La guerre s’intensifie dans le Donbass

Le Président Zakharchenko rappelle 
tous les fonctionnaires à leurs postes 


Ce matin devant une nouvelle évaluation de l'aggravation du front et les derniers rapports des services de renseignement de la République, Alexandre Zakaharchenko, Président de la République Populaire de donetsk a décidé de suspendre les congés des fonctionnaires des Ministères et de rappeler à leurs postes ceux qui étaient déjà partis.

A la veille de la réunion entre Vladimir Poutine et Recep Erdogan à Moscou, au cours de laquelle le rapprochement entre la Russie et la Turquie devrait être entériné (coopération économique et militaire), la situation sur le front du Donbass ne cesse de s'aggraver chaque jour.
Les forces ukrainiennes ont tiré 320 fois sur le territoire de la République tuant à nouveau 1 soldat et blessant 2 autres. 11 logements ont été endommagés lors des bombardements qui ont frappé Yasinovataya (au Nord de Donetsk) et Trudovsky (au Sud Ouest de Donetsk).


Zaitsevo le 8 août 2016

Il faut noter qu'au cours des derniers jours le nombre des bombardements a diminué de moitié, assuré par un nombre restreint de bouches à feu ukrainiennes, tandis que de nombreuses autres batteries d'artilleries se sont tues et ont même été redéployées discrètement vers de nouvelles positions tactiques. 
Vu le contexte général et compte tenu également d'une diminution sensible des activités radio des unités de Kiev, on peut raisonnablement penser que Kiev a positionné ses unités sur leurs bases d'assaut d'où, le plus discrètement possible, elles attendent le déclenchement de l'offensive.

Obusier de 152mm en action
Stéphane Aubouard, que j'ai eu le plaisir de rencontrer lors de sa mission dans le Donbass fait partie de ces rares journalistes réellement indépendants qui sillonne les champs de bataille armés de leur consciences et de leurs coeurs. Il est un miroir de la vie qui ne déforme pas la Vérité sous l'influence de la doxa étasunienne qà laquelle sont soumis les lobbies militaro industriels qui contrôlent de nombreux grands médias occidentaux.

C'est grâce à cette liberté d'expression et cet amour de la Vérité que Stéphane est l'un des rares journalistes qui, ne confondant pas le métier de l'information libre avec le celui de la communication collabo, rend compte avec honnêteté et compassion de la réalité de cette nouvelle guerre européenne que la propagande occidentale, honteuse autant que cupide cherche à cacher au monde.

Qu'il soit remercié de son travail qui par nos temps d'obscurantisme intellectuel relève autant du courage que de la conscience professionnelle.

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya 

Le lien de l'article ici :  L'Humanité


Stéphane Aubouard
Mardi 2 août 2016 Quotidien "L'Humanité"

Après des mois de juin et juillet meurtriers, le feu de l’armée ukrainienne s’accentue sur les zones séparatistes de Donetsk à Lugansk. Les ONG dénoncent des actes de torture dans les deux camps.

Voilée par la notoriété des guerres de Syrie et d’Irak et de leur écho sanglant frappant aussi bien l’Europe que le reste du monde, il est, parmi les conflits oubliés, une guerre qui reprend force, discrètement mais sûrement, aux confins du Vieux Continent.

Au début de l’été, l’arrivée en masse de blindés de l’armée de Kiev dans le Donbass, région située à l’est de l’Ukraine dont une large partie est aux mains de séparatistes depuis deux ans, aurait dû largement inquiéter la communauté internationale. Comme aurait dû l’inquiéter le discours militariste du président ukrainien, Petro Porochenko, qui en début d’année avait annoncé que la Crimée et le Donbass reviendraient dans le giron de l’Ukraine en 2016 de gré ou de force !

« Jusqu’à 700 tirs quotidiens en moyenne »

Si la prédiction du roi du chocolat n’est pas encore d’actualité – Vladimir Poutine a récemment rappelé que la Crimée était russe et qu’il était temps désormais de passer à autre chose –, tout a été mis en œuvre en revanche par l’indéfectible allié de Bruxelles pour qu’elle puisse se réaliser. « Juin a été le mois le plus meurtrier dans la région depuis août 2015 », a ainsi déploré l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans un communiqué publié en fin de semaine dernière. L’organisme missionné par Bruxelles y fait part également de son souhait que les différents acteurs du conflit « évitent la reprise d’opérations militaires à grande échelle. (...) À cet égard, la situation est sombre pour le moment ». Sombre et même orageuse à en croire les témoignages recueillis dans les deux camps. D’après un membre de l’armée séparatiste de la République autoproclamée de Donetsk, « depuis le mois de juin les bombardements de l’artillerie ukrainienne ont augmenté de manière exponentielle : jusqu’à 700 tirs quotidiens en moyenne avant de retomber à une moyenne de 100 tirs la semaine passée », explique-t-il sur un des blogs dédiés à la République de Donetsk. « Mais la nuit dernière (30 au 31 août), une aggravation brutale du front a replongé le Donbass dans l’escalade de la guerre avec 817 bombardements enregistrés pour cette seule journée sur la République de Donetsk ! L’armée ukrainienne a par ailleurs effectué une série de bombardements massifs sur la ligne de front depuis le village de Sahanka sur les bords de la mer d’Azov au sud, jusqu’au village de Lozovoye, sur la frontière avec la République de Lougansk au nord », précise le militant séparatiste.

Côté Kiev, les chiffres corroborent cette montée en puissance des accrochages dans le Donbass : « Seize soldats ukrainiens sont morts dans des combats dans les dix derniers jours », ont affirmé les forces armées ukrainiennes.

Depuis le début du conflit en avril 2014, près de 10 000 personnes ont été tuées, et les accords de Minsk signés en février 2015 n’ont rien changé à l’affaire, malgré la signature d’un cessez-le-feu. Aucun des points cruciaux de cet accord n’a été aujourd’hui mis en place. La faute en grande partie à Kiev, qui n’a toujours pas mis au vote une réforme constitutionnelle primordiale devant permettre une plus grande autonomie des régions ­séparatistes en vue d’élections locales. Le texte des accords prévoit en effet que la frontière incombe entièrement aux autorités ukrainiennes, « mais seulement après l’organisation d’élections locales ».

Petro Porochenko a donc choisi la voie des armes contre toute raison et profitant de l’hébétude de Bruxelles. Par le passé, elle ne lui avait pourtant pas réussi : le 21 août 2014, l’armée ukrainienne, lancée à l’assaut d’Ilovaïsk, non loin de Donetsk, avait subi une défaite historique permettant aux séparatistes de gagner des territoires.

En attendant le pire, à l’arrière comme au front, les civils paient déjà l’addition d’une politique européenne inepte. D’après Amnesty International et Human Rights Watch, les actes de torture se multiplient dans la région. « Les autorités ukrainiennes et les séparatistes ont soumis des civils à des détentions arbitraires », déplorent les deux associations. « Dans la plupart des cas, les détenus ont subi des actes de torture », précisent les deux ONG. Les services secrets ukrainiens (SBU) disposent de plusieurs prisons secrètes dans l’est de l’Ukraine. Amnesty et HRW appellent les pays occidentaux qui soutiennent Kiev, dont la France, à faire pression pour mettre fin à ces pratiques.



Un allié de l’ex-président ukrainien arrêté pour soutien aux séparatistes 

Les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir arrêté, samedi, Olexandre Iefremov, l’un des principaux alliés de l’ancien président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Accusé d’« atteinte à l’intégrité territoriale » de l’Ukraine, l’ancien chef du Parti des régions du président Ianoukovitch et ancien gouverneur de la région de Lougansk a été arrêté à l’aéroport de Kiev, alors qu’il s’apprêtait à partir pour l’Autriche. Il n’avait jusqu’à présent jamais été interdit de voyage à l’étranger. Le parquet l’accuse d’être impliqué dans le financement de la république autoproclamée de Lougansk.

Stéphane Aubouard

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