Alerte dans le Donbass


Alors qu'au cours des dernières 24 heures les forces ukrainiennes ont tiré plus de 300 munitions  de calibres supérieurs à 12.7mm sur le seul territoires de la République Populaire de Donetsk, les première conséquences de la crise de Kertch et de l'instauration de la loi martiale qui concerne les territoires limitrophes aux républiques et contrôlés parf l'armée ukrainienne sont observées.  

Le porte parole du Kremlin, Dmitry Peskov avait évoqué hier cette éventualité lorsque le parlement ukrainien avait voé la loi martiale pour les territoires du Donbass : "L'imposition de la loi martiale dans plusieurs régions pourrait potentiellement constituer une menace pour l'escalade de la tension dans la zone de conflit",

Les services de renseignements républicains rapportent que les Groupes opérationnels "Vostok" (Est) et "Sever" (Nord) de l'armée ukrainienne renforcent actuellement leurs déploiement sur la première ligne du front du Donbass dans le cadre d'une mise en alerte de combat survenue quelques heures après le vote de la loi martiale. Les premiers renforts ukrainiens montant sur le front proviennent des unités assignées aux bases, dépôts et polygones situés à l'arrière du front. 

Mais cette exacerbation potentielle des violences ne concerne pas seulement la ligne de front militaire mais également les territoires russophones sous la botte ukrainienne.

Concernant les populations du Donbass des territoires occupés par l'armée ukrainienne (Mariupol, Krasnoarmeisk, Avdeevka, Konstantinovka, Slaviansk, Mariupol, Severodonets etc...) et qui subissent depuis plus de 4 ans une oppression de la part des services de sécurité ukrainiens, cette loi martiale pourrait rapidement "autoriser" une répression sévère par le régime de Kiev. 

Cette menace est d'autant plus sérieuse que le 7 novembre 2018, soit deux semaines avant la provocation de Kertch qui a déclenché la loi martiale dans les territoires majoritairement peuplés par des russes ethniques, le gouvernement ukrainien a adopté une modification de la loi martiale (résolution n ° 934) intitulée  «Procédure à suivre pour procéder à l'évacuation obligatoire de catégories de population distinctes en cas d'introduction du régime juridique de la loi martiale » , dans laquelle les forces de l'ordre mais aussi l'armée et les autres organismes de l’exécutif ukrainien ont le droit d'interpeller et de déplacer arbitrairement par convoi routier ou ferroviaire des condamnés, des détenus, des des accusés mais aussi des suspects à qui une mesure de contrainte a été imposée.

Cette crainte de voire une politique répressive appliquée dans les territoires occupés mais aussi les oblasts russophones ukrainiens est d'ailleurs confirmée par les multiples arrestations arbitraires réalisées ces dernières semaines parmi les civils traversant les checkpoints de la ligne de front et qui ont été interpellés sur motif vague  de "sympathie" avec les "terroristes" des Républiques de Donetsk et Lugansk.

Lorsque l'on sait que parler russe en ukraine fait du locuteur un pro-russe potentiellemnt terroriste, cela laisse craindre le pire pour les régions russophones sous contrôle des hystériques russophobes du régime de Kiev !

Cette loi martiale va également servir la croisade menée contre le clergé du patriarcat de Moscou et qui après la reconnaissance de l'église autocéphale ukrainienne a entamé la saisie des biens immobiliers de l'église orthodoxe russe. Cette modification de la loi offrira la possibilité d'exercer une contrainte sur les clercs et les communautés résistant à l'éradication de leur église.
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Il ne faut pas oublier enfin d'autres menaces comme celle toujours d'actualité d'une éventuelle attaque chimique sous faux drapeau qui est apparue elle aussi juste quelques jours avant la provocation de Kertch et que le contexte actuel, tant militaire, politique que médiatique rend encore plus plausible.

Tout en espérant que cette menace chimique ne soit pas exécutée, je pense toutefois que nous assistons bel et bien ici à l'exécution d'une feuille de route (provocations et réactions) belliciste programmée par Kiev (avec accord ou consignes de l'OTAN) au seuil de la nouvelle année et des élections présidentielles ukrainiennes, et dont l'incident de Kertch n'est que la première étape.

Erwan Castel



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