La rançon de la haine et de la connerie


Au cours des 2 derniers jours, le front du Donbass a connu une aggravation sensible des bombardements de Kiev, mais aussi des ripostes républicaines qui ont provoqué des pertes importantes au sein des forces ukrainiennes.

Je ne me réjouis jamais des pertes mortelles occasionnées dans les rangs adverses, mais seulement des victoires tactiques qui les accompagnent comme par exemple briser une opération offensive, détruire des pièces d'artillerie bombardant la population, des dépôts de munitions, libérer un territoire occupé par l'ennemi... 

Le prix du sang versé sur les champs de bataille, qu'il soit ami ou ennemi, devrait rester la conséquence ultime, éventuelle et souvent inévitable, du combat car l'objectif majeur reste la défense ou la libération d'une population ou d'un territoire et en aucun cas l'inverse, comme c'est trop souvent le cas, depuis l'invasion du pays de Canaan, de nombre de guerres idéologiques et qui deviennent génocidaires (guerres religieuses, coloniales, ehniques...)

Et pour savoir, des belligérants s'affrontant dans le sang, la peur, la boue, les cris et la sueur des combats, lesquels respectent un "droit à la guerre" légitime et ses règles d'engagement et lesquels éventuellement ne les respectent pas, il suffit d'observer par exemple la nature des objectifs visés, le comportement vis à vis des prisonniers et blessés ennemis, et le conditionnement politique des combattants réalisé par leurs propagandes respectives.


Au cours des premiers jours de ce mois de mars, les bombardements ukrainiens s'intensifient lentement et sûrement, au fur et à mesure que le gouvernement de Kiev abandonne définitivement ses responsabilités et engagements signés à Minsk. Et ces soudards qu'ici nous appelons les "ukrops", en bombardant autant les les zones résidentielles civiles que les positions défensives des Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk, démontrent qu'une haine criminelle envahi trop souvent leur comportement au front. Car lorsque quotidiennement des habitats civils sont méthodiquement visés et détruits comme dans le village de Zaitsevo par exemple, que des civils identifiés sont visés intentionnellement par des snipers ou des missiles antichars guidés, comme récemment à Dokuchaievsk, on ne peut invoquer le caractère collatéral des pertes et dommages mais bien celui criminel et même génocidaire car les victimes ne sont pas définies pour ce qu'elles font mais pour ce qu'elles sont !

Rien que pour les deux dernières journées les forces ukrainiennes ont multiplié de façon exponentielle leurs attaques contre les territoires des républiques du Donbass (17 bombardements le 10 et 25 bombardements le 11 mars en DNR), forçant leurs milices à riposter à leur tour et engager un engrenage inévitables des violences.

Hier soir 11 mars, les lisières Nord de Donetsk ont été pilonnées par l'artillerie lourde ukrainienne (calibres supérieur à 100mm, et proscrits par les accords de Minsk) et les explosions se faisaient entendre jusqu'au coeur de la cité.

11 mars en soirée, bombardements ukrainiens au
Nord de Donetsk dans le secteur d'Oktyabrsky.

Cette recrudescence des bombardements ukrainiens n'est pas le fait d'un fou dans un secteur particulier des 460 kilomètres du front, mais répond bien à une stratégie globale du commandement ukrainien des "Forces des Opérations Combinés" déployées dans le Donbass sur les fronts de Lugansk et Donetsk.

Ainsi, au cours des dernières journées le front du Donbass connaît une escalade sensible sur l'ensemble de ses secteurs, comme l'illustrent les rapports quotidiens des observateurs de l'OSCE, lesquels se contentent d'inventorier les tirs et leurs conséquences, sans malheureusement  en déterminer leurs provenances.

Depuis le début du mois de mars, les violations ukrainiennes ont fortement augmenté. Au total, du 26 février au 11 mars, 215 bombardements avec des calibres supérieurs à 12.7mm ont été enregistrés, y compris ceux interdits par les accords de Minsk (sup.à 100mm).


Et cela va crescendo:

Rien que pour la journée du 10 mars les ukrainiens ont bombardé 21 fois le territoire de la seule RPD, tirant 213 obus sur des objectifs militaires et civils

Plusieurs pertes militaires mais aussi des victimes civiles ont été enregistrées au cours des deniers jours, comme par exemple à Zaitsevo, au Nord de Gorlovka où un résident a été grièvement blessé par un bombardement ukrainien du village le 9 mars  dernier.

Et ces bombardements ukrainiens ont pour première conséquence d'engager des ripostes républicaines ciblant les unités responsables des violations du cessez le feu, afin de tenter de les juguler.

C'est ainsi que sur le front de Donetsk les forces de défenses républicaines ont engagé des unités ukrainiennes montant vers des positions d'assaut dans le secteur de Peski (à l'Ouest de l'aéroport) qui subit depuis plusieurs jours des bombardements réguliers de la part de l'artillerie lourde de Kiev.

Au cours de ces ripostes un camion transportant des combattants ukrainiens vers la première ligne a été détruit le 10 mars, provoquant au minimum 3 tués et 9 blessés dont plusieurs très grièvement (des infos corrigées parlent aujourd'hui de 5 tués).


Dans le même temps, d'autres pertes ukrainiennes été signalées ailleurs sur le front, dont certaines accidentelles comme dans le secteur de Petrovsky (Sud Ouest Donetsk) où pour masquer aux observateurs la réoccupation de leurs positions dans la zone qui avait été démilitarisée (accords de Minsk), les soldats de la 128ème brigade ukrainienne d'infanterie de montagne ont déclenché un incendie dans des champs, lequel a aussi touché une de leurs casemates remplie de munitions (minimum 1 mort et 6 blessés). Et ce genre de "pertes hors combat" est plutôt monnaie courante au sein des forces armées ukrainiennes, gangrenées par nombre d'accidents, intoxications, rixes, suicides etc.

Au minimum, depuis le début du mois de mars 9 soldats ukrainiens ont été tués et 42 autres blessés.

Toutes ces pertes ukrainiennes, directement liées aux opérations offensives de Kiev ou à la connerie humaine tout simplement sont la conséquences directe d'une guerre menée contre sa propre population, par l'idéologie haineuse d'un régime totalitaire.

Pour finir ce SITREP, il est à noter que les activités offensives ukrainiennes ne se limitent pas à une extension de leurs bombardements mais également à des mouvements importants de nouvelles unités d'assaut vers le front, dont les effectifs et la nature des véhicules de combat dépassent largement ceux des rotations habituelles des unités déployées en première ligne.

Ainsi par exemple, ce convoi militaire très important arrivé le 11 mars 2020 en gare de Konstantinovka, une ville située au Nord du front de Gorlovka et occupée par l'armée ukrainienne où Kiev projette d'ailleurs d'y construire une base militaire "aux normes de l'OTAN"

Important convoi militaire ukrainien arrivant à Konstantinovka le 11 mars (ici des véhicules de combat d’infanterie type BMP)

Ces renforts blindés importants à proximité du front Nord accréditent l'hypothèse selon laquelle Kiev pourrait organiser une rupture du front et s'emparer d'une localité républicaine pour ensuite s'asseoir en position de force à la table des négociations où Zelensky ne parvient toujours pas à imposer ses bidouillages d'accords de Minsk qu'il voudrait unilatéraux et en faveur de l'Ukraine.

Et sur le front même on peut observer des chars de combat ukrainiens, non seulement à l'intérieur de la zone d'exclusion des armes lourdes définie par Minsk, mais au coeur des zones résidentielles civiles dont les populations sont prises en otage comme "bouclier humain" et au passage pillées par les soudards de Kiev, comme ici dans la petite ville de Toretsk rebaptisée Dzerzhinsk par le pouvoir russophobe de Kiev et qui se situe dans ce même secteur au Nord de la RPD, entre Gorlovka et Konstantinovka.

T72 uktainien au coeur de Toretsk dont l'équipage charge  sur la tourelle le butin d'un pillage opéré dans le bâtiment du fond qui n'est autre que l'entrepôt du service de fret de la "Novaya Poshta"
Localisation du "pillage blindé" ukrainien

Occupants ukrainiens du Donbass : terreur crimes et maraudages en tous genres 

Telle est la réalité du front du Donbass, loin des salamalecs hypocrites du théâtre de Minsk, et malheureusement elle n'est pas près de s'améliorer surtout avec la crise sanitaire du Covid19 qui, en touchant et paralysant l'attention prioritaire des démocraties occidentales pourrait offrir à Kiev un écran de fumée pour radicaliser encore plus sa stratégie agressive dans le Donbass.

Erwan Castel 

Bombardement ukrainien du village de Zaitsevo, 10 mars 2020

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