Comme un air de déclaration de guerre !
Le général Ruslan Khomchak, Commandant les forces armées ukrainiennes |
Force est de constater qu'il n'y a jamais eu autant de conflits armés à travers le Monde, symétriques, asymétriques, civils, terroristes ou révolutionnaires et pourtant sans qu'aucune déclaration de guerre en bonne et due forme ne soit produite et adressée par un pays belligérant, la dernière datant je crois des guerres israélo arabe.
Ainsi de ce conflit européen opposant la nouvelle Ukraine post-Maïdan pro occidentale aux républiques pro-russes du Donbass, proxys d'une confrontation plus globale entre Washington et Moscou et que l'élection de Biden aux affaires étasuniennes et donc occidentales a exacerbé depuis cette année jusqu'à vivre depuis 1 mois la menace de plus en plus forte d'une nouvelle offensive militaire de Kiev contre les séparatistes de Donetsk et Lugansk.
Lorsque le nouveau régime ukrainien des putschistes du Maïdan déclenche son opération militaire contre les populations russophones du Donbass en avril 2014, cette dernière tente de se cacher derrière le vocable consensuel de "Opération Spéciale Antiterroriste" (ATO), qui se veut alors résister à une "agression russe". Quatre plus tard, en mai 2018, l' "ATO" laisse la place à une "Opération des Forces conjointes" (OOS) officiellement nettement plus militaire et qui marque la réorganisation de l'armée ukrainienne dans sa modernisation aux normes OTAN.
Aujourd'hui 30 mars 21, vient d'être opéré une nouvelle révolution sémantique dans la conduite de ce conflit du Donbass qui sévit depuis 7 ans et plus de 20 000 morts dans cette région coincée entre l'Ukraine et la Russie modernes :
Alors que les forces ukrainiennes imposent depuis 1 mois une des aggravations militaires les plus importantes depuis la signature des accords de Minsk 2 (février 2015) avec une reprise de leurs bombardements et surtout un déploiement très important de nouvelles brigades d'assaut sur le front, Kiev a convoqué une réunion extraordinaire de la Rada, le parlement ukrainien pour soutenir une résolution condamnant la Russie dans l'escalade en cours du conflit du Donbass.
Jusque là, rien de vraiment nouveau dans ce cirque parlementaire ukrainien où les députés ne semblent cesser leurs pugilats coutumiers qu'à l'occasion d'invectiver ensemble la Russie qui serait responsable de tous les maux de leurs pays. Sauf que, à l'occasion de cette réunion extraordinaire de la Rada, le général Ruslan Khomchak, Commandant les forces armées ukrainiennes est venu prononcer un discours solennel et significatif:
En remerciant les membres du Comité de Sécurité Nationale de la Défense et du Renseignement de la Verkhovna Rada d'Ukraine d'avoir auparavant adopté le projet de loi ukrainien (loi n° 3553) modifiant certains actes législatifs de l'Ukraine concernant les décisions des devoirs et opérations militaires permettant de renforcer l'armée et de réformer le système de mobilisation selon le normes de l’OTAN, le général Khomchak a précisé:
"Les forces armées ukrainiennes sont prêtes pour une réponse adéquate, à la fois en cas d'escalade de la situation dans la zone de la JFO et en cas de complication de la situation militaro-politique et militaro-stratégique autour de l'Ukraine"
"Notre objectif commun est de gagner la guerre contre l'agresseur et d'assurer une paix durable. Le rétablissement de l’intégrité territoriale passe par la consolidation des efforts de l’ensemble du peuple ukrainien. Un État dans lequel les autorités prennent soin de leurs défenseurs et la société soutient et respecte les militaires est invincible. Gloire à l'Ukraine!"
Puis, les députés sont passés au vote de la loi, qui était présentée par Sergei Rakhmanin, chef de la faction Golos, dans un discours encore plus belliqueux où il a demandé à l'armée ukrainienne de tirer à volonté "durement et immédiatement, quelle que soit la façon dont ils le voient à Kiev, Moscou, Bruxelles ou Berlin" (comme si les "ukrops" avaient attendu ce discours pour commencé !). A noter l'intervention de l'ancien président Porochenko pour soutenir cette radicalisation militaro politique.