lugansk.
Certains bureaux de vote vont être interdits dans les villes déjà controlées par Kiev, comme Mariupol par exemple, et dans d'autres cités ce sont les nationalistes radicaux où les gardes frontières ukrainiens qui vont intimider la population voire l'attaqueren toute impunité, au moment du scrutin, comme à Krasnoarmeysk (2 tués et plusieurs blessés) ou Novoaydar par exemple. Il faut se souvenir aussi que d'autres régions d'Ukraine désiraient organiser également ce référendum mais se sont rétractées au dernier moment comme les oblasts de Kherson ou Kharkov par exemple, afin d'éviter les effusions de sang promises par les radicaux nationalistes ukrainiens.
Lorsque les populations de Donetsk et Lugansk vont aux bureaux de vote, ils pensent dans leur immense majorité que le scénarion de Crimée va se répéter dans le Donbass, mais malheureusement les jours, les semaines et les mois ne leur ont pas donné raison, plongeant la région dans un conflit infernal mené par Kiev durant quasiment un an, puis une guerre d'usure après la signature des accords de Minsk 2 en févier 2015.
Mais malgré la mise en sommeil du projets Novorossia, malgré les difficultés économiques dues àç la guerre, le blocus les combats et les bombardements meurtriers, malgré la réticence du Kremlin à intervenir militairement et intégrer cette région russe du bassin du Don, la population de Donetsk et Lugansk, mais aussi des territoires occupés par Kiev n'a jamais perdu espoir quant au retour en Russie qui est la seule issue possible à ce conflit.
Bien sûr, vouloir prétendre comme les propagandistes poutilonâtres et autres larbins des pouvoirs, qu'il n'y a jamais eu de grincements de dents et même de déceptions au sein de la population serait un fantasme mensonger de la veine de ceux qui mobilisent les logorrhées insipides, se servant du Donbass uniquement comme d'un marchepied pour servir leurs égotismes narcissiques. Personnellemnt j'exècre les alcôves de toute forme de pouvoir car s'y vautrent trop de ces propagandistes de paille et courtisans à breloques, et je préfère de loin écouter les sentiments des gens du peuple, de ceux qui ont les mains usées par le travail quotidien dans les usines, les champs ou les tranchées et de ces familles qui survivent sous les toits des quartiers populaires usés par l'abandon post soviétique et les bombardements ukrainiens et auprès desquelles j'ai choisi de vivre loin des rutilences politiciennes.
Et cette population ne cesse de m'impressionner, car après 5 années d'ostracisation, de souffrances, de sang et de larmes, elle n'a jamais cessé de surmonter les difficultés de survie et les déceptions politiques et économiques consécutives autant à la guerre qu'à cette "real politik" moscovite cherchant à tout prix à gagner du temps pour donner une chance à une sortie de crise pacifique tout en se préparant au pire. Car dans le coeur des gens et se démarquant des discours officiels obligés, il y a une exécration de ces accords de Minsk iréalisés et irréalisables tandis que brûle toujours dans leur coeurs la flamme de la Novorossia, cette entité russe historique allant de Karkhov à Odessa, et qui exprime avec force, historiquement politiquement et culturellement, ce retour vers la Russie tant attendu et qui a déjà éclos en Crimée.
Il n'y a qu'a oberver l'engouement populaire qui est resté intact pour le projet de la Novorossia et les meneurs de ce Printemps russe (Strelkov, Purgin, Mozgovoï, Bezler, Motorola, Givi, Zakharchenko etc...) malgré qu'ils aient pour beaucoup disparus de la scène, écartés politiquement ou éliminés physiquement dans des opérations spéciales ukrainiennes. Ils incarnent à l'image du président Zakharchenko assassiné le 31 août 2018 la résistance du Donbass et sa libération du joug ukrainien post maïdan.
5 années, c'est une seconde dans un temps historique mais c'est aussi une étape importante dans la maturité de toute entité individuelle ou collective et qui cesse définitivement, après ce cap franchi, d'être un rève fragile pour devenir un projet solide...
5 ans c'est le temps qu'il faut à un enfant pour naître, grandir, se lever marcher et commencer à forger sa personnalité au fur et à mesure que se portent toujours plus loin son regard et ses connaissances et que s'accumulent ses expériences heureuses ou malheureuses.
Et la guerre qui fait rage depuis 5 ans dans le Donbass est à la fois le danger mortel qui pèse sur les jeunes Républiques et en même temps le catalyseur des énergies qui permet de renforcer et d'accélerer la concrétisation de cette volonté commune partagée au delà de toutes les communautés ethniques, idéologiques, culturelles et religieuses.
- Après avoir encaissé le choc d'une "Opération Spéciale Antiterrosriste" ukrainienne hallucinée, meurtrière et disproportionnée, la population du Donbass a validé par le référendum du 11 mai 2014 sa résistance contre l'agression russophobe commanditée par l'OTAN sous couvert du projet d'intégration à l'Union Européenne agité sur le Maïdan. Cette première étape est depuis confirmée à chaque manifestation populaire, cérémonie officielle ou élection politique sans oublier bien sûr, et sans contestation possible, la résistance militaire exceptionnelle maintenue jour et nuit sur le front par chacun des soldats des républiques.
- Puis il y a eu pendant 5 ans la période Zakharchenko, au cours de laquelle une normalisation sur le modèle russe a été engagée, une consolidation de l'état de Droit, l'oragnisation d'un vrai pouvoir républicain fondé sur un gouvernement, un parlement et une justice, une professionalisation de la défense militaire, une coopération avec le Kremlin pour s'aligner sur une stratégie équilibiste exemplaire refusant à la fois l'escalade militaire espérée par Washington mais protégeant aussi les populations russes de Donetsk et Lugansk.
- Et depuis bientôt 10 mois, la République est entrée dans la période Pushilin, successeur désigné par le Kremlin au lendemain de l'assassinat de Zakharchenko fin août 2018, et coopté par sa population lors des élections présidentielles de novembre. Avec Pushilin, Donetsk renforce son rapprochement avec la Russie (tout comme le fait également Kiev avec la poursuite de ses bombardements et combats sur le front) et notamment, après l'organisation de sa force politique et militaire réalisée par son prédécesseur, en augmentant un développement économique qui est la priorité des réformes engagées.
De son côté et tout en maintenant ferme sa stratégie diplomatique internationale pacifique avec le soutien aux accords de Minsk par exemple, la Russie a offert aux habitants du Donbass la possibilté d'obtenir le passeport russe dans une procédure simplifiée. Cet oukaze exceptionnel du Président Poutine est un coup de maître et qui plus est autorisé par le droit international. Avec cette décision majeure dans l'histoire du retour du Donbass vers la Russie, Moscou n'a pas fait d'ingérence imposée mais administrativement proposé une intégration volontaire à sa population. De plus cette mesure est un avertissement clair lancé aux occidentaux pour les dissuader avec Kiev de vouloir rejouer à Donetsk et Lugansk le scénario criminel croate qui avait donné leiu à des massacres et épurations ethniques de masse dans une Yougoslavie déchiquettée par les chiens de l'OTAN.
Voilà pourquoi entre autres raisons, cette journée du 11 mai a été accueillie avec joie par la population de Donetsk et Lugansk, qui 2 jours auparavant rendait hommage à ses défenseurs lors des célébrations de la victoire de 1945.
Aujourd'hui après 5 années de combats, de souffrance et d'inquiétudes aussi, le rêve du Donbass prend forme et le chemin vers le Russie s'ouvre concrètement à ses femmes et ses hommes qui depuis 5 années se sacrifient pour protéger leurs traditions, leur identité et leur Histoire russes.
Je ne peux m'empécher de comparer les photos de la foule saluant à Donetsk le passage de ses représentants et des parades civiles et militaires avec celles de la prestation pitoyable d'un président Macron, remontant pour les mêmes célébrations de la victoire de 1945 des champs Elysées vides mais sous haute surveillance policière :
A vous de trouver où est la vraie république d'un peuple saluant son président et, à travers lui sa réussite collective, et où est la fausse république d'un président isolé dans son arrogance et la haine de son peuple :
Paris |
Donetsk |
Ces journées commémoratives sont autant de plébiscites populaires confirmant la volonté du Donbass d'en finir une bonne fois pour toutes avec une parodie nationaliste ukrainienne qui est fondée uniquement sur une russophobie délirante et psychotique et une guerre à caractère génocidaire (contre la nature des personnes et non contre leurs pensées et actions).
Aujourd'hui la réalité bouscule le ridicule haineux de la propagande occidentale : ce n'est pas la Russie qui est venue dans le Donbass, mais le Donbass qui frappe à la porte de sa mère patrie historique et culturelle, cette dernière ne faisant qu'étendre son aile protectrice pour protéger ses enfants et ouvrir ses portes à leur intégration volontaire au sein de la Fédération de Russie, conformément au Droit international et du "droit des peuples à disposer d'eux mêmes" et du respect de leur choix démocratiques, ces principes souverains que nous rabachent à longueur de leurs bombardements les occidentaux "droitdel'hommistes".
L'Europe des peuples brisant les carcans des Etats-nations et l'esclavage d'une Union Européenne que servent désormais leurs politiques, est en train de naître dans le Donbass, préfigurant le paysage futur d'une monde multipolaire où l'Europe, à travers de grands blocs fédéraux protégera les libertés, les identités et souverainetés légitimes de ses peuples...
Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir et des guerres à gagner !
Erwan Castel
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