Photo du 10 novembre
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Aujourd'hui, les ukropithèques ont retrouvé leur nervosité coutumière tirant à tort et à travers, même à travers l'opacité d'un brouillard givrant persistant.
Depuis les postes d'observation attitude dans le mikado de béton et de ferrailles des étages supérieurs détruits, nous faisons l'inventaire des positions ennemies actives, repérables grâce aux fumées de leurs feux de vie ou aux parapets de terre fraîchement retournée ourlant les tranchées.
Immobiles dans un enchevêtrement sans nom de pierres, briques béton, ferrailles nous fouillons à travers nos optiques ce paysage devenu familier depuis plus d'une année d'observation, à l'affût du moindre indice révélant une présence ennemie.
Et les ferrailles du pylône tombé sous les bombardements qui forment une chevelure hirsute sur la crête ravagée de "Forteruine" sont devenues au fil des bombardements et des combats d'étranges dentelles travaillées par 4 années de guerre...
Erwan Castel
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