Aujourd'hui il semble que Kiev, dont le dernier chantage à la guerre ne fonctionne pas, soit entrainé par sa propre rhétorique belliqueuse dans une fuite en avant suicidaire vers une logique de guerre dont les préparatifs pour une nouvelle offensive dans le Donbass sont achevés et dont le commandement politico-militaire n'attend plus que le feu vert d'un fou furieux nommé Biden.
Lors d'une interview accordée au média ukrainien du journaliste Gordon le général ukrainien Khomchak, Commandant en chef des forces armées ukrainiennes, a rappelé que l'objectif principal des troupes ukrainiennes est de "protéger l'intégrité territoriale de leur pays et pour cela, elles sont prêtes à "attaquer et défendre" à tout moment de l'année et en toutes les conditions".
Jusque là, un discours qui n'a rien d'original et qui est même commun à toutes les armées et forces de sécurité du Monde...
... mais, lorsqu'il aborde le conflit qui sévit dans le Donbass depuis 7 années Khomchak, le chef des ukropithèques se lâche :
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Général "ukrop" Ruslan Khomchak |
"Bien sûr, nous nous préparons à une offensive ... nous avons l'expérience de mener une guerre dans l'est de l'Ukraine", soulignant que: "le commandement a pris en compte toutes les options et conséquences possibles et que les soldats ukrainiens sont prêts, tout d'abord, moralement".
Et surtout Khomchak de déclarer :
"En cas d'attaque à grande échelle contre les républiques du Donbass,
une grande partie de la population civile locale mourra,
mais tel est le prix de l'unité d'une Ukraine libre."
La menace ukrainienne
Dans ce conflit qui est désormais officiellement déclaré par Kiev comme "une guerre russo-ukrainienne", il est encore probable que nous ayons affaire à un nouveau et formidable coup de bluff des occidentaux pour tenter de faire plier Moscou sur la question du Donbass et aussi de la Crimée pour lesquels les sanctions économiques contre Moscou ne cessent de s'intensifier une peu plus encore chaque année (le Canada par exemple vient encore d'augmenter la semaine dernière ses sanctions contre la Russie).
Mais il est également possible qu'une action militaire ukrainienne cherche a bousculer la routine d'un enlisement militaire et diplomatique vieux de 6 ans, car chaque jour apporte son lot de préparatifs offensifs réels et inégalés d'une armée ukrainienne incomparablement plus puissante que les dépenaillés de l'Opération Spéciale Antiterroriste de 2014.
Et aujourd'hui les gesticulations des soldats ukrainiens, qui n'ont d'égal en mégalomanie que les clabaudages de leurs politiciens, continuent tant le long de la ligne de front du Donbass que près des frontières de la Crimée où Kiev vient de déployer plusieurs batteries de Lance Roquettes Multiples "Smerch" :
La réponse russe Devant les clabaudages politiques et gesticulations militaires ukrainiennes, la Fédération de Russie a décidé de réagir :
- Sur le plan politique, la situation tendue sur le front du Donbass et maintenant sur les frontières de Crimée a accaparé l'attention de plusieurs haut responsables du Kremlin et provoqué plusieurs réunions de crise.
- Sur le plan diplomatique, Vladimir Poutine a contacté les présidences française et allemande pour une réunion informelle du "Format Normandie" resposable des accords de Minsk... mais sans l'Ukraine !
- Sur le plan militaire, les forces russes du district militaire Sud ont opéré des déploiements spectaculaires sur les frontières avec le Donbass et dans la péninsule de Cimée, en réponse symétrique aux déploiements ukrainiens.
30 mars 21, des convois russes sont visibles
en déplacement vers la péninsule de Crimée
Et l'OTAN qui entre dans la danse...
Et "ça tombe bien ! puisque l'Alliance atlantique entre justement dans ses exercices interalliés annuels, "Defender 21" dont le scénario de déploiement des unités de combat se fait... face à un "ennemi à l'Est". Cette deuxième édition des "exercices "Defender" mobilisera cette année plus de 30 000 hommes appartenant à 27 pays qui mèneront entre avril et juin des opérations simultanées dans plus de 30 secteurs dans une douzaine de pays différents.
Soit dit en passant il est intéressant de relever ici que le communiqué du commandement de l'OTAN, et contrairement à la propagande de guerre ukraino-européenne, ne cite pas de déploiement militaire russe dans le Donbass et pour cause... vu qu'il n'y en a pas ! (alors que de toute évidence un simple groupe de combat d'infanterie déclencherait aussitôt un tsunami de communiqués indignés de l'Alliance).
D'une manière plus concrète, l'OTAN continue à offrir à Kiev les renseignements obtenus par les ressources déployées chaque jour dans la région, come par exemple les moyens de surveillance électroniques aéroportées au large de la Crimée, des frontières russes et jusque sur la ligne de front du Donbass.
L'OTAN fournit aussi de plus en plus de matériel à l'Ukraine par voie aérienne, maritime et terrestre, via les USA, la Turquie ou les pays baltes et la Pologne par exemple (voir articles précédents)...
Dans tout ce contexte bellogène, que la menace d'une offensive ukrainienne dans le Donbass corresponde pile poil au calendrier du plus important déploiement des forces de l'OTAN vers les frontières russes (auquel il convient de rajouter l'exercice naval interallié Sea Breeze se déroulant en Mer Noire) ne peut en aucun cas relever de la coïncidence... Non pas que les occidentaux veuillent en découdre avec la Russie (ou alors c'est que la ploutocratie avec son système financier moribond n'a vraiment plus rien à perdre) mais plutôt cherchent à rassurer l'Ukraine par une présence dissuasive garantissant que le conflit ne s'étendra pas jusqu'à Kiev si la Russie contre attaque.
En conclusion :
La réunion entre Merkel Macron et Poutine a finalement eu lieu mais plutôt dans un dialogue de sourds , le duo franco allemand demandant à Poutine de faire respecter le cessez le feu par les milices républicaines, et Poutine leur demandant de faire de même avec l'Ukraine, rappelant que une nouvelle fois c'est Kiev qui a initié l'escalade militaire observée.
Ce qui est intéressant dans cette réunion, c'est que l'absence de l'Ukraine et la requête de la Russie demandant à la France et l'Allemagne de lui faire respecter le cessez le feu dans le Donbass a pour intention de tenter de remettre Paris et Berlin dans leurs responsabilités (et ambitions) de leaders européens, alors que tout le monde sait que c'est une ligne directe depuis Washington qui dicte les décisions prises à Kiev.
Même si c'est bien tenté de la part du président Poutine que de vouloir rappeler aux "partenaires" occidentaux leur souverainetés formelles vis à vis de la thalassocratie étasunienne, je crains que cela n'ai aucun effet réel étant donné le propre asservissement politico-économique de Paris et Berlin aux directives de Washington et surtout que l'Ukraine depuis 2014 est devenue le pré carré du Pentagone !
Cette fois encore et malheureusement, le sort de l'Europe va se jouer à Washington..
Erwan Castel