"Branle bas de combat !"


"Aujourd'hui, selon le décret du commandant en chef suprême de la République populaire de Donetsk, les unités de la milice populaire de la République Populaire de Donetsk sont en état d'alerte."
Edouard Basurin, 

porte parole de l'Etat Major de la milice de la RPD, 20 mai 2020

Le 20 mai, la République Populaire de Donetsk comme sa sœur jumelle de Lugansk, dans des gouvernances politiques et des commandements militaires synchrones ont mis leurs forces de défense en état d'alerte. Ce "branle bas de combat" général est appuyé par un ultimatum en forme avertissement politique adressé à un régime de Kiev dont les forces armées continuent à bombarder les territoires républicains faisant quotidiennement des victimes au sein des forces de défense et des populations civiles.

Dans la République de Lugansk, l'état d'alerte maximum qui a été décrété la veille a immédiatement commencé à être mis en oeuvre comme par exemple:
  • La mobilisation des réservistes, 
  • La 4ème brigade d'artillerie s'est déployée vers l'avant dans la région de Stakhanov
  • Les 7ème et 4ème brigades, le 6e Régiment cosaque et toutes les unités de fusiliers motorisés ont également avancé dans leurs zones de responsabilité en déploiement de combat complet.
En RPL, l'objectif annoncé de cette mise en alerte de ses forces de défense est d'être en mesure de riposter immédiatement en cas de poursuite des bombardements ukrainiens, par des tirs de contre batterie et éventuellement des contre attaques destinées à repousser les forces ukrainiennes au delà de la zone grise qu'elles ont envahi progressivement depuis 4 ans.

 "Les artilleurs ont reçu l'ordre de ne pas épargner les obus 
en cas d'aggravation de la situation par l'ennemi."


Dans la République de Donetsk, les forces de défense ont été mises en état d'alerte et les unités de combat déployées vers l'avant. L'Etat Major de la milice a contacté également les réservistes pour se tenir prêt à rejoindre leurs unités. Tout comme son homologue de Lugansk, le président de la RPD a lancé une déclaration ferme en direction des autorités ukrainiennes :


"Depuis le 1er mai, la situation sur la ligne de contact s'est fortement dégradée. Des groupes armés d'Ukraine utilisent activement des armes interdites par les accords de Minsk, notamment de l'artillerie de gros calibre, le cessez-le-feu a été violé plus de 250 fois.

L'augmentation des bombardements entraîne la destruction de bâtiments résidentiels et d'infrastructures civiles. Mais le plus regrettable est quand, les 1er, 4 et 7 mai, des habitants des colonies de Spartak, Sakhanka et Aleksandrovka ont été pris pour cible par l'AFU, ce qui a causé la mort d'une femme et la blessure de cinq enfants mineurs.

Pendant les 19 premiers jours de mai 1 femme est décédée et 11 personnes ont été blessées à de degrés de gravité variables. Les rapports de l'OSCE SMM confirment que toutes les victimes civiles résident dans les républiques.
Mais au lieu d'engager des poursuites et d'arréter les auteurs responsables, les représentants officiels de Kiev au sein du groupe de contact refusent de signer des mesures de contrôle du cessez-le-feu spécifiques, ainsi qu'une interaction directe afin de réduire les tensions sur la ligne de contact, encourageant ainsi en fait l'agression armée de la part de l'AFU (Forces Armées Ukrainiennes)
La République Populaire de Donetsk est prête pour un dialogue constructif direct avec les plénipotentiaires de Kiev, ainsi que pour la mise en œuvre consciencieuse des accords conjoints à condition d'une même mise en œuvre consciencieuse de ces accords par Kiev. Mais nous ne pouvons pas montrer sans cesse la paix unilatéralement lorsque nos concitoyens continuent de souffrir: une femme a de nouveau été blessée sur notre territoire - une résidente pacifique d'Elenovka.
À cet égard, en tant que chef de la République Populaire de Donetsk, j’ai décidé d’améliorer la préparation au combat des unités de la milice populaire en cas de nouveaux comportements agressifs à Kiev. Toutes les instructions nécessaires ont déjà été données.
Nous exhortons l'OSCE et les garants des accords de Minsk - la Fédération de Russie, la France et l'Allemagne - de convaincre les dirigeants ukrainiens d'empêcher l'escalade du conflit et de mettre fin aux provocations, tant sur la ligne de contact que sur la plateforme de négociation.
Denis Pushilin ,
Chef de la République populaire de Donetsk


Ce branle bas de combat des forces républicaines en réaction à une intensification inquiétante des bombardements ukrainiens a 3 explications potentielles cumulables: 
  • Dissuader militairement Kiev de poursuivre ses campagnes de bombardements meurtriers contre les territoires de Donetsk et Lugansk.
  • Préparer l'ensemble du front à appuyer une contre-attaque punitive républicaine sur des unités responsables des violations du cessez le feu,
  • Empêcher Kiev, par un déploiement préventif général, de mettre en oeuvre une offensive repérée par le Renseignement militaire.
Plusieurs indicateurs doivent cependant attirer notre attention car ils démontrent que la tension actuelle du front du Donbass est inquiétante sur fond d'un échec d'accords de Minsk qui franchi certainement avec elle son point de non retour:
  • Parallèlement aux bombardements qui s'intensifient, les vols de reconnaissance des drones ukrainiens a augmenté sur l'ensemble du front, jusqu'à devenir quasi permanent dans de nombreux secteurs devenus "zones de contact" entre les belligérants. Il ne serait pas surprenant que les USA, via l'OTAN envoie à nouveau un drone stratégique repérer les unités républicaines en train de se déployer.
  • Début mai, lorsque commence l'intensification des bombardements ukrainiens, le plan proposant le démembrement des Républiques de Donetsk et Lugansk a été approuvé par le gouvernement.
  • Les États-Unis s'apprêtent à envoyer comme leur nouvel ambassadeur en Ukraine le général à la retraite Keith Dayton, un démocrate soutenu par les faucons de guerre de Washington (mais Trump ne s'y est pas opposé) et spécialiste des opérations de politique étrangère, et militaires projetées. 

Zelensky: 1 an d'inaptitude, de mensonges et de mépris...

Quoiqu'il en soit, cette ébullition du front du Donbass coïncide avec le premier anniversaire de l'investiture du président Zelensky qui, ne l'oublions pas, n'a gagné en 2019 la présidence de l'Ukraine que sur la base de promesses de cessez le feu, de paix et de résolution diplomatique de la guerre dans le Donbass.

1 an plus tard le bilan de ses promesses est édifiant : des dizaines de victimes militaires et civils, dont de nombreux enfants, ont été tués ou blessés par les tirs ukrainiens, des centaines de bâtiments et infrastructures collectives ont été détruites par l'artillerie de Kiev.

De toute évidence, le comédien Zelensky, dans sa fonction présidentielle joue le rôle le plus important de sa carrière: celui d'un Pinocchio menteur, mais dont les ficelles restent toujours tenues fermement par les faucons de guerre de Washington qui contrôlent les perfusion financière occidentales accordées à leur colonie Ukraine. 

Et la dernier en date des mensonges de Zelensky, qui est une inversion accusatoire exemplaire est le commentaire qu'il fait de l'avertissements républicain que Pasechnik lui a adressé le 19 mai : "l'armée ukrainienne, en tirant sur l'infrastructure du LPR, ne fait que répondre aux bombardements subis" Mais bien sûr ! tout le monde sait que si les civils du Donbass sont bombardés c'est parce que leurs enfants jouent avec des obusiers automoteurs dans leurs jardins !



Rappelons ici les propos tenus par Zelensky lors de son investiture le 21 mai 2019 lorsqu'il jouait le Pinocchio ukrainien : 

"Notre première tâche est un cessez-le-feu dans le Donbass. Je n'ai certainement pas peur de prendre des décisions difficiles, je suis prêt à perdre ma popularité, mes notes et si nécessaire, je suis sans hésitation prêt à perdre ma position pour que la paix ne puisse que venir".

Mais parfois, pour être honnête, il arrive quand même que Zelensky ne mente pas mais ses propos n'en sont alors pas moins inquiétants comme par exemple, lorsqu'il déclare récemment : 

"Je suis prêt pour toute solution pouvant nous rapprocher de la fin de la guerre et du retour de nos territoires et de nos peuples. Ça m'est égal. Nous avons besoin d'un résultat."

Là, le comédien président ne joue plus le rôle de Pinocchio mais plutôt celui d'un Ponce Pilate prêt à se laver les mains dans le sang du Donbass !

Quoi qu'il en soit, la balle est dans le camp de Kiev désormais, qui je le crains ne changera pas d'un iota sa politique génocidaire dans le Donbass, à cause de son collier étrangleur occidental et du poignard appuyé dans son dos par les radicaux nationalistes ukrainiens. Au mieux verra t-on une nouvelle accalmie éphémère intervenir pour mieux reprendre ensuite la danse diplomatique du 1 pas en arrière et 2 pas en avant menée par les occidentaux contre les frontières russes, jusqu'à ce que la corde de la patience ne se casse... ce qui est peut-être en train de se produire. 


Erwan Castel



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