Photo du 27 juin
Suite de la nouvelle rubrique "Photo du jour" de mon journal du front, choix d'une photo illustrant la journée, un moment fort vécu ou une esthétique ressentie ...
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Mercredi 27 juin 2018
En revenant d'une position voisine dans le jour déclinant, les couleurs nacrées du ciel dans lesquelles contrastaient les silhouettes écorchées des arbres m'ont appelé à méditer un instant sur la guerre et cet univers si particulier qui émerge des combats et des bombardements.
Cette permanence des respirations de la Nature, de la souris qui se faufile entre les débris d'un garage explosé par les bombardements, jusqu'au soleil qui continue ses majestueuses coloration du ciel, imperturbable aux fracas des combats, désavoue cette apparence de désolation définitive du paysage pour lui donner cette dimension d'un chaos d'où la vie va un jour à nouveau s'élancer vers un nouveau cycle où je l'espère les hommes auront retrouvé leur liberté légitime.
Sur cette photo, à gauche les murs criblés d'impacts de notre "Forteruine" dont il ne subsiste plus d'un étage et demi ayant résisté aux orages d'acier. Dans l'angle du bâtiment, son grand pylône affaissé d'où la régulation électrique du secteur était effectuée avant la guerre. A gauche les squelettes brûlés des arbres bombardés qui tendent leurs moignons vers le ciel. Au premier plan, le parapet d'une tranchée ponctuée de postes de combats et casemates et reliant les positions entre elles. A l'horizon, juste derrière les ruines et les arbres, les positions ukrainiennes sont à moins de 300 mètres.
Cette permanence des respirations de la Nature, de la souris qui se faufile entre les débris d'un garage explosé par les bombardements, jusqu'au soleil qui continue ses majestueuses coloration du ciel, imperturbable aux fracas des combats, désavoue cette apparence de désolation définitive du paysage pour lui donner cette dimension d'un chaos d'où la vie va un jour à nouveau s'élancer vers un nouveau cycle où je l'espère les hommes auront retrouvé leur liberté légitime.
Sur cette photo, à gauche les murs criblés d'impacts de notre "Forteruine" dont il ne subsiste plus d'un étage et demi ayant résisté aux orages d'acier. Dans l'angle du bâtiment, son grand pylône affaissé d'où la régulation électrique du secteur était effectuée avant la guerre. A gauche les squelettes brûlés des arbres bombardés qui tendent leurs moignons vers le ciel. Au premier plan, le parapet d'une tranchée ponctuée de postes de combats et casemates et reliant les positions entre elles. A l'horizon, juste derrière les ruines et les arbres, les positions ukrainiennes sont à moins de 300 mètres.
Erwan Castel