Alexandre, force des opinions et sérénité

Un nouveau volontaire dans le Donbass

Tandis que nous sommes engagés au Sud de Donetsk, Alexandre, vient d'arriver dans le Donbass et en attendant de nous rejoindre à l'issue de son intégration, il confie à Laurent Brayard une présentation passionnante et passionnée de son engagement métapolitique...



Il y a trois jours Alexandre était en approche du Donbass, nous connaissions son arrivée mais comme à chaque fois qu’un nouveau volontaire se présente pour servir dans les forces républicaines, la curiosité était grande de découvrir le nouveau camarade venu s’engager pour la défense des populations russophones de la Novorossia. Je le découvrais assis dans le froid d’une des places emblématiques de Donetsk. L’homme était de très grande taille, jeune et me fît l’impression d’une grande solidité et bientôt également d’intelligence. Au loin le canon tonnait, les Ukrainiens bombardaient la ville et nous entendions distinctement les impacts de l’artillerie lourde ukrainienne frappant les quartiers résidentiels.


Après l’arrivée d’une première génération de Français de piètre qualité, une seconde est ensuite arrivée dans la foulée d’Erwan Castel ou de Tonio, Nicolas et des autres, une nouvelle vague relevant réellement le niveau et le drapeau. Ceux-là sont venus s’engager sur le long terme dans la guerre à dimension européenne qui se déroule dans le Donbass. La troisième génération a commencé d’arriver à la fin de l’été 2015 et les volontaires arrivent en effet petit à petit. Il n’est plus ici question de dispersions et d’improvisations, d’approximations ou de mauvaises raisons de se trouver là. Ceux qui n’avaient rien à y faire sont repartis, place aux combattants. L’arrivée d’Alexandre correspond donc à ces dernières générations qui ont pris le temps de la réflexion et de la préparation. Il n’y a pas ici d’impulsivité, bien au contraire. L’homme est dans la droite ligne des combattants qui viennent « donner la main » une expression presque poétique tant elle paraît peut appropriée. Pourtant tous les derniers arrivés me l’ont étonnement déclaré.


Ils vont donner la main, comme d’autres se prêteraient à une quelconque réparation domestique pour aider un ami. C’est cependant de leur vie et de leur sang qu’il s’agit. Ils risquent les répressions politiques en France, notamment et surtout après les manipulations autour des attentats de Paris, manipulations liberticides. Ils risquent une blessure et même le sort peu enviable des estropiés victimes des projectiles d’artillerie ou des mines anti personnelles, ils risquent la mort. Alexandre n’évoquera pas cette possibilité, mais la force de la construction intellectuelle qu’il développe, la solidité des raisonnements et la sûreté des réflexions, sa capacité d’écoute tout autant que ses possibilités d’être un interlocuteur apportant sa pierre à l’édifice m’impressionnent passablement. Il dit pourtant qu’il n’a aucune ambition, il ne fanfaronne pas inutilement, au contraire restant humble et modeste, finalement à sa place. Il rappelle seulement timidement ses origines russes et sa conviction que pour être « en toute logique avec moi-même et mes opinions je devais venir aider le Donbass ».

Alors que les réseaux sont désormais solides et connectés directement aux plus hautes autorités administratives et militaires, l’avenir des futurs arrivants se précisera bientôt. Il est possible d’imaginer une unité vraiment internationale et stable autour justement des Français qui au fur et à mesure du temps commencent à former l’un des tous premiers contingents étrangers dans le Donbass. Je leur souhaite ainsi qu’à Alexandre et à tous ceux qui viendront dans sa foulée de montrer toujours la force et la grandeur d’âme qui leur ont permis de faire le grand saut jusqu’à Donetsk. Ils honoreront le nom de Français à travers leurs actes et leur bravoure, tant dans les moments de l’action que dans ceux plus difficiles du quotidien du soldat. Le soldat du Donbass qui doit s’accommoder de conditions de vie tout de même très dures et exceptionnelles. Lui et ses camarades rappellent en tout cas la mémoire du volontariat comme il s’est pratiqué dans les prémices de l’Armée républicaine. Si cette France n’a plus la volonté de défendre les valeurs républicaines, françaises et chrétiennes sur son territoire, du moins quelques-uns ont encore assez de convictions pour venir dans le Donbass servir une cause qui est de toute façon celle de la liberté des Peuples à disposer d’eux-mêmes, à choisir et à construire. Peut-être les Français ont-ils oublié qu’ils avaient été un exemple, peut-être qu’ils manquent justement de la foi qui habite Alexandre.

Laurent Brayard pour DONi.Press

Source de l'article

 - Le site DONi Press, le lien : ICI



"Un énorme symbole, cette croix était portée par un officier russe blanc durant la Guerre Civile russe, elle est aujourd'hui autour du cou d'un volontaire français venu dans le Donbass pour défendre les russophones contre l'agression et l'épuration ethnique dont ils sont les victimes de Kiev. L'histoire se répète de Petlioura à Bandera, à Porochenko et Iatseniouk. Mais elle se répète aussi dans la défense de la justice contre les tyrans et les massacreurs. Merci à Alexandre de m'avoir permis de la photographier, tu fais honneur à tes ancêtres."

Laurent Brayard

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