Le terrorisme de la menace
Drone d`attaque Bayraktar TB2 de fabrication turque |
Pendant cet automne 2021 les activités militaires de l'OTAN et ses alliés sur les frontières russes connaissent un regain très important : pas moins de 53 avions de reconnaissance occidentaux sont venus "renifler" les zones frontalières russes au cours la semaine écoulée et particulièrement dans la région de la Mer Noire où se déroule dans le Donbass une nouvelle escalade militaire.
Avions et drones de reconnaissance, bombardiers stratégiques B1-B et navires de l'OTAN comme le destroyer USS Porter, viennent couvrir de près ou de loin les nouvelles provocations offensives de Kiev sur le front du Donbass.
Sur le front aérien :
Fort de la réputation acquise sur le front du Haut Karabagh à l'automne 2020 par le drone Bayraktar TB2 turc et de son 1er engagement réussi dans le Donbass ce 26 octobre 2021 (voir posts précédents), Kiev entend désormais faire planer une nouvelle menace au dessus du Donbass, en envoyant à intervalles réguliers, de jour comme de nuit, de ses drones d'attaque turcs vers le front.
Ainsi depuis le 26 octobre 4 drones Bayraktar TB2 ont décollé successivement en direction du front, tantôt vers le secteur Nord, tantôt vers Donetsk, tantôt vers le secteur Sud.
Drone d`attaque Bayraktar TB2 de fabrication turque, au décollage de Nikolaiev et se dirigeant vers le Donbass |
Ici Kiev essaye de jouer un terrorisme psychologique en faisant décoller ces drones avec leurs transporteurs IFF allumés pour qu'ils soient visibles sur tous les radars civils relayés sur les réseaux sociaux, avant que de les éteindre à proximité du front.
Ainsi en soirée de ce 29 octobre un nouveau drone d'attaque Bayraktar a décollé de Nikolaiev vers le Donbass en début de soirée, laissant planer la menace d'une nouvelle attaque aérienne sur le front...(Photo 2)
Rappelons ici que, selon les accords de Minsk (# 7), l'utilisation d'aéronefs avec ou sans pilote est formellement interdite 30 km de part et d'autre du front (sauf pour les drones de l'OSCE)... mais que les ukrainiens ne sont plus, et depuis longtemps, à une violation près des accords de paix.
Et le terrorisme par la menace n'est pas que dans les airs.
Sur le front Sud :
Dans le secteur de Telmanovo, n'en déplaise aux propagandistes qui rivalisent de mensonges de chaque côté du front, le village de Staromarivka, sur la rive gauche de la riviere Kalmius, est bien toujours occupé par des éléments de la 93e brigade ukrainienne, mais ces derniers se retrouvent en très mauvaise posture du fait que les abords du village et surtout la traversée de la Kalmius par où doit passer leur logistique sont sous les feux des positions républicaines les surplombant à l'Est.
Aussi les soldats ukrainiens ont pris en otage les 180 habitants du village (dont 37 citoyens russes) afin d'en faire des boucliers humains.
Tandis qu'hier il était question de 3 résidents arrêtés par les forces de Kiev, il est évoqué aujourd'hui selon certaines informations non confirmées de l'arrestation des 37 résidents détenteurs du passeport de la Fédération de Russie (si elle est confirmée cette action provoquera certainement une réaction diplomatique vive de Moscou).
De part et d'autre du front, les officines propagandistes tentent de minimiser les pertes subies (voir de les nier totalement) ce qui a l'heure des réseaux d'information parallèles, confine au ridicule.
Côté républicain, un minimum de 5 tués et 3 blessés par des bombardements et embuscades, et côté ukrainien vraisemblablement plus d'une dizaine de tués et de nombreux blessés, dans les tirs de contre batteries effectuées sur le secteur de Telmanovo et surtout dans les tirs de harcèlement sur les abords de Staromarivka.
Sur le front Nord :
Ce soir, le secteur Nord de Gorlovka (au N de la RPD) est sous le feu des mortiers ukrainiens.
Mais la situation la plus inquiétante est certainement sur le front de Yasinovataya (au Nord de Donetsk) où depuis ce mois d'octobre se multiplient les missions de reconnaissance des drones d'observation ukrainien tandis que leurs tranchées continuent, à force pelles et pioches, à se rapprocher des avants postes républicains.
Dans la quasi totalité de la zone industrielle de Promka, il n'y a plus désormais que quelques dizaines de mètres qui séparent les forces en présence. Or ce secteur du front est absolument vital pour la défense de Yasinovataya et du Nord de Donetsk...
En conclusion :
Même si, comme le pérorent les communiqués officiels, "la ligne de front n'a pas bougé grâce aux actions défensives des milices républicaines", la situation militaire est cependant de plus en plus préoccupante car la disparition de la zone grise (censée être initialement de 2 km minimum), outre le fait d'amener les belligérants à des contacts de plus en plus meurtriers, réduit à 0 le temps de réaction de la première ligne en cas d'attaque ukrainienne.
Peut-être serait-il temps d'inverser les mentalités et de "repousser" effectivement l'ennemi jusqu'à l'horizon des Républiques de Donetsk et Lugansk voire, avec l'aide des dieux et des russes, jusqu'en enfer !
Sinon un matin proche, le réveil risque d'être douloureux pour beaucoup...
Vladimir Poutine n'a t-il pas dit un jour "si la bagarre est inévitable, il faut frapper le premier !"
Erwan Castel
Destroyer étasunien USS Porter DDG78 entrant dans la Mer Noire |