Les larmes n'ont pas séché
Il y a 2 ans mourait au combat Oleg Anatolyevich Mamaiev, indicatif "Mamaï", commandeur de la brigade internationale Piatnashka (2ème bataillon du régiment des forces spéciales de Donetsk, aujourd'hui intégré au sein du Ministère de l'Intérieur). Depuis ce 17 mai 2018, d'autres événements douloureux ou joyeux se sont accumulés dans les mémoires de celles et ceux qui ont rejoint cette nouvelle déchirure européenne où se déroule depuis 6 ans un bras de fer meurtrier entre les auxiliaires ukrainiens de l'OTAN et les volontaires défendant les peuples de la Russie, mais le souvenir de cette soirée tragique de printemps où Mamaï tomba au champ d'honneur reste vive dans les coeurs de celles et ceux qui l'ont côtoyé, même un court instant...
Aujourd'hui, un rassemblement a été organisé au coeur de Donetsk pour honorer la mémoire de Mamaï, sous les caresses d'un soleil printanier revenu et les auspices de la fraternité et la mémoire, de l'amitié et l'espérance.
Dimanche 17 mai 2020
Car le destin et l'engagement de ce fils d'Ossétie ayant offert sa vie au Donbass pour défendre les libertés et les traditions d'un monde russe commun, incarne cette résistance inouïe d'une rébellion contre une hégémonie occidentale hystérique qui a fait de l'armée ukrainienne le fer de lance d'une stratégie européenne de l'OTAN, russophobe hystérique.
J'ai essayé dans ce blog de décrire ce rapport quasi filial qui existe entre Piatnashka et Mamaï, depuis l'annonce de sa disparition, par exemple à l'occasion de ses funérailles ou de l'inauguration de son buste sculpté dans l'allée des héros au coeur de Donetsk.
Aujourd'hui le nom de Piatnashka est indissociable de celui de son 2ème commandeur, tué au combat et qui nous laisse en héritage le souvenir éternel d'un homme courageux et humble qui commandait son bataillon à la fois comme un père de famille, un chef de guerre médiéval, et un officier des temps modernes.
Ce 17 mai 2020, les hommes et les femmes de Piatashka, du régiment, mais aussi des amis, des membres du gouvernement... sont venus saluer Mamaï à l'ombre de l'immense monument dédié à la victoire de 1945. Pour une fois, je relate dans ce journal un événement auquel je n'ai pas pu malheureusement participer, cloué une fois encore au lit par les douleurs d'une blessure pas encore guérie. Mais le coeur y était, et je ne manquerai pas dès que possible d'aller à mon tour saluer Mamaï, comme régulièrement lorsque je viens dans le centre ville de Donetsk, et lui confier mes fraternelles pensées.
"Les héros ne meurent pas, ils vivent à jamais dans nos cœurs !"
Lorsque sa terre ossète s'est entrouverte pour accueillir Mamaï, ce n'est pas un corps qui fut enseveli, mais une graine d'exemplarité qui germe dans les coeurs de tous ceux pour qui les mots Liberté, Honneur, Amour et Sacrifice veulent encore dire quelque chose...
2 années ont passé mais il me semble que c'était hier, et quant à la route tracée par Oleg Anatolyevich Mamaiev elle restera éternellement ouverte pour les coeurs rebelles et volontaires.
Erwan Castel
La légende de Mamaï ne doit pas nous faire oublier qu'il fut aussi et d'abord
un mari et un père qui laisse derrière lui son fils Zaur qui vient d'avoir 3 ans
et son épouse Larisa qui témoigne par sa tristesse le souvenir de cet homme
dont les nobles valeurs l'ont su garder tout simplement humain...