La Crimée sous tension et le Donbass sous le feu
Des menaces sur les bords de la mer Noire
mais des enjeux au coeur de la Maison Blanche
"Quand le chat n'est pas là, les souris dansent"
Si la nouvelle crise de Crimée avait provoqué une diminution sensible des bombardements dans les jours qui ont suivi l'avertissement lancé par Moscou à l'Ukraine, en revanche quelques heures après le départ en vacances d'Alexander Hug, le chef de la mission de l'OSCE à Donetsk et qui était en tournée d'inspection sur la ligne de front, l'artillerie ukrainienne a lancé ce 13 août 2016, en début de soirée une nouvelle campagne de bombardements sur le secteurs de Gorlovka et Donetsk, confirmant la continuité de l'escalade tant sur le plan régional qu'international.
Si la nouvelle crise de Crimée avait provoqué une diminution sensible des bombardements dans les jours qui ont suivi l'avertissement lancé par Moscou à l'Ukraine, en revanche quelques heures après le départ en vacances d'Alexander Hug, le chef de la mission de l'OSCE à Donetsk et qui était en tournée d'inspection sur la ligne de front, l'artillerie ukrainienne a lancé ce 13 août 2016, en début de soirée une nouvelle campagne de bombardements sur le secteurs de Gorlovka et Donetsk, confirmant la continuité de l'escalade tant sur le plan régional qu'international.
En Crimée, comme annoncé par le Kremlin, la réponse de la Russie à l'attaque terroriste ukrainienne qui a coûté la vie à 2 soldats russes, est progressive et ferme : Dans un premier temps, le Ministère de la Défense russe a décidé de renforcer son dispositif sur le frontière entre la Crimée et l'Ukraine et de doter la péninsule russe d'un parapluie anti aérien avec le déploiement de missiles S400.
De son côté, Kiev persiste dans ses folles provocations bellicistes, et a décidé d'acheminer le long de cette frontière revenue brutalement sous tension, des unités d'artillerie lourde.
Sur le front du Donbass les unités d'assaut ukrainiennes continuent leur progression vers une ligne de front de plus en plus tendue. Dans la journée, le char d'une colonne blindée de la 30ème brigade ukrainienne en déplacement vers Donetsk a touché une mine antichar TM 57, faisant exploser les munitions du blindé.
Char ukrainien détruit par une mine TM57
Dans la soirée, le harcèlement de l'artillerie ukrainienne s'est progressivement transformé en campagne de bombardements intense, utilisant de l'artillerie lourde (Lance Roquettes Multiples et obusiers de 152mm). Les tirs ont commencé vers 17h30 et se sont poursuivis jusqu'à 4h00 du matin à l'exception d'une interruption d'environ 30mn due à un orage violent sur la région de Donetsk.
Pour agrandir les mini cartes disposées dans la marge de droite, veuillez rejoindre le lien ici : "Sursum Corda" |
Certains secteurs ont été particulièrement visés par l'artillerie ukrainienne comme celui de l'aéroport de Donetsk au Nord (de 21h30 à 2h00) ou celui de Trudosky (au Sud Ouest de la ville)
Mais à qui cette guerre à venir profite donc t-elle le plus ?
De toute évidence, Porochenko applique le plan d'une escalade du conflit, qui de la Crimée au Donbass doit amener par paliers successifs une guerre générale dans cette région d'Europe. La probabilité que les occidentaux dans le contexte actuel ne se laissent pas entraîner dans une guerre avec la Russie est de plus en plus forte et un scénario géorgien risque de se répéter pour le maître de Kiev... sauf si "Killary" Clinton, la folle de guerre, gagne les élections étasuniennes.
Que ce soit par dans nouveau scénario provocateur en Crimée ou dans une attaque massive des populations civiles du Donbass, cette guerre a donc pour objectif de s'imposer dans le calendrier des élections américaines, pour faire basculer l'opinion des électeurs en faveur des néo-conservateurs russophobes.
En effet, même si Kiev a l'initiative de l'attaque, nous savons tous que la propagande de guerre étasunienne va couvrir la guerre seulement à partir de la réaction russe, pour accuser Moscou d’être à l'origine de la crise et envenimer les relations internationales dans une nouvelle croisade russophobe. Souvenons nous à titre d'exemple régional et récent la première crise de Crimée en mars 2014 quand la rupture constitutionnelle provoquée par le coup d'Etat du Maïdan avait été dissociée de l'analyse géopolitique occidentale tandis que les occidentaux, toute honte bue, déformaient un référendum populaire majoritaire en "annexion russe" illégale !
Cette guerre future qui semble aujourd'hui quasi inévitable, est dans tous ses scénarios possibles une guerre perdue pour l'actuel gouvernement de Kiev, mais Porochenko condamné par la faillite totale de sa gouvernance n'a plus rien à perdre, et Washington va certainement vouloir utiliser à son profit ce pion devenu inutile en le sacrifiant sur son échiquier géopolitique.
Car cette guerre bouleversera la donne géopolitique et politique bien au delà de sa zone d'extension, et si l'on considère les répercussions qu'elle peut avoir par exemple sur l'opinion étasunienne dont une importante partie est manipulable par la propagande de guerre des néo-conservateurs, il est probable qu'elle inverse l'actuelle tendance qui donne le candidat Trump gagnant.
Pour cela il faut que cette guerre soit déclenchée avant le 8 novembre pour s'inviter dans les discours des candidats à la Maison Blanche mais en même temps pas trop tôt pour que sa résolution (militaire ou diplomatique) ne soit pas achevée avant le scrutin. Trump s'étant déclaré l'ami de Poutine diabolisé et accusé de déclencher une guerre anti-occidentale n'aura alors aucune chance de gagner les élections.
Et si par un malheur aggravé la guerre venait à prendre des proportions mondiales, il serait aisé que le sénat prolonge pour sa durée le mandat présidentiel du néo-conservateur Obama, avec même l'appui probable de Clinton.
Dans cette hypothèse, cette guerre, si elle réussit à imposer un calendrier synchrone avec celui des élections étasuniennes, devient un atout majeur immédiat surtout pour les néo conservateurs étasuniens, en effet :
Secteur de l'aéroport de Donetsk
Mais à qui cette guerre à venir profite donc t-elle le plus ?
De toute évidence, Porochenko applique le plan d'une escalade du conflit, qui de la Crimée au Donbass doit amener par paliers successifs une guerre générale dans cette région d'Europe. La probabilité que les occidentaux dans le contexte actuel ne se laissent pas entraîner dans une guerre avec la Russie est de plus en plus forte et un scénario géorgien risque de se répéter pour le maître de Kiev... sauf si "Killary" Clinton, la folle de guerre, gagne les élections étasuniennes.
Que ce soit par dans nouveau scénario provocateur en Crimée ou dans une attaque massive des populations civiles du Donbass, cette guerre a donc pour objectif de s'imposer dans le calendrier des élections américaines, pour faire basculer l'opinion des électeurs en faveur des néo-conservateurs russophobes.
En effet, même si Kiev a l'initiative de l'attaque, nous savons tous que la propagande de guerre étasunienne va couvrir la guerre seulement à partir de la réaction russe, pour accuser Moscou d’être à l'origine de la crise et envenimer les relations internationales dans une nouvelle croisade russophobe. Souvenons nous à titre d'exemple régional et récent la première crise de Crimée en mars 2014 quand la rupture constitutionnelle provoquée par le coup d'Etat du Maïdan avait été dissociée de l'analyse géopolitique occidentale tandis que les occidentaux, toute honte bue, déformaient un référendum populaire majoritaire en "annexion russe" illégale !
Cette guerre future qui semble aujourd'hui quasi inévitable, est dans tous ses scénarios possibles une guerre perdue pour l'actuel gouvernement de Kiev, mais Porochenko condamné par la faillite totale de sa gouvernance n'a plus rien à perdre, et Washington va certainement vouloir utiliser à son profit ce pion devenu inutile en le sacrifiant sur son échiquier géopolitique.
Car cette guerre bouleversera la donne géopolitique et politique bien au delà de sa zone d'extension, et si l'on considère les répercussions qu'elle peut avoir par exemple sur l'opinion étasunienne dont une importante partie est manipulable par la propagande de guerre des néo-conservateurs, il est probable qu'elle inverse l'actuelle tendance qui donne le candidat Trump gagnant.
Clinton et Trump, actuellement au coude à coude pour la Maison Blanche |
Et si par un malheur aggravé la guerre venait à prendre des proportions mondiales, il serait aisé que le sénat prolonge pour sa durée le mandat présidentiel du néo-conservateur Obama, avec même l'appui probable de Clinton.
Dans cette hypothèse, cette guerre, si elle réussit à imposer un calendrier synchrone avec celui des élections étasuniennes, devient un atout majeur immédiat surtout pour les néo conservateurs étasuniens, en effet :
- Elle garantira le maintien au pouvoir des faucons de guerre et des marchands d'armes américains
- Elle remobilisera l'Union Européenne contre la Russie (renforcement de l'OTAN, représailles économiques etc...)
- Elle accélérera le processus d'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN qui est prioritaire sur l'UE
- Elle ouvrira un deuxième front russe qui fragilisera son intervention en Syrie et probablement gèlera son rapprochement de la Turquie membre de l'OTAN.
- etc...
Donc, derrière la façade des demandes officielles d'apaisement lancées cette semaine par Washington, je suis persuadé que nous assistons aujourd'hui à une escalade progressive du conflit ukrainien piloté par les faucons de guerre étasuniens et qui viennent peut-être de signifier à Porochenko d'attendre encore un peu pour ne pas risquer une guerre éclair qui ne pourrait être exploitée par eux de façon optimale dans la course à la Maison Blanche.
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
En attendant, les enfants du Donbass, réfugiés dans leurs caves attendent en pleurant la fin de cette guerre insensée lancée au coeur de l'Europe par les banquiers étasuniens.