Un "effet d'aubaine" pour Kiev


il est certain que l'épidémie du Coronavirus qui s'étend à son tour dans une Ukraine déjà socio-économiquement malade, va provoquer des dégâts amplifiés et peut-être ébranlera t-elle même le gouvernement Zelensky si sa gestion de la crise sanitaire est, comme on peut le prévoir sans risque de se tromper, aussi médiocre et criminelle que celle de la guerre qui sévit au Sud Est du pays depuis 6 ans.

En attendant, il semble même que sur ce front du Donbass Kiev tente de profiter du nuage de fumée provoqué par cette crise du "Covid19" qui détourne l'attention politico-médiatique de la planète, pour intensifier ses pressions offensives sur les territoires des républiques populaires de Donetsk et Lugansk. Cette stratégie opportuniste et perverse s'appelle "effet d'aubaine", une terminologie initialement économique mais qui peut tout aussi bien se transformer en "effet boomerang" pour son initiateur !

21 mars 2020, bombardement ukrainien du village
de Zaitsevo (Nord Gorlovka) en pleine journée

Durant la journée d'hier les forces armées ukrainiennes ont poursuivi leur guerre d'attrition en bombardant 14 fois le seul territoire de la RPD et aujourd'hui, lors de nouvelles violations ukrainiennes du cessez le feu, 2 civils ont à nouveau été blessés par les bombardements de Kiev.

Vladimir Ilyich Sidelev, 85 ans, mortellement blessé le 14 mars par des tirs ukrainiens

Au total depuis 1 semaine, 1 civil de 85 ans a été tué et 7 autres blessés
  • 13 Mars à Gorlovka dans un bombardement ukrainien, 3 civils ont été blessés, dont 1 enfant de 13 ans.
  • 14 mars, à Signalnoye, dans un bombardement ukrainien, 1 civil de 85 ans a été mortellement blessé.
  • 17 mars, à Oktyabrsky suite à un bombardement incendiaire ukrainien un obus blesse 1 civil de 56 ans.
  • 20 mars, à Trudovsky dans un bombardement ukrainien, 1 femme de 71 ans a été blessée aux jambes et à la tête
  • 21 mars, à Trudovsky, par un tir de mitrailleuse ukrainienne, 1 femme de 44 ans a été blessée
  • 21 mars, à Aleksandrovka dans un bombardement ukrainien, une adolescente de 17 ans a été blessée.
Dans la même période, au minimum 7 soldats ont été tués et 6 autres blessés
  • 13 mars, Igor Turbin, 55 ans.
  • 14 mars, Anton Berdnikov, 44 ans.
  • 14 mars, à Staromikhailovka, 1 soldat de 23 ans a été blessé par un bombardement ukrainien. 
  • 15 mars, Roman Lubensky, 29 ans.
  • 15 mars, Skrypnikov Arkady, 55 ans
  • 16 mars, Anton Berdikov, 44 ans.
  • 15 au 16 mars, dans des bombardements ukrainiens, 4 soldats ont été blessés.
  • 18 mars, Yuri Belyaev, 64 ans
  • 19 mars, à Leninskoye dans un bombardement ukrainien, 1 soldat a été blessé
  • 19 mars, Alexei Grushko, 22 ans
L'armée ukrainienne, dont les effectifs commencent à être impactés par l'épidémie du Covid 19", continue donc ses attaques criminelles contre les républiques du Donbass mais sans toutefois oser "se frotter" directement à leurs forces défensives, et Zelensky a choisi de poursuivre le même terrorisme que son prédécesseur Porochenko, bombardant quotidiennement le front militaire mais aussi les zones résidentielles civiles.

Ces attaques lâches et sans aucun résultat tactique ne sont que le symptôme d'une pouvoir ukrainien asservi à une stratégie russophobe occidentale qui l'a piégé dans le Donbass où son armée ne peut rien entreprendre sans l'accord de ses tuteurs occidentaux. Mais si l'effondrement du système occidental qu’exacerbe aujourd'hui la crise sanitaire se poursuit, l'Ukraine pourrait être abandonnée à elle même par une UE qui n'a même pas su mobiliser des ressources pour aider l'Italie à combattre le Covid19. 

Kiev pourrait-être alors tenté paradoxalement de faire un coup de force profiter de la concentration des occidentaux sur leurs propres problèmes pour raviver leur politique internationale russophobe profitant à la guerre menée contre le Donbass.

Je ne crois pas dans l'immédiat à une offensive terrestre d'envergure visant à contrôler les frontières avec la Russie ou isoler une agglomération républicaine, mais plutôt à une aggravation des provocations à distance pour élargir la zone et les cibles où Kiev exerce son terrorisme d'Etat. Et le déploiement ukrainien actuel de moyens de bombardement près du front, comme ces systèmes de Lance Roquettes Multiples BM21 "Grad" repérés à Vrubivka, face à la ligne de défense de la République Populaire de Lugansk tend à confirmer cette volonté de Kiev de poursuivre l'escalade militaire dans le Donbass.


Pour exacerber ses provocations qui n'ont jamais réussi jusqu'à présent à libérer une escalade incontrôlée, les forces ukrainiennes pourraient être tentées d'engager maintenant leur flottille de drones d'attaques "Bayraktar TB2" fournis par la Turquie fin 2018 et qui achèvent en ce moment leur mise à niveau opérationnelle. 

Ces drones représentent une menace réelle pour les républiques populaires de Donetsk, tant par leur altitude d'attaque et leur distance de tir élevées qui les mettent hors de portée des systèmes de défenses républicains que de la précision et capacité destructrice de leurs missiles air-sol. 

Aujourd'hui Kiev dispose de 2 unités de 3 drones et 1 poste de commandement chacune, formant l'unité spéciale du 383e régiment d'avions télécommandés des Forces armées ukrainiennes créée à Starokonstantinov (base aérienne située entre Kiev et Lvov dans l'Ouest de l'Ukraine) où ils terminent leur entrainement opérationnel. Actuellement l'armurerie de ces 2 unités de drones d'attaque dispose de 200 missiles air-sol que beaucoup de politiciens et militaires ukrops voudraient voir tirés contre les républiques du Donbass.

Vidéo de présentation par la propagande militaire ukrainienne des drones 
Bayraktar TB2 illustrée d'images de leurs tirs récents réalisés en Syrie contre
les forces syriennes (avant que ces dernières ne les détruisent massivement)

Dans le cas d'un emploi de ces drones d'attaque qui opéreront à partir de l'espace aérien ukrainien, les forces républicaines pourront difficilement riposter sans mettre en oeuvre de nouveaux moyens de défense anti aérienne longue portée, ce qui risque d'être l'objectif principal de Kiev qui est certainement prêt sacrifier un ou plusieurs de ces coûteux aéronefs (74,027 millions de dollars pour une unité de 3 drones), mais d'autant plus facilement remplaçables que les pilotes sont à l'abri de leur destruction et que les sociétés turque s "Aselsan", (stations de radio et des systèmes électroniques", et "Bayraktar" (drones d'attaque) ont ouvert des succursales à Kiev, tandis qu'Ankara a promis une assistance financière aux forces armées ukrainiennes.

Sans aller jusqu'au clabaudage des ukropithèques délirants qui prétendent que les "mouches d'Erdogan" vont changer le cours de la guerre du Donbass , il est probable que leur emploi régulier risque de mener l'escalade militaire en cours vers de nouveaux sommets dangereux.

A suivre...
Erwan Castel

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