Les options militaires russes en Ukraine

Voici une analyse de traduit pour le site le Saker francophone et qui analyse les options russes en Syrie et en Ukraine



Source de l'article : Le Saker francophone


Les options militaires de la Russie en Syrie et en Ukraine (mise à jour)

Saker US
Par The Saker – Le 16 août 2016 – Source thesaker.us


Les deux dernières semaines ont été riches en développements militaires affectant directement la Russie.

Bien que non directement liés, divers éléments pointent vers une possible escalade militaire qui pourrait résulter de ce que la Russie a été contrainte d’engager son armée dans des opérations de combat en Syrie, en Crimée et en Novorussie. Il est donc pertinent, à ce stade, de répertorier les options russes sur tous ces théâtres de guerre.


La Syrie

1) La Russie a annoncé qu’elle veut transformer la base aérienne de Khmeimim en une base militaire à part entière avec une force opérationnelle déployée en permanence.

2) La Russie déploiera son transporteur d’avions équipés de missiles (souvent mentionné en Occident comme étant simplement un porte-avion) Amiral Kouznetsov en Méditerranée orientale pour vérifier les capacités de combat du navire et de son groupe de frappe et pour engager, pour la toute première fois, les hélicoptères de pointe Ka-52K Katran.


L’Ukraine

1) Suite à l’échec de la tentative des Ukronazis d’infiltrer des saboteurs dans la péninsule de Crimée, que le président Poutine a qualifiée de « stupide et criminelle », Porochenko a maintenant ordonné un renforcement de ses troupes sur la frontière avec la Crimée et l’Ukraine orientale et placé ses soldats en alerte maximum.

2) Les autorités de Kiev ont décidé de ne pas accepter les lettres de créance du nouvel ambassadeur russe en Ukraine.

3) Le président Poutine a déclaré que, dans ce contexte, les négociations avec Kiev sont « sans intérêt ».

Bien que non directement liés, tous ces éléments pointent vers une possible escalade militaire qui pourrait résulter de ce que la Russie a été contrainte d’engager son armée dans des opérations de combat en Syrie, en Crimée et en Novorussie. Donc il est pertinent, à ce stade, de répertorier les options russes sur tous ces théâtres de guerre.


Le théâtre syrien

Il y a beaucoup de malentendus sur les options militaires russes en Syrie. Comme l’intervention russe importante à laquelle on s’attendait au début a échoué à se concrétiser (l’intervention russe actuelle a été très limitée à la fois en taille et en durée), le renforcement de la base de Khmeimim ne produira pas un changement stratégique majeur dans les rapports de force régionaux. Quelques rappels.

D’abord, la base navale russe à Tartous n’est pas du tout une base navale. C’est un port que la Marine russe a utilisé, mais il manque de capacité d’amarrage pour de grands navires et il n’est pas défendu d’une manière dont le serait une base navale russe. En fait, les Russes en parlent comme d’un « пункт материально-технического обеспечения » ou « point d’approvisionnement matériel et technique ». Il est possible, et même probable, que la Russie étende et renforce Tartous à un moment donné, mais dans un avenir prévisible, Tartous ne sera pas un avant-poste militaire important pour la Marine russe.

Ensuite, la base aérienne de Khmeimim est située dans un endroit très dangereux : à 1000 km environ de la frontière russe et à seulement 50 km de la frontière turque. Elle est aussi joliment coincée entre la zone de responsabilité du CENTCOM et de l’OTAN. Ce n’est donc certainement pas un endroit à partir duquel vous voudriez essayer de menacer les forces étasuniennes. Et aussi, ce n’est pas un endroit que la Russie défendrait par des moyens nucléaires.

Le ministre de la Défense Shoigu a en fait précisé clairement ce que sera le but de la présence russe à Khmeimim : a) attaquer les terroristes et b) défendre les ressortissants russes. De nouveau, ce sont des objectifs très limités qui seront atteints par des moyens limités. C’est sûr, Khmeimim deviendra aussi une plaque tournante essentielle du renseignement pour la Russie et, une fois que la base aérienne sera agrandie, les capacités russes de recherche et de sauvetage seront considérablement augmentées. Pour ces deux tâches, les forces spéciales russes seront stationnées en permanence à la base. Enfin, les Russes augmenteront la taille des pistes pour les rendre accessibles à de plus lourds avions de transport. Mais la caractéristique essentielle de la base aérienne de Khmeimim rappellera toujours qu’elle restera vulnérable en raison de sa localisation et de son grand éloignement de la Russie.

Quant au déploiement du Kouznetsov, qui est principalement un superbe navire de défense aérienne, il permettra au Russes d’avoir une image beaucoup plus complète des signaux de renseignement dans la région et offrira une protection solide à la fois à Tartous et à Khmeimim. Le premier déploiement des Ka-52K (prévus à l’origine pour être installés sur les Mistral français) sera un test annexe, mais rien qui pourrait changer la donne dans la guerre.

Dans l’ensemble, les Russes accroissent très certainement leurs capacités dans le nombre d’options à choisir parmi toutes celles qui dépendent de l’évolution de la situation. À ce stade, il n’y a aucun signe de changement important dans la position russe : depuis le semi-retrait des forces aérospatiales russes de Syrie, la Russie continue à compter prioritairement sur ses bombardiers à longue portée (Tu-22M3). Ceux-ci peuvent, si nécessaire, être complétés par des groupes d’attaque de Su-34/Su-30/Su-35 décollant du sud de la Russie.


Le théâtre ukrainien

La situation en Ukraine est beaucoup plus imprévisible que celle de la Syrie et l’a été depuis un bon moment déjà. Presque chaque semaine, nous voyons des avertissements à propos d’une attaque ukrainienne possible, quelquefois même annoncée comme imminente, puis cette attaque n’a pas pu se concrétiser. Ce qui est dangereux avec ces fausses alertes est qu’elles n’étaient pas fausses du tout et que ces attaques auraient vraiment pu se produire chaque semaine. Pire que tout, maintenant un phénomène du garçon qui criait au loup s’installe, où tout le monde est lassé par les avertissements incessants sur une attaque ukronazie imminente. Le problème est bien sûr qu’une telle attaque devient de plus en plus probable à chaque jour qui passe.

Il y a ceux qui soutiennent qu’une attaque ukronazie contre la Crimée serait suicidaire, et ils ont absolument raison, et qu’une attaque ukronazie contre la Novorossie serait peu susceptible de réussir, et de nouveau, ils ont raison.

L’hypothèse ici est que le régime de Kiev est capable de calculs rationnels et que le but d’une telle attaque serait une victoire. Mais, en réalité, la victoire n’a jamais été un but pour les Ukronazis. Au contraire, le but a toujours été d’entraîner la Russie dans une guerre ouverte. Les Ukronazis se trompent eux-mêmes en espérant qu’ils parviendront à faire ce que les Croates ont fait en 1995 lorsqu’ils ont attaqué, avec le plein soutien de la puissance aérienne de l’OTAN, les Croates serbes (désarmés) dans ce qu’on appelle les Krajinas. En réalité, la situation au Donbass est tout à fait différente : non seulement les Novorusses ne sont pas désarmés comme les Serbes de la Krajina (dont toutes les armes lourdes étaient dans des dépôts contrôlés par l’UNPROFOR), mais contrairement aux pauvres Serbes (qui ont été trahis par Milosevic), les Novorusses savent que si les choses tournent mal, la Russie les soutiendra, y compris par des frappes d’artillerie à longue portée dont elle niera le fait (comme elle l’a fait en juillet 2014). Quant à la Crimée, même les Ukrainiens qui se font le plus d’illusions doivent réaliser maintenant, même s’ils se refusent à l’admettre, qu’ils ne reprendront jamais la Crimée.

Le problème pour la Russie est que tandis que le régime de Kiev sombre lentement dans l’insignifiance, il n’y a qu’une chose que l’Ukraine peut offrir à l’Empire anglosioniste : devenir l’agneau du sacrifice dans un effort désespéré pour inciter les Russes à intervenir et donc rendre totalement irréversible l’actuelle guerre tiède entre l’OTAN et la Russie, ou même la rendre chaude. Une contre-attaque russe ouverte au Donbass ou même à partir de la Crimée est le rêve que tous les néocons désirent voir se réaliser.

Jusqu’à présent, tout ce que les Ukronazis ont été capables de faire était de bombarder constamment les civils des républiques de Donetsk et de Lougansk qui, dépendantes à 100% de Moscou, ont dû endurer cette horreur même si des quantités de civils innocents étaient tués chaque jour. Il y a aussi beaucoup de preuves indirectes que les capacités des Novorusses ont énormément augmenté l’an dernier et c’est d’autant plus frustrant pour eux de supporter les provocations et les meurtres constants de civils. Le Kremlin, toutefois, a décidé, à l’évidence qu’un flux modeste et constant de civils tués dans le Donbass reste préférable à une opération militaire à grande échelle suivie, et c’est souvent négligé, par l’occupation d’au moins une partie du territoire ukrainien. En effet, une fois que vous l’occupez – vous le possédez et en êtes responsables. Personne en Russie ne veut assumer les coûts d’une guerre et de l’occupation qui s’ensuit ni de la reconstruction d’un territoire actuellement sous contrôle ukronazi. Enfin, pourquoi donner au régime de Kiev une distraction qui lui sauverait la vie lorsqu’il accomplit un travail de premier ordre pour se détruire lentement mais sûrement lui-même ?

Le paradoxe ici est que la force russe est aussi sa faiblesse : les chances sont que les Novorusses soient capables non seulement de stopper une attaque ukronazie mais même de réaliser une contre-attaque opérationnelle profonde. Donc il est fort probable que la Russie elle-même ne soit pas entraînée dans une guerre au Donbass. Mais en Crimée, il n’y a pas de Novorusses, pas de républiques populaires de Donetsk ou de Lougansk. En Crimée, il n’y a que des Russes et la Crimée est la Russie. Par conséquent une attaque ukronazie sur la Crimée serait un acte de guerre direct contre la Russie, que celle-ci ne pourrait pas ignorer ou à laquelle elle ne pourrait pas répliquer en utilisant une combinaison de voentorg et de vent du nord (voentorg : fourniture secrète d’armes ; vent du nord : fourniture secrète de spécialistes militaires). Si la Crimée est attaquée, les Russes devront riposter, qu’ils le veuillent ou non.

Si cela se produit, la contre-attaque russe sera très vraisemblablement limitée et se concentrera probablement sur les forces directement responsables de l’attaque. Mais si les Ukronazis utilisent leur artillerie à partir de positions bien retranchées pour déclencher un barrage constant sur les villes du nord de la Crimée ou si, à Dieu ne plaise, les Ukronazis utilisent des missiles balistiques pour viser les grands centres urbains en Crimée, les Russes n’auront pas d’autre choix que de contre-attaquer rapidement et de manière décisive. Et depuis le 08.08.08 [intervention russe en Géorgie, NdT], il est devenu clair que l’Occident accusera toujours la Russie, même si elle est attaquée la première par une autre partie.

En termes strictement militaires, tout conflit entre les forces armées russes et les Ukronazis serait un massacre : tout ce que les Ukrainiens peuvent amener sur le champ de bataille, c’est le nombre, mais ils sont totalement dépassés, quantitativement et, même plus, qualitativement, par les Russes. L’artillerie russe est actuellement la plus capable sur la planète, elle est même largement supérieure à l’artillerie occidentale, et ses effets sur l’armée ukrainienne ont été tout à fait dévastateurs dans le passé. La Russie a une combinaison unique de capacités en termes de drones et de guerre électronique, qui sont directement intégrés aux systèmes de ciblage des lance roquettes multiples qui peuvent atteindre l’arrière de l’ennemi jusqu’à 90 km. Enfin, les Russes ont travaillé depuis des années sur des sous-munitions avancées et des ogives thermobariques qui peuvent être utilisées avec un effet dévastateur sur les forces blindées et les positions fortifiées.

Cette combinaison de drones et de lance roquettes multiples constituent ce que les Russes appellent un complexe d’attaque de reconnaissance ou RSC [dans son acronyme anglais, NdT] (разведывательно-ударный комплекс) qui est un complexe d’abord développé par les Soviétiques dans les années 1960. Le RSC intègre complètement tous les éléments suivants : reconnaissance, guidage, contre-mesures électroniques, navigation et engagement d’armes de haute précision.

Maintenant, avec l’avènement de nouveaux drones et de radars contre-batteries , ce concept a atteint sa pleine maturité. Il est aujourd’hui la pierre angulaire des opérations interarmes russes. Ce que tout cela signifie concrètement est que les Russes ont maintenant la capacité de détruire totalement plusieurs bataillons mécanisés en seulement deux ou trois minutes. Et il n’y a rien, rien du tout, que les Ukrainiens pourraient faire contre cela.

Les Russes ont aussi des blindés, des capacités de guerre électronique, des forces aérospatiales, des capacités de renseignement et de reconnaissance, de formation largement supérieurs – et bien d’autres encore. Les Ukrainiens n’ont pas une seule chance.

Un des canards diffusés par la presse est que les livraisons américaines d’armes létales à l’Ukraine feraient en quelque sorte pencher la balance. En réalité, aucune quantité d’armes ne ferait une différence. Les capacités russes aujourd’hui sont tout aussi supérieures à celles de l’Ukraine que l’armée américaine l’était en 1990 pendant Tempête du désert par rapports aux capacités de l’armée irakienne. Alors qu’en 1991, l’armée ukrainienne était théoriquement plus grande que l’armée russe (l’Ukraine a hérité de tout le second échelon stratégique des forces soviétiques), elle n’a pas eu une guerre en Tchétchénie pour la forcer à se réorganiser comme ce fut le cas pour l’armée russe, ni n’a eu un président comme Poutine qui, dès qu’il a accédé au pouvoir, a entrepris une immense réforme de celle-ci, dont les fruits se manifestent enfin aujourd’hui.

Résultat, les Russes ont effectué plusieurs percées générationnelles tandis que les Ukrainiens sont fondamentalement bloqués avec des engins des années 1980 et une armée totalement désorganisée, corrompue et incompétente. Il faudra des années à l’Ukraine pour rattraper les Russes et cela seulement si une sorte de miracle économique, hautement improbable, se produit.


Conclusion

Les guerres en Syrie et en Ukraine, comme c’est si souvent le cas, sont largement prédéterminées par la géographie. Il n’y a vraiment rien que la Russie puisse faire pour s’opposer significativement et directement à l’armée étasunienne au Moyen-Orient ou en Méditerranée. De même, il n’y a rien que les États-Unis puissent raisonnablement et directement faire pour s’opposer aux forces armées russes dans l’est de l’Ukraine. C’est pourquoi les deux côtés tenteront d’agir indirectement, aux marges, à travers des intermédiaires mais sans s’exposer directement.

Alors que cette stratégie est fondamentalement sûre, elle est également dangereuse parce que faire indirectement la guerre, par procuration, est plus difficile à contrôler et laisse les deux côtés ouverts aux provocations, aux opérations sous fausse bannière et à l’implication secrète de tiers. C’est pourquoi les deux guerres sont si frustrantes à suivre : d’une part toutes sortes de scénarios hautement spéculatifs ne peuvent tout simplement pas être rejetés, mais d’autre part, pas grand chose ne semble se passer. Et lorsque quelque chose finalement se passe, on ne sait pas ce que pourraient être les conséquences.

Enfin, les deux guerres impliquent des acteurs hautement et fondamentalement idéologiques (les Ukronazis, les cinglés de Daech, les néocons) sur lesquels on ne peut pas compter pour agir rationnellement. Hélas, toutes les théories de la dissuasion supposent un acteur rationnel. Mais comment dissuader un maniaque délirant ?

Les options russes dans ces deux conflits sont limitées par les circonstances objectives et par des considérations politiques plus vastes. Je dirais que la Russie a accompli un travail absolument étonnant en Syrie avec des moyens très limités et dans un environnement extrêmement dangereux.

En ce qui concerne le Donbass, je serais plus nuancé. Alors que je crois que la Russie a pris la bonne décision en n’envoyant pas ouvertement ses forces armées en Ukraine orientale, je dois aussi admettre qu’elle a aussi mal choisi son moment et a même montré de l’indécision dans le traitement des cinglés nazis à Kiev : cela a pris beaucoup de temps aux Russes pour mettre en place et faire fonctionner le Voentorg et le Vent du nord et, alors que c’était la bonne réponse, il a fallu aussi beaucoup de temps pour qu’elle devienne pleinement efficace.

Ensuite, il y a la question de (l’ancien, aujourd’hui) ambassadeur russe à Kiev, Mikhail Zurabov, qui était totalement inefficace pour ne rien obtenir du tout (c’est un mystère pour moi qu’il soit resté en place si longtemps). C’est vrai, Zurabov n’avait personne à qui parler, mais cela ne justifie pas qu’il soit intime et qu’il copine avec Porochenko comme on dit qu’il l’aurait fait. Maintenant que les Russes ont enfin nommé une personne compétente à ce poste, Mikhail Babich, les  Ukrainiens refusent de l’accréditer, ce que le Kremlin accepte avec une étrange sérénité.

En décembre, Poutine a aussi nommé une autre personnalité très puissante, Boris Gryzlov, un membre permanent du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, en tant que représentant plénipotentiaire de la Fédération de Russie dans le Groupe de contact sur le règlement de la situation en Ukraine. Il a fallu très longtemps à la Russie, mais maintenant, avec Gryzlov et Babich, la Russie implique pour finir quelques personnalités extrêmement énergiques dans le processus de négociations traitant de la guerre en Ukraine. Une bonne décision, de nouveau, mais une décision très tardive.

Ces mesures indiqueraient-elles que les Russes ont des informations que quelque chose d’important va bientôt se passer avec l’Ukraine ? C’est possible. Je ne sais pas du tout, mais cela me semble comme s’ils préparaient quelque chose.

Quant à la Syrie, les Russes tentent d’augmenter leurs choix, mais il est peu probable que quoique ce soit d’important se passe avant l’arrivée de la nouvelle administration étasunienne. En outre, avec Erdogan toujours occupé à réprimer toute opposition, on ne sait pas quelle voie la Turquie prendra une fois que les purges seront terminées.


Ensuite, seulement ça

Selon Almasdar news, l’Iran vient d’accorder à la Russie le droit d’utiliser la base aérienne de Hamedan à l’ouest du pays. L’article original, intitulé La Russie déploie des avions à réaction sur une base aérienne iranienne pour combattre les insurgés en Syrie (photos), affirme même montrer des images de Tu-22M3 russes déjà déployés en Iran. Si c’est vrai, c’est très significatif. Contrairement à Khmeimim, Hamedan est sûre et parfaitement située pour mener des attaques militaires en Syrie et ailleurs au Moyen-Orient.

Un problème cependant : Almasdar news est une source israélienne, qui fait partie d’Israel Project, une «organisation de diplomatie publique pro-Israël fondée aux Etats-Unis à l’apogée de la seconde intifada». J’ai vérifié auprès d’une source iranienne bien informée, qui ne confirme rien de tout cela en ce moment.

Le blogueur russe Colonel Cassad, cependant, a mené sa propre enquête et semble considérer que l’information est plausible. D’autres sources russes confirment que la Russie a demandé à l’Iran d’autoriser des missiles de croisière russes à voler dans l’espace aérien iranien. Il semble que la collaboration entre l’Iran et la Russie se renforce, ce qui est, bien sûr, une très bonne nouvelle.

Enfin, si Erdogan est sérieux au sujet de sa collaboration avec la Russie et l’Iran contre Daech, alors une manière pour la Turquie de le faire serait d’ouvrir l’espace aérien turc aux attaques aériennes et aux missiles russes contre Daech. Si cela se fait, la Russie aura le choix de quatre endroits pour lancer ses attaques : la Crimée, la Russie méridionale (l’Abkhazie), Khmeimim en Syrie et, espérons, Hamedan en Iran.

L’aéroport militaire de Bombora, tout près de Gudauta, en Abkhazie
Un endroit sur lequel garder tout spécialement un œil est l’aérodrome militaire de Bombora près de Gudauta, en Abkhazie. Selon Lentra.ru, la longueur de la piste principale est de 4 km (c’est une erreur, la longueur actuelle est de 3 km) et cette piste aboutit se termine sur le bord de mer, permettant aux avions de décoller à très basse altitude et de rester ainsi sous la couverture radar de l’ennemi. Cet aérodrome est actuellement protégé par quelque 4 000 soldats russes déployés en Abkhazie, équipés avec les nouveaux systèmes d’armes russes et formant l’épine dorsale de la 7e base russe [pour en savoir plus sur cette base, voir ici (source anti-russe) et ici, y compris des photographies très intéressantes].

Cet aérodrome est idéalement situé pour devenir un centre majeur pour les opérations des forces aérospatiales russes.


The Saker

Article original paru sur The Unz Review


Traduit par Diane, vérifié par Wayan relu par Cat pour le Saker francophone

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