Kiev à la recherche d'un "casus belli"

A côté de la préparation militaire à une offensive dans le Donbass dont la gesticulation bat son plein depuis début mars, le régime de Kiev cherche maintenant le motif qui lui permettrait de la déclencher légitimement aux yeux de la communauté internationale qui courre encore derrière le mirage d'accords de Minsk de plus en plus désaccordés pour ne pas dire ridicules.

Ce qu'il faut à Kiev c'est donc un casus belli qui lui permettra de bruler dans le feu de ses canons les derniers lambeaux des accords de paix et se lancer dans une offensive pour la plus grande satisfaction des occidentaux qui cherchent eux mêmes - et sans y être mêlés - un casus belli impliquant de près ou de loin la Russie pour abattre définitivement un nouveau rideau de fer sur l'Europe (abandon du North stream 2, nouvelles sanctions, déploiement de l'OTAN, aggravation des tensions avec Moscou en Syrie, Karabagh etc).

Lorsque le casus belli ("acte de nature à motiver une déclaration de guerre") se fait attendre il reste donc pour la partie désireuse d'une guerre mais sans toutefois en porter la responsabilité de le créer de toute pièce :

  • En provoquant l'adversaire puis concentrer la communication sur ses ripostes,
  • En réalisant une opération meurtrière sous "faux drapeau" puis se victimiser,
  • En mentant sur les activités menées sur le front pour diaboliser l'adversaire.
Depuis longtemps Kiev joue avec ces trois tactiques en alimentant au passage le fantasme occidental d'une invasion du Donbass par l'armée russe, mais échoue principalement à présenter un "casus belli" idéal principalement à cause de le retenue dont font preuve les forces républicaines qui, même lorsqu'elles reçoivent l'initiative du feu comme récemment, continuent à le limiter à des ripostes et contre batteries aux bombardements ukrainiens enregistrés par les observateurs de l'OSCE déployés sur le terrain.

Mais depuis ces derniers jours, Kiev - avec la bénédiction des occidentaux - a décidé d'écrire une nouvelle fable dramatique autour des "pertes hors combat" subies et dont Washington pourra utiliser une médiatisation politique exagérée pour pouvoir donner son feu vert à l'offensive dans le Donbass.


Les pertes hors combat des ukropithèques


De puis le début du conflit dans le Donbass, les forces armées ukrainiennes enregistrent des pertes hors combat hors normes: accidents, rixes, overdoses, suicides etc...auxquelles il faut rajouter les incidents sur le front tel que les tirs fratricides, les explosion des mortiers ou des mines etc...

Pour donner un exemple concret, les forces ukrainiennes ont enregistré sur le front du Donbass au cours de la semaine écoulée un minimum de 20 pertes hors combat dont 11 tués (auxquelles il faut rajouter ceux -moins importants- consécutifs aux ripostes républicaines). Voici par exemple les 7 morts et 3 blessés hors combat enregistrés sur le secteur opérationnel "Nord" (front de Lugansk) de l'Opération des Forces Conjointes ukrainiennes" pour la période du 20 au 23 mars 2021:
  • 20 mars : 2 morts dans le renversement d'un obusier automoteur déchargé à la gare de Rubijnoe - 80e brigade ukr.
  • 21 mars, 1 mort et 1 blessé dans le renversement d'un char de combat déchargé à la gare de Shasty
  • 23 mars, 1 mort dans un accident lors d'une rotation nocturne sur la ligne de front - 59e brigade ukr.
  • 23 mars, 2 morts et 2 blessés, dans l'explosion au moment du tir d'un mortier M 120-15 "Molot" - 9e bataillon de la 59e brigade ukr. (obs: Depuis 2016 c'est au minimum de 13e incident de tir observé sur ce mortier ukrainien et qui a provoqué déjà 21 morts ! Il est criminel mais aussi révélateur de sa considération vis à vis des soldats, que l'Etat major ukrainien maintienne en service ce mortier dont une cinquantaine de tubes ont présenté des ruptures d'alésage au moment de tirs).
  • 23 mars, 1 mort, victime d'un tir fratricide sur le terrain d'exercices de Dmitrovka, lors d'une séance de tir de nuit alors qu'il était chargé de renouveler les cibles. Le commandement déclarera cette perte consécutives aux ripostes républicaines du jour - 1er bataillon de la 80e brigade ukr. 
Un grande partie de ces pertes ukrainiennes "hors combat" révèle dans leur importance hors normes l'indiscipline régnant toujours au sein des forces de Kiev, un manque de formation dans le domaine de la sécurité, un absence de commandement de terrain et certainement aussi un part de débilisme individuel. 


L'incident de Shumy


Mais l'incident récent le plus grave concernant ces pertes ukrainiennes "hors combat" s'est déroulé ce 26 mars 2021 dans le secteur de Shumy, sur le front Nord Ouest de Gorlovka (à 60lm au Nord de Donetsk): Un groupe de reconnaissance e la 10e brigade ukrainienne s'est fourvoyé dans un de ses propres champs de mines, provoquant la perte de 6 soldats dont 4 tués (dont un officier supérieur du génie de combat) et 2 blessés. 
Un incident somme toute assez fréquent dans des unités de reconnaissance qui tentent de se frayer un chemin au milieu de champs de mines ennemis et même amis car la plupart n'ont pas été cartographiés ni signalés.

L'identité des ukrainiens tués à Shumy dans leur champ de mines !
  • lieutenant-colonel Koval (qu'est qu'un colon est venu faire dans un groupe de reco ?)
  • sergent principal Abramovich 
  • sergent principal Barnich 
  • soldat principal Gaichenko
Ce scénario est confirmé d'une part par l'absence d'observation de l'OSCE de tirs républicains dans le secteur au moment des faits et d'autre part par le signalement par les avants postes défensifs de 2 explosions rapprochées dans le No man's land vers 17h30.

Sauf que Zelensky, voulant surenchérir dans un contexte politico-militaire particulièrement tendu, a aussitôt agité les cadavres de ses soldats devant la communauté dite "internationale" en hurlant à nouvelle attaque des forces russes. Il avait déjà fait le coup en août 2019 suite à un incident meurtrier similaire (4 tués dans un champ de mine) jusqu'à ce que l'enquête menée par le groupe de Contrôle et de Coordination de Cessez le feu prouve que ce n'était pas le fait d'un bombardement républicain.

Cette fois les ukrops mettent le paquet, poussant des cris d'orfraie en direction du Format Normandie, et Zelensky, toute honte bue se donne en spectacle (après tout c'est son métier) dans une nouvelle parodie hypocrite appelant les signataires à tout mettre en œuvre pour que les accords de paix soient respectés oubliant qu'il est le chef d'une armée qui depuis 6 ans viole les dits accords en toute impunité en :
  • bombardant tous les jours les territoires des républiques de Donetsk et Lugansk,
  • assassinant sciemment des civils sur le front comme récemment à Aleksandrovka,
  • en positionnant sur le front des armes lourdes 
  • en imposant un blocus économique et en eau potable aux populations du Donbass,
  • Etc.
A chaque fois que les milices ont engagées le feu, et les chronologies des observations de l'OSCE l'attestent c'est dans un cas de légitime défense, après que les forces ukrainiennes aient initialement violé la trêve et provoqué des pertes militaires ou civiles !

Invoquer la paix tout en tenant un poignard dans son dos est une technique typiquement occidentale, comme par exemple en Géorgie lorsque Saakashvili promettait la paix et ne pas attaquer les républiques d'Abkhazie et Ossétie exactement la veille de lancer une offensive contre  l'Ossétie en 2008 !

Donc serait-on enclin à répondre au clown de Kiev : de qui se moque t-on ? d'autant plus que dans le cas particulier invoqué par sa propagande de guerre, il s'agit d'un échec lamentable d'une mission d'infiltration d'un groupe de reconnaissance ukrainien en direction des lignes de défense de Gorlovka.

Sauf que depuis des décennies la raison humaine est l'otage d'une dramaturgie mensongère et spectaculaire écrite par l'industrie du mensonge médiatico-politique de la marchandise capitaliste occidentale. 
Souvenons-nous simplement entre autres tueries organisées par les "démocraties droitdelhommistes" : 
  • du sacrifice en 1915 des 125 passagers étasuniens du Lusitania, un paquebot transportant des munitions vers le front et qui va déclencher l'entrée dans la première guerre mondiale des USA, 
  • des incidents du golfe du Tonkin en août 1964 où la marine étasunienne invente de toute pièce une agression subie pour provoquer la guerre du Vietnam, 
  • des fausses déclarations en 2003 de Colin Powell à l'ONU agitant dans une fiole ridicule les prétendues armes de destructions massives de Saddam Hussein provoquant en la 2ème guerre d'Irak et la destruction du pays, 
  • jusqu'au prétendu massacre programmé par Kadhafi de la population de Benghazi (dont on attend là aussi toujours les preuves) et qui conduit à la destruction de la Libye en 2011 (sur initiative française de Sarkozy).
En résumé; des millions de morts sacrifiés sur l'autel de la marchandise par des mensonges !

Lorsque le clown Zelensky se prenait pour Napoléon, depuis il est président et ne fait plus rire personne !

Aujourd'hui, Kiev de toute évidence cherche a inventer un "casus belli" a servir à la table de la Maison Blanche, de l'OTAN, de l'UE et autres officines mondialistes pour justifier une nouvelle offensive ukro-occidentale dans le Donbass.

Le jeu géopolitique international qui dans le passé était déjà difficile et souvent cruel pour les peuples prisonniers du "grand échiquier" est devenu désormais le théâtre d'une amoralité criminelle et paroxysmique où les princes d'aujourd'hui, devenus les laquais des banquiers du Capital n'ont absolument plus aucune éthique ni aucune limite dans l'ignominie politique et l'action meurtrière. 

Aujourd'hui se joue potentiellement et malheureusement probablement dans le Donbass le prélude à un troisième conflit mondial cataclysmique et il est certain qu'il sera précipité par un nouveau mensonge de cette ploutocratie mondialiste qui depuis la première guerre mondiale a pris le contrôle des états occidentaux qui après avoir servi la bourgeoisie capitaliste dans une servitude nationale pendant des siècles sont aujourd'hui (et dans une étape suivante et logique de l'expansion du diktat de la marchandise) les laquais d'une finance mondiale esclavagiste.

(cette éruption sur le grand échiquier menace aussi sur d'autres théâtres d'opérations comme en Syrie par exemple ou Abkhazie, Ossétie, Karabagh, Transnisstrie.., et il n'est pas impossible qu'elle s'y réveille simultanément pour disperser la réaction russe. La question principale étant quand ?) 

Car la réalité est bien là, dans le cliquetis des blindés ukrainiens se bousculant sur la ligne de front du Donbass ou dans la conclusion de la marionnette Zelensky qui, en conclusion de son nouvel et pitoyable plaidoyer pour des accords que jamais Kiev n'a voulu respecter une seule journée, annonce "dans le cas de l'échec de la résolution diplomatique du conflit, nous envisagerons des solutions alternatives".... donc militaires !

Voilà c'est dit !

Erwan Castel


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