Printemps russe !
En Crimée, au lendemain du référendum et rattachement de la péninsule à la Russie |
Il y a 6 ans, en réaction à un putsch pro-atlantiste du Maïdan provoquant une rupture constitutionnelle ukrainienne et libérant une russophobie hystérique, la population de Crimée a organisé sous l'égide de son parlement autonome et la protection des forces russes de la base navale de Sébastopol un référendum d'autodétermination demandant le retour de la péninsule au sein de la Fédération de Russie.
Cet acte d'autodétermination réalisé par le peuple de Crimée va aussitôt déclenché un tollé général dans le camp des "démocraties occidentales droitdelhommistes" qui oublient quand çà les arrange l'article 1 (point 2) et 55 de la charte des Nations Unis du 26 juin 1945 qui reconnait et protège "Le droit des peuples à disposer d'eux mêmes", mais aussi l'Histoire de la Crimée et le cadre législatif dans lequel s'est déroulé son retour au sein de la Fédération de Russie :
- Primo, il n'y a eu aucune "invasion russe" en Crimée en 2014, car les forces russes y étaient légalement dans le cadre d'un accord entre Moscou et Kiev pour le maintien de la base navale russe de Sébastopol, en échange d'avantages économiques pour l'Ukraine. Cet accord (28 mai 1997), inscrit dans la constitution d'Ukraine, autorisait en Crimée jusqu'à 20 000 soldats russes, effectif jamais atteint au printemps 2014.
- Secundo, la Crimée après une antiquité cimmérienne, scythe et grecque est devenue une terre convoitée par les puissances commerciales qui y fondent des comptoirs comme par exemple, les Pétchénègues (1016), les Kiptchaks (1050), les Coumans (1171) et les russes Russes (Xe – XIe siècles),dont l'empire naît et se développe depuis la région la "Rus de Kiev". Puis ce fut l'invasion des Tatars et des Mongols (à partir de 1237) puis des ottomans (1475).
- Tertio, après de nombreuses guerres se succédant dans cette région convoités par les empires, l'impératrice russe Catherine libère progressivement au XVIIème siècle les territoires bordant ces rives septentrionales de la Mer Noire. A l'issue de guerre russo-turque de 1787-1792, la Crimée redevient russe en vertu du traité d'Iaşi. La ville russe de Sébastopol est fondée (1783) et la péninsule connait alors un développement socio-économique des plus modernes.
- Quarto, La Crimée qui devient une porte maritime stratégique majeure donnant vers la Méditerranée et fait de la Russie un concurrent qui menace le monopole occidental des routes commerciales maritimes vers l'Orient. C'est le début de la "Stratégie du Containment" (blocus de la Russie) imaginée parla Grande Bretagne, thalassocratie du moment, ett qui va même entraîner la France de Napoléon III dans la guerre de Crimée (1853-1856).
- Cinquo, En 1954, la Crimée est rattachée arbitrairement à la République Socialiste Soviétique d'Ukraine par le président de l'URSS, Nikita Kroutchev. La population à qui on n'a pas demandé son avis, face à ce changement d'identité imposé brutalement "fait contre mauvaise fortune bon coeur" dans la mesure où elle reste dans le giron de la Russie via l'URSS. Ce stoïcisme populaire va disparaître après l'indépendance de l'Ukraine (1991).
A l'issue de l'effondrement du bloc soviétique et du sauvetage de la souveraineté russe entrepris par le président Poutine, l'OTAN, qui s'est maintenu malgré la disparition du Pacte de Varsovie, a progressivement réactivé la "stratégie du contaiment" qui avait été gelée pendant la guerre froide, en engageant la préemption politico-militaire des anciennes Républiques socialistes soviétiques, via guerres (Yougoslavie, Géorgie...) des révolutions colorées (Serbie, Géorgie, Ukraine, Kirghizstan...) ou des coups d'Etat comme celui organisé sue le Maïdan pendant l'hiver 2013-2014.
Or parmi les objectifs prioritaires visés en Ukraine par le complexe militaro-industriel occidental en 2014, la Crimée occupe certainement la 1ère place, tant sur le plan démographique, économique mais surtout militaire avec cette base navale russe dont le contrat doit être renouvelé l'année suivante. On a confirmé d'ailleurs depuis que l'OTAN dans sa feuille de route ukrainienne a déjà prévu d'occuper la base navale russe de Sébastopol après le départ de la "Flotte russe de la Mer Noire".
Dans ce contexte, il est donc logique qu'une fois le coup d'Etat du Maïdan réussi, la première réaction de Moscou pour protéger ses intérêts dans la région mais aussi ses ressortissants (la grande majorité des criméens ont la nationalité russe) a été d'accompagner et de valider la demande de rattachement à la Russie exprimée par la population de la péninsule.
Et dans une inversion accusatoire délirante les occidentaux ont alors accusé Moscou d'avoir annexé militairement la Crimée contre l'avis de sa population et des principes démocratiques.... sauf que ce retour de la Crimée en Russie a été réalisé par un référendum populaire puis acté par un vote à la Douma d'Etat, le parlement russe, mais son résultat sans appel (97% pour le rattachement à la Russie) n'a fait que confirmé 2 précédents référendums réalisés dans la péninsule et sous l'égide de l'Ukraine :
- Le 20 janvier 1991, un premier référendum pour l'établissement d'une "République socialiste autonome de Crimée" recueille 94,30 % de votes favorables..
- Le 27 mars 1994, un second référendum réclament un élargissement de l'autonomie de la péninsule. est soutenu par 78.40 %.
- Enfin le 16 mars 2014, lors d'un troisième référendum, 96.77 % des votants (83.1% de participation) se prononce en faveur de "la réunification de la Crimée avec la Russie dans les droits de la Fédération de Russie" contre 2.51 % pour "un statut de la Crimée dans le cadre de l'Ukraine".
Il est donc inadmissible autant que ridicule d'entendre les laquas de la ploutocratie mondialistes jouer les indignés et engager depuis 6 ans des sanctions économiques contre la Russie pour punir le droit souverain et légitime d'un peuple à exprimer et choisir démocratiquement sa destinée historique.
Et vu son interprétation à géométrie variable de ce principe idiot de "l'intangibilité des frontières" la moraline occidentale ne fait que se couvrir encore plus de ridicule lorsqu'elle invoque ce "Uti possidetis juris" qu'elle a piétiné elle même au Kosovo par exemple...
Dans un Donbass en guerre depuis 6 ans, les populations des républiques populaires de Donetsk et Lugansk ont également tenu a célébrer le rattachement de leur sœur criméenne au sein de la Fédération de Russie, profitant de l'événement pour renouveler une fois encore et avec force leur volonté d'aboutir à leur tour à cet objectif commun.
6 années de guerre abjecte au cours de laquelle des défenseurs des républiques du Donbass mais aussi les civils qu'ils protègent tombent quotidiennement sous les tirs criminels de l'artillerie ou des unités spéciales ukrainiennes.
Un pays, le Donbass, coupé en deux
Des dizaines de mois de guerre,
Des centaines de combats,
Des milliers de tués,
Des dizaines de milliers de blessés,
Des centaines de milliers,de déplacés,
Des millions de destructions matérielles,
Des milliards de dégâts économiques,
Un océan de larmes...
Mais aussi une liberté inestimable gagnée et défendue depuis 2000 jours et 2000 nuits de résistance et solidarité acharnées !
Car ces populations russes ont également fait sécession de cette Ukraine devenue une colonie militaire occidentale dirigée vers la Russie. Si leur rattachement arbitraire à Kiev (1921) datant de l'époque de la création de l'Union soviétique, est plus ancien que celui de la Crimée (1954), si les oblasts de Donetsk et Lugansk ne bénéficiaient pas en 2014 d'un statut d'autonomie comme la Crimée, ces populations du bassin du Don peuvent en revanche revendiquer une plus longue histoire russe car leur territoire appartenant traditionnellement aux cosaques du Don était russe avant même son intégration officielle dans l'empire. Et même si le contexte international est plus difficile pour une intégration du Donbass contrairement à la Crimée qui avait joué l'effet de surprise pour le réaliser, les revendications des populations de Donetsk et Lugansk sont tout aussi légitimes que celle de Simferopol, et même plus encore car les femmes, les enfants, les personnes âgées et les hommes du Donbass, dans leur résistance et résilience inébranlables depuis 6 ans malgré les bombardements subis quotidiennement, méritent plus que quiconque leur intégration au sein de leur Mère Patrie russe !
Le Printemps russe n'est pas terminé et je pense même qu'il commence à peine car il ne va pas seulement libérer les peuples russes du joug libéral occidental mais il va également inspirer les peuples du Vieux Continent à réaliser à leur tour la reconquête de leurs sanctuaires respectifs afin de fonder sur les ruines des Etats-nations artificiels et du mondialisme auquel ils se sont volontairement soumis, une authentique "Europe des peuples" partageant avec l'Eurasie russe des valeurs civilisationnelles et une destinée communes.
Et c'est dans le Donbass que se réalisera la deuxième étape de cette émancipation des peuples qui a commencé en Crimée il y a 6 ans, le retour au sein de la Fédération de Russie étant la conclusion d'une normalisation sur le point de s'achever.
Erwan Castel