Une invasion de chenilles dans le Donbass
Ces dernières semaines les alertes concernant l'imminence d'une offensive ukrainienne dans le Donbass se sont multipliées et ont été confirmées par les renseignements obtenus sur la ligne de front mais également à l'arrière où de très fortes concentrations de matériels militaires ukrainiens sont accumulés depuis plusieurs jours par la toute nouvelle "Opération des Forces Combinées" qui doit mettre en oeuvre le processus de "réintégration du Donbass" par la force.
Quelle sera la physionomie de cette offensive, son ampleur et ses objectifs ? Offensive générale, coup de poing vers les frontières, encerclement de Donetsk et Lugansk, attaque localisée etc. Il encore est trop tôt pour le dire mais les analystes s'orientent plutôt vers une offensive localisée mais violente visant un objectif secondaire proche pour assurer une capitalisation politique de l'opération.
Et finalement peu importe la nature de cette offensive militaire, le fait est que sa menace est réelle est suffisamment grave pour avoir générer une réunion du "Format Normandie" exhortant Kiev à reprendre le chemin des négociations tracé par Minsk 2 et une mise en garde du Président Poutine menaçant une offensive de Kiev dans le Donbass de graves conséquences pour toute l'Ukraine.
Sur le terrain, les forces ukrainiennes maintiennent leurs pressions sur de très nombreux secteurs du front où leur artillerie redéployée au plus près a repris ses régulières campagnes de bombardement à la fois sur les postions républicaines qu'elles essayent d'affaiblir que sur la population civile que Kiev veut terroriser.
Dans la partie du Donbass occupée par l'armée ukrainienne, les observations d'arrivées de matériels d'assaut lourds sont faites chaque jour comme ce convoi ferroviaire "shooté" le 13 juin matin avec un téléphone portable par un passant à Zaporodje, soit à moins de 200 km du front vers lequel se dirigeaient les convois ferroviaires militaires.
On peut donc voir que ces préparatifs d'une nouvelle offensive ukrainienne dans le Donbass ne sont pas le fruit d'une propagande russe paranoïaque mais bien la réalité d'un immense déploiement offensif en vue de relancer la guerre.
De leur côté les forces républicaines de Mariupol à Lugansk sont en état d'alerte maximum sur l'ensemble de la profondeur de leur dispositif de défense.
Et pendant ce temps là, l' "opinion publique internationale" reste scotchée sur les écrans de ses téléviseurs, aux écrans aussi plats que son sens critique, pour suivre nuit et jour les matchs d'un Mondial de foot retransmis par des médias appartenant aux marchands d'armes et autres commanditaires de ces guerres de conquête post coloniales.
Erwan Castel