Civils bombardés ou pris en otage
Trudovsky est un petit quartier situé au Sud Ouest dans la périphérie de Donetsk. à côté au pied d'un immense terril surplombant la ligne de front de Marinka.
Il fait partie des nombreux quartiers et villages martyrs du Donbass, bombardés sans interruption depuis 4 ans par les forces de Kiev qui sont, faut-il le rappeler, subventionnées par les occidentaux.
Hier matin, le 10 juin 2018, les ukrainiens ont dirigé à 5h00 du matin une série de bombardements sur ce quartier résidentiel civil.
14 maisons de la rue Urozhainaya ( n°1, 3, 3a, 5, 6, 7, 8, 8a, 10, 12, 14, 16, 20, 25) ont été touchées par les tirs de mortier, certaines endommagées par des éclats d'obus d'autres détruites par des coups directs.
Dans ce village stigmatisé vivent encore des civils qui n'ont pas voulu ou pas su quitter ces petites maisons et lopins de terre qui sont pour beaucoup le fruit de toute une vie de travail au fond de la mine de charbon voisine.
Je connais ce village depuis mars 2015 et à chaque visite de nouvelles destructions sont visibles. Les ukrops bombardant principalement pendant la nuit de nombreux habitants se réfugient chaque soir chez des amis plus éloignés ou dans des abris comme ce vieil abri anti atomique datant de la première guerre froide, où Emmanuel Leroy réalise régulièrement des actions humanitaires.
Cette fois ce bombardement a été décrit comme un "cauchemar" par celles et ceux qui étaient restés sur place pourtant habitués des bombardements. Plus de 60 obus se sont abattus sur la zone résidentielle pourtant vide de positions militaires républicaines ( https://vk.com/video-57424472_456259848)
"Comment veux tu vivre comme cela dit une vieille femme le main du bombardement, je suis restée couchée sous mon lit toute la nuit. Rien qu'aujourd'hui ma maison, qui a déjà été reconstruite après un des tout premiers bombardements de 2014, a été cette fois touchée 5 fois. Je vis seule dans le chagrin et je n'ai nulle part ou aller, je n'ai plus rien"
Son voisin, qui a été blessé dans un précédent bombardement, décrit les bombardements : "les tirs venaient du "nouveau Marinka" et après 2 secondes de sifflement une terrible explosion, puis encore et encore"
Les habitants de Trudovsky disent avec amertume qu'ils n'ont pas entendu de riposte du côté des forces républicaines : "nous avons été bombardé pendant 40 minutes mais il n'y a pas eu de réponse ! Où est l'armée du peuple ?"
On pourra expliquer avec justesse que l'artillerie républicaine refuse de riposter sur des batteries ennemies disposées au milieu de zones résidentielles que Kiev utilise très souvent comme bouclier humain
Un exemple de positionnement ukrainien au milieu d'habitations utilisées comme bouclier humain |
Mais le fait est que la souffrance des femmes et des hommes du Donbass est la silencieuse et insupportable.
Cette guerre n'a que trop duré dans ce coeur de l'Europe dont les peuples occidentaux, indifférents et insouciants refusent de voir que, dans ces rues dévastées de Trudovsky, Zaitsevo, Oktyabrsky Sahanka se profile leur propre avenir de sang et de larmes, fruit de la criminalité leurs gouvernements et surtout de leur veulerie incommensurable.
Erwan Castel