Un arc blindé tendu vers le Donbass !
Evolution militaire du 7 au 13 décembre 2015
Les forces ukrainiennes continuent leurs provocations et surtout leurs préparatifs d'offensive contre les territoires des Républiques populaires du Donbass car chaque jour, inlassablement de nouveaux matériels d'assaut s'empilent sur la ligne de front et désormais les véhicules blindés et les pièces d'artillerie ukrainienne se comptent par centaines !
Les combats sont désormais quotidiens et surtout les échanges d'artillerie sont désormais accompagnés de tirs directs réalisés à partir des unités d'infanterie et mécanisées déployées au sol sur les zones de contact.
Voir les inventaires des forces ukrainiennes repérées dans les sitrep suivants, le lien : ICI
Situation globale du front de la DNR au 13 décembre 2015
La zone Nord
La zone Sud
L'articulation des unités ukrainiennes déployées sur le front, si elle révèle une volonté de Kiev d'exercer une pression sur la plus grande partie de la ligne de contact en étirant ses moyens d'assaut et appuis artillerie, montre également la faiblesse de cette armée exsangue, après plus d'un an de défaites successives...
En effet, si on prend par exemple le déploiement des chars de combat, élément essentiel d'une offensive, on s'aperçoit que la faiblesse de leur effectif ne permet pas de grosses concentrations de blindés mais au contraire une grande dispersion tout le long du front où les chars d'assaut se retrouvent plus dans un rôle d'appui d'infanterie que de fer de lance d'un assaut pénétrant et lointain.
Et si on rajoute l'enlisement du front dans une ligne de tranchées et de bunkers quasiment ininterrompue, l'absence d'aviation de combat, le monopole de l'artillerie, on serait tenté de faire un rapprochement tactique avec la première guerre mondiale, sauf que certains facteurs modernes imposent un scénario différent...
Le premier facteur et certainement le plus important est la santé morale des "ukrops". En effet, si la volonté défensive des Républiques est restée intacte et même s'est organisée et modernisée cette année, les ukrainiens en revanche montrent une usure morale de plus en plus importante vis à vis de ce conflit fratricide déclenché au milieu des ruines d'un Maïdan enivré et irresponsable...
Bien sûr, il y a les bataillons spéciaux qui sont "gonflés" par un fanatisme et une propagande politiques, mis ils sont très loin d'être représentatifs de cette armée qui elle ne veut plus mourir pour le Donbass.
Bien sûr, il y a les unités d'artillerie éloignées qui continuent leurs bombardements erratiques, mais leurs tirs meurtriers principalement dirigés contre la population civile relèvent plus d'actes terroristes criminels que d'actes de guerre cohérents..
Le deuxième facteur est la géopolitique internationale qui dirige les opérations et les acteurs de ce conflit qui n'a de local que le nom. Ainsi une offensive ukrainienne est aujourd'hui soumise à la décision de Washington qui dispose devant les remparts de la Russie d'une armée étrangère passée factuellement sous son commandement. Mis en échec en Afghanistan, Irak, Syrie, les Etats Unis veulent consolider leurs préemptions en Ukraine pour pouvoir y menacer Moscou en entretenant une guerre par procuration.
Ainsi l'opportunité d'une offensive dépend aujourd'hui d'une situation internationale qui relie entre elles les crises ukrainiennes syriennes turques par exemple, aux enjeux communs...
Le troisième facteur est économique, l'Ukraine est en chute libre et pour tenter d'échapper à un effondrement total il lui faudrait reconquérir le riche Donbass et diminuer les dépenses militaires. Et là, "ca coince" car la situation économique est tellement catastrophique que Kiev n'a plus beaucoup de marge de manœuvre pour maintenir les coûts monstrueux de l'ATO sans engranger des résultats de sa part.
Le quatrième facteur est militaire et Washington sait qu'une nouvelle offensive ukrainienne risque fort en cas d'échec d'être fatale au pouvoir qu'il a installé à Kiev pour protéger ses intérêts. Il faut donc que l'ATO consolide ses conquêtes même les plus minimes car les occidentaux ne peuvent plus se permettre un nouvel échec sur le terrain du type Debaltcevo.
D'autant plus que sur le plan militaire, les forces républicaines se sont renforcées notamment grâce à la modernisation et l'entrainement réalisés depuis un an, et elles sont désormais capables non seulement de résister aux assauts ennemis mais surtout d'opérer des contre offensives à n'importe quel endroit du front. Voilà pourquoi Kiev a relancé la pression militaire sur l'ensemble du front, cherchant à fixer les unités républicaines sur leurs positions défensives, avant de tenter une concentration d'unités d'assaut sur une axe offensif défini, vraisemblablement au Sud et en direction de l'Est pour reprendre le contrôle de la frontière russe. .
Bombardement sur Gorlovka dans la nuit du 15 au 16 décembre 2015 |
Les renseignements recueillis et les observations montrent bien la poursuite de la préparation ukrainienne à une offensive majeure. Arrivées quotidiennes de chars et d'artilleries de soutien,d'unités d'assaut mécanisées, convois logistiques, reconnaissances offensives et déminages de couloirs d'assaut etc...l'armée ukrainienne ressemble aujourd'hui à un arc blindé pointé vers le Donbass, et comme avec tout arc bandé Kiev ne peut attendre longtemps et doit maintenant décocher sa flèche ou abandonner son tir...
Où et quand pourrait-on voir se déclencher cette offensive qui parait aujourd'hui inévitable si aucune solution diplomatique ne parvient à mettre un terme à l'agression.menée depuis bientôt 2 ans par Kiev contre les populations russophones de l'Ukraine d'avant le Maïdan ?
Les points chauds restent les mêmes depuis plusieurs mois : Aéroport, Gorlovka, Marinka etc... mais un enfoncement du front à leur niveau parait difficile,vu le manque de moyens et le prix que cela coûterait à l'armée ukrainienne pour des résultats au mieux très faibles, tant sur le plan militaire que politique. En revanche une percée vers la frontière avec la Russie si elle aboutissait apporterait à Kiev un avantage politique et militaire important (voir l'article "Un quitte ou double politico militaire") à condition d'être rapide et consolidée sur le terrain militaire et diplomatique, ce qui est loin d'être garanti par une Union Européenne de plus en plus prudente et désunie dans son soutien au gouvernement Porochenko...
Quand à la date, si certains évoquent une "trêve des confiseurs" qui repousserait vers la mi janvier le déclenchement d'une offensive, d'autres observateurs et analystes pensent que cette dernière ignorant le calendrier traditionnel pourrait intervenir avant la in du mois de décembre.
Où et quand pourrait-on voir se déclencher cette offensive qui parait aujourd'hui inévitable si aucune solution diplomatique ne parvient à mettre un terme à l'agression.menée depuis bientôt 2 ans par Kiev contre les populations russophones de l'Ukraine d'avant le Maïdan ?
Les points chauds restent les mêmes depuis plusieurs mois : Aéroport, Gorlovka, Marinka etc... mais un enfoncement du front à leur niveau parait difficile,vu le manque de moyens et le prix que cela coûterait à l'armée ukrainienne pour des résultats au mieux très faibles, tant sur le plan militaire que politique. En revanche une percée vers la frontière avec la Russie si elle aboutissait apporterait à Kiev un avantage politique et militaire important (voir l'article "Un quitte ou double politico militaire") à condition d'être rapide et consolidée sur le terrain militaire et diplomatique, ce qui est loin d'être garanti par une Union Européenne de plus en plus prudente et désunie dans son soutien au gouvernement Porochenko...
Quand à la date, si certains évoquent une "trêve des confiseurs" qui repousserait vers la mi janvier le déclenchement d'une offensive, d'autres observateurs et analystes pensent que cette dernière ignorant le calendrier traditionnel pourrait intervenir avant la in du mois de décembre.
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya