Arrivée à Kiev du chef d'orchestre yankee
Pour commencer, on se souviendra de la visite à Kiev les 12 et 13 avril 2014 de John Brennan, le Directeur de la CIA, pour des réunions de travail avec les responsables de la sécurité de la junte ukrainienne vomie par le coup d'Etat du Maïdan. Et le lendemain de la venue d'un des principaux faucons de guerre des démocrates étasuniens était lancée contre les populations russes de Donetsk et Lugansk cette "Opération Spéciale Antiterroriste" ("ATO") dont le caractère génocidaire n'est plus à démontrer après 7 années de bombardements des zones résidentielles du Donbass et entre 20 et 25 000 morts réels.
Une coïncidence de calendrier qui n'est certainement pas un hasard lorsque l'on connait le rôle éminent de soutien et d'accompagnement des responsables occidentaux et de leurs officines légales, non gouvernementales et clandestines dans la réalisation du coup d'Etat du Maïdan de février 2014. D'ailleurs Jo Biden qui était alors le vice Président de Barak Obama a fait partie de ces acteurs importants du Nouvel Ordre Mondial à venir en personne soutenir le projet fasciste pro-occidental en Ukraine, notamment lors d'une visite réalisée à Kiev... le 21 avril 2014 soit quelques jours après le début des bombardements sur le Donbass.
Depuis le 30 avril 2018, l' "ATO" a été remplacée par une "Opération des Forces Conjointes" ("OOS"), plus monstrueuse en effectifs, matériels et surtout réorganisée vers des normes OTAN, grâce notamment au aides financières occidentales, aux livraisons de matériels divers et d'armes et à l'intervention de milliers d'instructeurs de l'alliance atlantique (missions "Fearless Guardian" étasunienne, "Unifier" canadienne, "Orbital" britannique...) qui ont formé depuis entre 2015 et 2021 entre 19 000 militaires ukrainiens aux procédures de commandement et de combat occidentales et notamment en zones urbaines.
Depuis le retour aux affaires du russophobe Biden, la situation sur le front du Donbass n'a pas cessé de se détériorer dans une escalade militaire initiée par ses marionnettes kiéviennes, et depuis février, la menace d'une nouvelle offensive militaire de Kiev dans le Donbass n'a jamais été aussi forte (voir les SITREP précédents). Le fait est que l'Opération des Forces Conjointes ukrainienne est entrée depuis 2 semaines environ dans la phase active de préparation pour une action offensive majeure contre les lignes de défense républicaines durant ce printemps 2021.
Or, qui voit-on débarquer à Kiev ce 10 mars 2021 dans le tintamarre des tambours de guerre ?
Bingo !: une délégation du commandement conjoint des forces terrestres de l'OTAN dirigée par le lieutenant général Roger Cloutier, un officier d'infanterie des Etats Unis qui, depuis août 2020 a été nommé au poste de "Commandant en chef des forces terrestres" de l'alliance atlantique, c'est à dire l'un des trois adjoints du "SACEUR" (Commandant suprême des Forces alliées en Europe).
Tout comme John Brennan qui venait officiellement en février 2014 traiter du dossier de la "lutte anticorruption" avec l'oligarque Porochenko, le général Cloutier est venu pour s'entretenir avec l'Etat Major ukrainien de "l'amélioration de la qualité et de l'intensité de la formation des militaires ukrainiens, priorité pour la coopération entre le commandement des forces terrestres des forces armées ukrainiennes et le commandement terrestre allié de l'OTAN" (la bonne blague !)
Il est clair que c'est la situation militaire dans un Donbass en pleine ébullition qui a été l'objet principal à l'ordre du jour des réunions de travail entre les officiers de l'OTAN et ceux de l'Etat Major des forces terrestres ukrainiennes commandées par le colonel-général Oleksandr Syrsky et que le dossier politique de la normalisation et formation de l'armée ukrainienne (qui n'est certainement pas la priorité militaire du moment) n'est qu'un écran de fumée pour les conférences de presse environnant cette visite de l'OTAN.
Dès le Maîdan, le drapeau de l'OTAN flottait déjà au dessus des barricades aux côtés des drapeaux de l'UE, des USA et des paramilitaires néo-nazis, et les partenariats entre les Forces armées ukrainiennes et les Forces armées et l'OTAN se sont considérablement intensifiés depuis:
- processus d'intégration de l'Ukraine au sein de l'alliance (inscrit dans la constitution),
- participation aux exercices et manœuvres interalliés,
- modernisation et formation des forces ukrainiennes aux normes de l'OTAN,
- implantation de structures et ressources logistiques et de renseignement de l'OTAN en Ukraine
- Missions de reconnaissance de l'OTAN au profit des opérations dans le Donbass,
- Etc.
Côté des forces terrestres, en 2018 a été signé un accord de coopération scellant le partenariat entre les Forces terrestres de l'OTAN et celles de l'Ukraine (devenue dans son processus d'intégration "pays allié non intégré"), qui s'inscrit sans nul doute dans le programme de militarisation étasunienne de l'Europe "OTAN 2030".
Et cette rencontre à Kiev entre leurs plus hauts gradés est certainement une application de ce partenariat et surtout de cette subordination de Kiev à l'OTAN.
une salle de spectacle : l'Europe,
un compositeur: Biden,
un chef d'orchestre : l'OTAN,
des musiciens : les soudards de Kiev,
des spectateurs : les ploutocrates internationaux,
Reste à savoir si ce spectacle mondialiste où les instruments sont d'acier et de feu va réellement jouer sa symphonie meurtrière et ouvrir une nouvelle page sanglante de notre histoire européenne. Cela va dépendre uniquement la capacité dissuasive d'un ours qui, ne nous leurrons pas, fait de moins en moins peur aux fous et autres dégénérés occidentaux.
J'ose croire encore que tout cela n'est que du bluff à inscrire au débit de la nouvelle guerre froide mais, vu les profils psychologiques des psychopathes qui veulent gouverner (et au nom des droits de l'Homme s'il vous plait !) la destinée du Monde ainsi que de l'apathie servile de leurs populations, j'ai des doutes...
Erwan Castel
Article référence : Ukrinform