Les ailes de la terreur

Il y a 4 ans, le 2 juin 2014, 1 mois après le massacre d'Odessa l'aviation ukrainienne bombardait le centre de Lugansk

Cette semaine, soit 4 ans après le terrible bombardement de Lugansk, le commandement de l' "Opération des Forces combinées", qui remplace depuis le 1er mai l'Opération Spéciale Antiterroriste, annonce que ses forces aériennes sont désormais opérationnelles pour participer aux missions dans le Donbass.

Le Commandant en Chef de cette Opération des forces combinées, le lieutenant général Sergei Naêv a réalisé fin mai plusieurs inspections surprises dans les base et aérodromes militaires du Donbass occupé pour évaluer et tester le niveau de prépartion et la capacité opérationnelle de son aviation de combat.

Puis un appui à un exercice simulant une opération offensive a été réalisé le 28 mai dans les territoires du Donbass occupés par Kiev. Ce retour de l'aviation de combat qui depuis plus de 3 ans pensait ses plaies dans l'ombre de ses hangars a défrayé la chronique militaire et les réseaux sociaux.


Mais la ligne de front du Donbass est soumise encore officiellement aux accords de Minsk 2 dont le paragraphe 7 stipule que le vols d'aéronefs ( Avions, hélicoptères et drones est interdit aux 2 belligérants dans une profondeur de 30 km de part et d'autre de la ligne de contact. La montée en puissance de l'aviation de combat, et les annonces faites de son engagement prochain dans les opérations sur le front sont donc déjà une provocation pour le plan ce paix signé à Minsk, dont on peut relever ici quelques événements significatifs depuis le lancement officiel de la "loi de réintégration du Donbass" et de son "Opération des Forces Combinées" :
  • En janvier 2018 une aviation de combat est réorganisée et déployée dans le Donbass occupé par Kiev. En Mars 2018 des hélicoptères sont repérés sur la ligne de front. 
  • Le 16 mai, des exercices sur le guidage aérien pratique des équipages Mi-24 sur des positions ennemies en utilisant les procédures OTAN sont réalisés avec les hélicoptères de la 11e brigade de l'aviation militaire de Chernobaevka et le 7e régiment de l'aviation de Novaya Kalinovka.
  • Les 25 et 27 mai, des exercices de vol de Chasseur bombardiers Sukhoï 27 ont été réalisés par la 831e brigade d'aviation tactique à Mirgorod.
  • Le 25 mai à Vinnitsa, lors d'une réunion du Conseil militaire de l'armée de l'air ukrainienne, présidée par le colonel général Sergei Drozdov, les participants ont travaillé sur la confrontation possible avec l'aviation russe.
Par ailleurs, les forces ukrainiennes ayant engagé leur normalisation aux normes et procédures OTAN, savent que la rapidité d'une offensive repose surtout sur l'emploi massif, rapide et précis d'une aviation d'attaque au sol. Et cette appui aérien a été déjà étudié et simulé lors des exercices de l'Organisation atlantiste auxquels l'Ukraine (qui est non membre) a été invité à participer tel l'exercice international "Rapid Trident 2018" ou le prochain baptisé  "Clear Sky 2018" qui doit se dérouler au mois d'octobre prochain.

Début 2017, la zone militaire aérienne "Est" (Donetsk, Louhansk, Kharkiv, Zaporijia, Sumy, et Dnipropetrovsk) a été créé. Dans cette zone, les aérodromes militaires qui intéressent le théâtre d'Opération du Donbass sont ceux de Kharkov, Poltava, Chugueva, Mariupol, Berdyansk, Severodonetsk et Kramatorsk.

Ailleurs, on peut également observer des sorties spectaculaires des avions de combat ukrainiens, notamment dans le secteur de la Mer d'Azov redevenu sensible depuis l'inauguration de pont de Crimée.



La perspective d'emploi futur de l'aviation ukrainienne a un triple objectif évident pour Kiev :
  • Offrir aux opérations militaires une force d'appui violente, rapide et précise 
  • Terroriser les populations civiles du Donbass et les inciter à quitter les zones du front
  • Remonter le moral d'une armée  traumatisée par les pertes de ses aéronefs en 2014
Mais pour être crédible il faudrait cependant pour Kiev résoudre le problème majeur que vit son aviation à savoir le régime ralenti des unités ukrainiennes de production aéronautique et la maintenance délabrée des aéronefs existants. Car les récentes commandes signées, comme celle avec la France pour 55 hélicoptères, ou les quantité ridicules des aéronefs améliorés dans les usines ukrainiennes, montre que l'aviation de Kiev qui est en souffrance de vrais budgets est loin d'être la puissante force décrite par sa propagande de guerre.

Erwan Castel



Articles référence : Novorossiya TodayTrueinform, Sputnik

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