Tempête à Kiev autour de Tornado
Quand le chien enragé, après l'avoir servi,
refuse d'être abattu par son maître
Un nouveau bras de fer est engagé à Kiev entre les paramilitaires nationalistes et un appareil d'Etat de plus en plus impopulaire, autour du procès de membres du bataillon Tornado reconnus coupables de crimes de guerre sur le front du Donbass et dont le procès vient de s'ouvrir.
Lorsque les putschistes du Maïdan lance une "opération spéciale antiterroriste" contre les populations russophones du Sud Est de l'Ukraine, nombre d'unités militaires rechignent à combattre contre leur propre peuple et souvent même désertent ou rejoignent les rangs des insurgés. Aussi le nouveau pouvoir de Kiev autorise t-il les groupes ultra nationalistes à former des "bataillons spéciaux" pour renforcer le dispositif militaire engagé dans les territoires occupés et contre le Donbass séparatiste.
Ces unités vont être sous le feu des projecteurs, d'abord médiatisés par une propagande de guerre qui cherche dans ces volontaires nationalistes des "héros ukrainiens", elles vont rapidement défrayer la chronique par les crimes perpétrés par leurs membres dont la plupart sont des néo-nazis notoires ou des repris de justice, tous voulant "casser du moskal"
Mais voilà, lorsqu'un chien enragé devient trop gênant, il faut l'abattre avant que l'opinion n'associe la main qui l'a nourrit avec ses crimes organisés... C'est le destin de tous ces idiots utiles recrutés par la stratégie étasunienne depuis Al-Qaïda en Afghanistan jusqu'au Prayvi Sector en Ukraine en passant par Daesh en Syrie...
C'est le cas du bataillon spécial Chakhtiorsk, qui va organiser dans les zones qu'il contrôle des pillages, vols et viols à grande échelle et qui vont provoquer sa dissolution "officielle" en octobre 2014, mais qui donnera naissance à la création de 2 nouvelles unités, dont Tornado et où sont transférés la plupart de ses soudards.
Rouslan Onischenko, ex commandant en second de Chaktiorsk puis Commandant du bataillon Tornado, jugé coupable d’au moins cinq crimes pour viol, enlèvements et intimidation. |
Mais un criminel impuni restant un criminel, ce qui devait arrivé arriva et les membres de la nouvelle unité Tornado continuèrent de plus belle leurs forfaits et leurs crimes : vols, tortures, viols; assassinats, enlèvements et même attaque de train de marchandises...
Des plaintes à répétition entre janvier et mars 2015 ont obligé le gouvernement à réagir et engager une procédure judiciaire qui a conduit à l'arrestation le 15 juin 2015 de 8 membres de l'unité dont son commandant Rouslan Onichtchenko, qui ont avoué entre autres crimes avoir commis des tortures et des viols sur la population civile.
Le bataillon Tornado est dissout le 18 juin 2015 et ses combattants ventilés dans d'autres unités spéciales déployées sur le front.
Cette affaire judiciaire lève le voile sur la réalité criminelle des bataillons spéciaux engagés sur le front et que le pouvoir de Kiev avait jusque là réussi a protéger et couvrir leurs crimes.
Des barbares devenus génants
Mais les radicaux ne l'entendent pas de cette oreille, et profitant d'une part de la faiblesse d'un pouvoir politique en plein naufrage et des appuis dont ils disposent au sein de l'appareil d'Etat, les paramilitaires qui ont déjà menacé Porochenko plusieurs fois sont à nouveau descendus dans la rue pour défendre leurs camarades jugés pour crimes de guerre...
Plusieurs centaines de paramilitaires et sympathisants sont venus défier les forces de l'ordre protégeant le tribunal, provoquant à la suite d'échauffourées la suspension du procès. Il s'agit d'anciens membres de Tornado mais aussi des volontaires d'autres unités radicales comme ceux du bataillon "Donbass" dirigé par Semen Semenchenko qui est aussi député de la Verkhovna Rada. Ces derniers ont forcé la porte du tribunal avant d'être repoussés par la police... 27 policiers vont être blessés dans les affrontements.
Ces ultras nationalistes sont convaincus de pouvoir faire libérer leurs camarades en menaçant le pouvoir de Porochenko, cette tactique d'intimidation ayant déjà abouti par le passé, comme récemment le 2 juillet quand la cour de Kiev a libéré sous caution (de députés de la Verkhovna Rada) l'ancien chef d'état-major du bataillon "Aïdar" Valentine Lyholita (indicatif d'appel «Papa»),. le 26 Juillet, où la Cour des territoires occupés de la région de Donetsk a libéré sous caution Vladimir Yarohu (indicatif "Ogre"), soupçonné d'avoir commis des crimes dans la ville Pokrovsk (anciennement Krasnoarmeisk).
Ce type d'action radicale menée par les néo-nazis ukrainiens montre beaucoup plus la fragilité d'un pouvoir en plein naufrage que la force de ces groupuscules qui, comme cela a pour la pseudo "Révolution" du Maïdan, sont incapables d'organiser seuls une action
Malgré ce nouveau défi lancé contre le pouvoir de Kiev et malgré la fragilité de ce dernier, je pense que ces excités à wolfsangel sont incapables de tenter et encore moins de réussir un coup d'état pour eux mêmes car ils sont et resteront des soudards décérébrés. En revanche, en tant qu'idiots utiles d'élite, ils peuvent à nouveau être manipulés par une force d'opposition politique. meutes de radicaux devant le palais de justice à Kiev
Malgré ce nouveau défi lancé contre le pouvoir de Kiev et malgré la fragilité de ce dernier, je pense que ces excités à wolfsangel sont incapables de tenter et encore moins de réussir un coup d'état pour eux mêmes car ils sont et resteront des soudards décérébrés. En revanche, en tant qu'idiots utiles d'élite, ils peuvent à nouveau être manipulés par une force d'opposition politique. meutes de radicaux devant le palais de justice à Kiev
Il ne faut pas se leurrer, le procès du bataillon Tornado n'est pas la preuve d'une justice ukrainienne renaissante mais juste une exception pour la bonne conscience et qui confirme la règle de l'impunité factuelle des criminels sévissant sur le front du Donbass. Les exemples des autres bataillons, et notamment Azov ou Aïdar illustrent bien cette paralysie complice du pouvoir face aux chiens enragés du "Prayvi Sector" : en effet, ces bataillons reconnu comme Tornado de nombreux crimes et qui tentent un coup de force le 14 octobre 2014 contre le parlement national sont toujours là terrorisant les populations sur le front et défiant le pouvoir dans les rues de Kiev comme en février 2015 où une manifestation de Aîdar force l'annulation de sa dissolution.
Émeutes de radicaux devant le palais de justice à Kiev
Jusqu'où iront les manifestations anti-gouvernementales que les radicaux viennent d'engager autour du procès Tornado ? l'avenir proche nous le dira.
Ce qui est certain c'est que ce genre de coup de force incite lui aussi Porochenko a vouloir relancer la guerre dans le Donbass ne serait-ce que pour occuper (et éliminer par la même occasion) ces chiens fous du Maïdan qui d'ingérables commencent à devenir de plus en plus gênants..
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
La ville de Mariupol, territoire occupé par l'armée ukrainienne est l'exemple même
d'un "os à ronger" que le gouvernement ukrainien a jeté aux ultra nationalistes du
bataillon Azov pour leur donner un fief, malgré la grande impopularité de leur unité.