Le Levant au bord d'un embrasement


Syrie: 
SITREP du 1er au 5 mars 2020 matin.

Situation militaire dans le secteur d'Idlib au 4 mars 12h00

En ce moment l'actualité brûlante du conflit syrien occupe le premier plan, et pour cause car son évolution vers un conflit majeur entre Damas et Ankara qui risque d’entraîner dans son sillage leurs alliés respectifs, menace de transformer la Syrie en détonateur allumé d'un nouveau conflit mondial.

Voici le suivi quotidien de la situation réalisé depuis la journée du 1er mars 2020 jusqu'à la rencontre Poutine Erdogan du 5 mars, il témoigne de l'intensité des combats en cours et des évolutions changeantes de la ligne de front.


Mise à jour du 5 mars, à 09h00

Pendant ces dernières heures précédant la rencontre Poutine / Erdogan, les combats font toujours rage entre d'une part les forces syriennes appuyées par les milices iraniennes et l'aviation russe, et d'autre part les groupes armés djihadistes des nébuleuses Al Qaïda et Daesh qui eux sont soutenus par l'armée turque en pleine offensive. Les djihadistes mènent depuis hier des attaques contre les forces syriennes pour tenter de leur reprendre encore la ville de Saraqib, ce noeud routier de première importance qui vient d'être libéré.

Comme d`habitude les forces aériennes de l'État sioniste ont bombardé violemment et en toute impunité des objectifs militaires sur le territoire syrien, en appui caractérisé de l'offensive turque menée dans le Nord Ouest du Pays.

Ces frappes israéliennes, menées depuis l'espace aérien libanais que les avions de Tsahal ont une nouvelle fois violé, ont visé dans la région de Homs des objectifs logistiques des forces syriennes luttant contre les turco-djihadistes d'Idlib.


Fort heureusement la défense antiaérienne syrienne a, une fois encore, été efficace car les 12 missiles tirés auraient été interceptés avant impact. Ce succès est dû au maillage importants de systèmes d'armes diversifiés et aussi à couverture radar disposé le long de la frontières qui met à son profit le long temps de vol des missiles tirés depuis l'espace aérien libanais.

Et bien sûr pas un seul commentaire de la part de la médiacratie occidentale, pourtant si prompte à s'indigner au moindre petit bombardement russe ou syrien sur ses bien-aimés djihadistes d'Al Qaida ou Isis.

Il est temps que cet axe américano-sioniste s'en prenne plein le gueule et que son arrogance criminelle l'étrangle tout comme ses chiens de garde médiatiques avec leur hypocrisie servile.

Erwan Castel



Point de situation au 4 mars, à 12h00

"Erdogan go home !"

A la veille de la rencontre prévue entre les présidents Poutine et Erdogan au sujet du volcan syrien réveillé par l'offensive turque, les forces régulières syriennes appuyées par le Hezbollah et l'armée russe libère mètre après mètre le territoire occupé par les turco-djihadistes dans des combats de plus en plus intenses.

Libération de Saraqib par les forces irano-syriennes
appuyées par l'aviation russe ce 3 mars 2020

Ce matin au moins 2 soldats turcs ont été tués et 6 autres blessés lors de combats opposant les forces syriennes aux groupes armés islamistes.

Malgré la présence d'unités militaires russes sur le secteur, l'artillerie turque a pris le risque de viser des positions syriennes défendant Saraqib et ses environs en appui d'assauts menés par des groupes armés djihadistes appartenant au Parti islamique du Turkestan (salafistes ouïghours) et à Hayat Tahrir al-Sham, affidé à Al Qaïda. Un premier assaut des djihadistes a été repoussé par les soldats d'élite syriens de la "Force du Tigre" (25e division).

Soldats du Hezbollah défendant Saraqib contre 
les assauts des djihadistes ce 4 mars matin.

Dernière minute: Dans leur assaut contre Saraqib, un groupe d'une quinzaine de djihadistes a tenté d'employer des munitions chimiques mais une mauvaise manipulation d'une roquette a répandu accidentellement la substance et les a gravement intoxiqué (hi hi !).

Situation militaire du front d'Idlib au 4 mars 2020


De leur côté l'artillerie syrienne et l'aviation russe en appui d'une contre offensive syrienne dans le secteur d'Afis pour libérer l'autoroute M4 (à l'ouest de Qaraqib) pilonnent des positions djihadistess à Sarmin, Qmenas, Nayrab, Binnish et Afis, ou comme cette nuit à Jisr al Shughour :

Ici l'artillerie syrienne pilonne des positions djihadistesda ns la nuit 
du 3 au 4 mars avant de donner l'assaut pour libérer Jisr al Shughour

Dans le cadre de ces contre attaques des forces gouvernementales de Bachar el Assad, on peut observer en complément de l'appui aérien décisif des chasseurs bombardiers russes un déploiement offensif d'unités d'artillerie iraniennes venues en renfort des unités syriennes.

Ainsi des lance roquettes multiples iraniens Falagh-1 (240 mm, portée 10 km) et Falagh-2 : (333 mm, portée 10,8 km) sont entrés en action depuis la bataille de Saraqib voir la  première vidéo de ce sitrep)

Falagh 2 iranien déployé à Saraqib

La Russie a envoyé un Tu-214R, avion de reconnaissance ultra moderne, observer le secteur d'Idlib, certainement pour préparer l'offensive terrestre sur les positions d'Isis qui l'occupent.

La Turquie quant à elle persiste dans sa volonté de guerre totale et continue sa fuite en avant suicidaire vers une confrontation avec la Syrie et ses alliés iraniens et russes. Sa propagande de guerre affirme avoir "neutralisé et détruit": 
  • 2 557 forces du régime, 
  • 135 chars, 
  • plus de 40 véhicules blindés, 
  • 45 canons, 
  • 44 lance-roquettes multiples, 
  • 12 antichars, 
  • 29 armes antiaériennes, 
  • 1 drone, 
  • 8 hélicoptères, 
  • 9 dépôts de munitions et 
  • 7 véhicules chargeurs de munitions d'artillerie,
En dehors du fait que ces chiffres sont très probablement exagérés à des fins de propagande, il faut noter que la grande majorité de ces résultats a été obtenue durant la phase initiale de l'offensive turque et essentiellement par les nombreux raids furtifs aériens de ses drones d'attaque dans la profondeur du dispositif syrien. Or aujourd'hui, l'effet de surprise est terminé et les forces de la résistance ont déployé des défense anti aérienne adaptées et très performantes si on en juge par le nombre très élevé de drons turcs abattus depuis le début du mois de mars (une quinzaine environ).


L'armée turque qui continue d'envoyer des renforts blindés dans le Nord Ouest de la Syrie a décidé elle aussi d'augmenter ses capacités sol-air et même de doter les terroristes d'Isis positionnés à Iblib d'une couverture antiaérienne avec des systèmes de missiles HISAR-A/O qu'elle pense être plus efficace que les appuis aériens des F16 turcs restant à l'abri derrière leurs frontières.

Selon le Ministère russe de la Défense les forces turques auraient déployé dans la région d'Idlib un effectif opérationnel équivalant à une division mécanisée, soit environ 10 000 hommes venus soutenir les groupes armés djihadistes qui eux sont estimés dans ce secteur entre 50 000 et 70 000 combattants.

Dans la journée du 3 mars, dans une complicité criminelle, les soudards turqs et leurs protégés djihadistes de l'Etat Islamique (ISIS) retranchés dans Idlib ont, pour les premiers, abattu avec un de leurs F16 un chasseur syrien L39, endommagé un second et, pour les seconds, exécuté au moins un des deux pilotes qui avaient réussi à s'éjecter.

3 mars au dessus d'Idlib un chasseur syrien L39 est abattu par un missile
air-air tiré par un F16 turc depuis son espace aérien (env. 40 kilomètres) 

Un des 2 pilotes syriens, qui avaient été initialement déclarés sains et saufs du fait de leurs éjections, a été tué lors de son atterrissage en zone hostile. Une opération de sauvetage est partie à a recherche du second.

Il est bon de préciser ici pour bien souligner de quel côté se situe Erdogan que ces avions de chasse syriens effectuaient une mission de combat contre des groupes armés de l'organisation terroriste "Etat Islamique" lorsqu'ils ont été attaqués par la chasse turque.

Une belle association de salopards, incendiaires ottomans et égorgeurs salafistes, qui mettent à feu le Nord Ouest de la Syrie et menacent toute la région d'un conflit majeur impliquant Turquie, Syrie, Iran, Russie et leurs alliés....

Et ce ne sera qu'une nouvelle étape d'un chaos post colonial occidental organisé dans le Levant depuis le milieu du XXème siècle,...et malheureusement loin d'être la dernière !

Dans le même temps, la Turquie persiste et signe dans son offensive contre la Syrie en envoyant de nouveaux renforts blindés dans la région d'Idlib, malgré les avertissements de Moscou, les menaces de Téhéran et la détermination de Damas de libérer son territoire des terroristes islamistes de AlQaida, Isis and Co et de le défendre contre les envahisseurs turcs venus les soutenir.

Au 3 mars matin, arrivée des nouveaux renforts turcs 
dans la ville de Batbu, au Nord d'Idlib. Ici des systèmes 
d'armes Sol Air ATILGAN, et des chars Léopard 2.

Le Drian fidèle à sa merde... 

Et pour finir sur une note scatologique, tandis que Le Drian ce pitoyable ministre français "des affaires à l'étranger" qualifie les opérations militaires syriennes de "crimes de guerre", voici une vidéo de ses amis djihadistes - ceux dont Fabius son prédécesseur disait qu' "ils font du bon boulot en Syrie" - et qui sont actuellement soutenus et appuyés dans leur combats par les forces militaires turques du néo-sultan Erdogan:


On y voit un jeune combattant excité qualifié officiellement par les officines politici-médiatiques occidentales de "rebelle modéré" mais qui porte l'écusson de l'organisation de l'Etat islamique (ISIS) inscrit en pôle position des organisation terroristes par l'ONU et contre laquelle la coalition occidentale (dont la France) sont "officiellement" en guerre...

En Syrie, position djihadiste de l'organisation terroriste "Etat Islamique", mais surmontée du drapeau de la Turquie... membre de l'OTAN !

Cherchez l'erreur...

A suivre...


Erwan Castel


(Précédents SITREP par ordre antéchronologique)

Publié le 3 mars 2020, à 09h00


"Tel est pris qui croyait prendre !"

L'offensive lancée par Erdogan contre la Syrie dans le Nord-Ouest du pays, après un initial effet de surprise dû essentiellement à sa violation brutale des accords de Sotchi, aux effectifs très importants déployés par Ankara face aux syriens et à l'emploi massif de drones d'attaque, est sur le point de se retourner contre le néo-sultan Erdogan, qui subit désormais des revers militaires, des remontrances diplomatiques, des menaces de ripostes internationales et un isolement de plus en plus fort du côté de ses alliés de l'OTAN.

Sur le terrain la nouvelle libération de la ville de Saraqib, ce nœud routier contrôlant des voies logistiques majeures M4 et M5 syriennes plusieurs capturé et libéré (voir sitrep précédent ci dessous) est significative des évolutions militaires et internationales provoquées par cette agression turque en territoire syrien :


1 / Sur le plan militaire: 

La ville est entièrement libérée des groupes islamistes qui l'occupaient et se sont rendus en grand nombre lors de l'assaut finale des forces irano-syriennes appuyées par l'armée de l'air russe. Aujourd'hui, les voies logistiques que constituent les autoroutes M4 (venant du littoral Ouest) et M5 (venant du Sud) sont à nouveau libres et des renforts peuvent désormais monter rapidement sur les fronts de Idlib et Alep.
Désormais, les forces russo-irano-syriennes peuvent à partir de ce point d'appui stratégique de Saraqib mener des contre offensives contre les turco-islamistes et progresser en direction d'Idlib qui est le dernier bastion de l'Etat islamique. 
Ces opérations de reconquête du territoire syrien par Damas ont d'ailleurs été engagées dès la libération de Saraqib, pour capitaliser la défaite des djihadistes et neutraliser leurs éventuelles contre offensives.

Ainsi les localités de Jobas et Tarnbah entre Saraqib et Idllib ont été à leur tour libérées, ainsi qu'une zone tampon protégeant à l'Ouest l'autoroute M4.

A noter également que les forces de la résistance ont réorganisé le maillage de leur défense anti aérienne qui désormais abat avec une fréquence croissante les drones d'attaque turcs.

Ailleurs, le front semble globalement se stabiliser comme à Jabal Zawiyah où les assauts djihadistes repoussés se sont arrêtés. Cependant les bombardements des turco-djihadistes quant à eux n'ont pas diminué comme par exemple sur les villages de Hoshan et Khalidiya (Au nnnnord de Raqqa) qui sont pilonnés depuis ce matin.

Du côté des forces iraniennes:

Concrétisant l'avertissement de Téhéran adressé à Ankara pour que cesse l'offensive turque, les forces du Hezbollah qui étaient déjà engagées dans les actions défensives de l'armée syrienne sont désormais déployées en première ligne pour des opérations offensives contre les forces turco-islamistes comme à Saraqib par exemple, où c'est l'unité" d'élite "Ridwan" qui a finalisé l'assaut.

Et d'importants renforts du Hezbollah viennent d'arriver sur le front pour participer aux reconquêtes de l'armée syriennes sur les forces turques.

Du côté des forces russes:

D'une part les appuis air-sol à l'armée syrienne par les chasseurs-bombardiers russes ne cesse de s'intensifier comme cette nuit du 2 au 3 mars par exemple où les pilotes de la Fédération ont enchaîné mission sur mission dans le ciel syrien sans interruption.

Mais surtout, avec la libération de Saqarib et à quelques jours de la rencontre prévue entre Poutine et Erdogan (à Moscou ce 5 mars), on peut observer les forces russes s'impliquer plus ouvertement sur le terrain et en 1ère ligne, pour signifier que Moscou n'a pas l'intention de se retirer du front comme lui avait demandé, menaçant, un Erdogan enivré par les succès initiaux de son offensive. 

Ainsi le Ministère russe de la Défense a t-il décidé de déployé à Saraqib des unités de police militaire chargées de sécuriser et normaliser les zones libérées et les autoroutes d'accès.


Police militaire russe entrant dans Saqarib libérée

Ce déploiement terrestre des forces russes dan le secteur de Saqarib toujours menacé par de nouvelles attaques des turco-djihadistes est autant une opération militaire que de communication adressée à Ankara, comme le montre la visibilité sélectionnée des forces spéciales russes engagées aux côtés des unités syriennes dans ce secteur stratégique du front :



Visite de Souheil al-Hassan (barbe noire et casquette), le commandant des la force Tigre (son surnom personnel), à l'issue de la libération de  Saraqib. Cette unité d'élite syrienne en pointe sur les secteurs les plus chauds du front est assistée de forces spéciales russes dont 2 membres sont ici visibles sur la photo (cagoules et lunettes)

Par ailleurs, La Russie qui prévoit le pire, a dépêché un groupe naval vers les côtes syriennes où sont ses bases dont des frégates et sous marins lance missiles mais aussi des transporteurs lourdement chargés de matériels de combat et logistiques qui seront prochainement débarqués à Tartous.


Avec cette présence visible des forces russes sur la première ligne du front il sera désormais difficile à Erdogan de continuer sa duplicité militaire et politique où il cherche à bouffer dans toutes les gamelles en tenant un poignard dans son dos. De son côté Vladimir Poutine, comme a son habitude, ne se précipite pas mais avertit fermement et se prépare calmement a entrer dans la danse si les ennemis de la Russie ou de ses alliés persistent dans leur folie destructrice.

2 / Sur le plan politique: 

Erdogan, dans sa mégalomanie arrogante pensait pouvoir entraîner l'OTAN et l'Union Européenne dans le sillage de son aventure militaire en Syrie. Or non seulement son appel à l'aide auprès de l'OTAN n'a rien donné de concret mais avec son chantage aux migrants opéré pour forcer la main de ses "partenaires européens", il s'est plutôt attiré leur antipathie voire leur colère comme celle de la Grèce par exemple dont les frontières sont prises d'assaut par des milliers de migrants chassés manu militari par les forces de sécurité turques :

Même Angela Merkel, la chancelière allemande habituellement pro-Erdogan et qui initialement avait apporté son soutien à la Turquie après la mort d'une trentaine de ses soldats dans un bombardement aérien, a déclaré hier que la pression exercée sur l'UE par Ankara «sur le dos des réfugiés» est «inacceptable».

Et ce 3 mars matin, le chef du Pentagone a annoncé que les USA ne fourniront pas d'appui aérien à l'offensive turque en Syrie.... "A chacun sa merde !" pourrait-on traduire.

Il n'y a guère que la pitoyable diplomatie française, qui représente surtout l'inaptitude de ses dirigeants qui persistent, complètement possédés par leur fantasme de voir tomber le régime d'e Bachar el Assad sur fond der russophobie hystérique, qui persiste à soutenir n'importe quel barbu salafiste ou mégalomane turc qui attaque la Syrie. Et lorsque des Mélenchon ou des Le Pen dans leurs critiques convergentes dénonçant de cette suicidaire offensive turque en Syrie, plutôt que de créer un consensus ou au pire susciter de bonnes questions de la part de l'opinion aveuglée par la merdiacratie, ils n'essuient que des condamnations partisanes et "ad personam" des plus stupides... Irrécupérables français !!

Car ailleurs, même au sein des parlementaires étasuniens, dont les politiques démocrates et républicaines ont initié et entretiennent le chaos au Moyen Orient, il y a de plus en plus de grognements qui s'élèvent réclamant des réponses et une cohérence éthique dans la politique étrangère des USA.


Tulsi Gabbard est une représentante politicienne étasunienne (Hawaï)
démocrate mais très critique vis à vis de la politique US au Moyen Orient :

"L'enclave d'Al Qaïda la plus puissante du monde aujourd'hui se trouve à Idlib, en Syrie. Pourtant, Pompeo et les médias d'entreprise qualifient ces terroristes de «rebelles» et veulent les protéger. Question à Trump et à tous les candidats démocrates: voulez-vous protéger Al Qaïda ou les vaincre? Les électeurs ont le droit de savoir."
Les prochaines 48 heures vont être décisives pour la réunion prévue à Moscou ce jeudi entre Poutine et Erdogan, ce dernier voulant certainement l'aborder dans une position de force... ce qui est loin d'être gagné vu les revers importants subis ces dernières heures par son armée et l'isolement politique qui le menace désormais.

Il est fort à parier qu'a moins d'un entêtement suicidaire, le néo-sultan cherche auprès du Kremlin une sortie honorable de son piège dans lequel il s'est lui-même fourvoyé, pour sauver la face de son armée et surtout son pouvoir politique de plus en plus fragile.

Et pour finir par un sourire...



A suivre...


 Publié le 2 mars 2020, à 1h00

La Russie annonce qu'elle "ne peut plus garantir la sécurité de l'aviation turque" 

Dans le Nord Est de la Syrie, le secteur au Sud d'Idlib est depuis la fin du mois de février le théâtre de violents combats opposant l'Armée Arabe Syrienne de Bachar El Assad soutenue par les milices iraniennes et les forces russes avec les Djihadistes soutenus par une armée turque qui vient de lancer une vaste offensive dans toute la région.
Une nouvelle opération offensive baptisée "Bouclier de printemps" vient d'être lancée par la Turquie dans le secteur d'Idlib.

Les attaques terrestres et aériennes de l'artillerie et l'aviation turques se sont intensifiées gravement en fin de journée, ce 1er mars 2020, obligeant l'aviation de combat russe en augmenter à son tour ses bombardements pour contenir les avancées des groupes djihadistes soutenus par Ankara. En plus des pertes importantes subies dans les combats au sol, 3 Sukhoï 24 syriens et 7 drones d'attaque turcs (soit plus de 100 millions de dollars) ont été abattus au cours de cette journée.


Bombardement turc (avec des drones) d'un convoi de 
l'Armée arabe syrienne à Rakaya, Bilan : une vingtaine 
de tués minimum et une quarantaine de véhicules détruits.

Au sol les combats sont très violents entre les forces djihadistes d'Isis et Al Qaida rejointes par leurs parrains turcs et les forces syriennes et du Hezbollah appuyées par l'aviation de combat russe.
Dans la foulée l'aviation russe aurait mené un raid et détruit un convoi turc à Sarmin provoquant des destructions et des pertes importantes parmi les soldats turcs (info non confirmée)
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Dernière minute : plusieurs sources confirment ce bombardement russe d'un convoi turc précisant qu'un pont aérien a été organisé pour évacuer en urgence morts et blessés vers la Turquie avec 2 hélicoptères Cougars AS532UL sous couverture de F16 du 7ème division aérienne.
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En fin de journée, le commandement syrien a fermé l'espace aérien au dessus d'Idlib et l'Etat major russe a mis en garde la Turquie qu'il ne "garantissait plus la sécurité de son aviation" à partir du 2 mars.

Sur le terrain les turcs soutiennent ouvertement des terroristes islamistes qu'ils sont censés combattre selon les accords de Sotchi comme en témoigne ce reportage maladroit de l'agence turque Anatolie qui a été enlevé immédiatement après sa diffusion.

Dans ce reportage de la télévision turque le commentateur parle 
des rebelles modérés que soutient l'armée turque contre le régime
de Bachar el Assad, sauf que sur les images ces combattants portent
le brassard de l'organisation terroriste de l'Etat Islamiste (ISIS)

Une des batailles les plus importantes du moment se déroule pour le contrôle de la ville de Saraqib qui a été successivement occupée par les djihadistes puis libérée par les syriens avant d'être à nouveau reprise par les djihadistes et les turcs au cours de combats violents. Dans la nuit du 23 au 3 mars  les forces syriennes, détruisant les unités de Hayat Tahrir al-Sham (Al Qaïda/Daesh) pourtant soutenues par les turcs ont repris le contrôle de cette petite localité mais de grande importance stratégique: 


Saraqib  est un carrefour entre l'autoroute M4 qui est une voie logistique majeure venant de Russie et l'autoroute M5 qui est la voie logistique et l'accès rapide vers le front d'Idlib et Alep depuis Damas
Assaut final des forces syriennes et du Hezbollah libanais pour 
la libération de la ville de Saraqib, dans la nuit du 1er au 2 mars
Actuellement l'unité spéciale "Ridwan" du Hezbollah procède au nettoyage et à la sécurisation de Saraqib.

Ailleurs sur ce front Sud d'Idlib, d'autres localités sont prises par les uns puis reprises par les autres dans les spasmes incessants d'une ligne de front en ébullition tel par exemple le village de Kafranbel qui est à nouveau tombé cette nuit aux mains des djihadistes.

Forces turques engagées  aux côtés des djihadistes 
dans les combats en zone urbaine au Sud d'Idlib.
Les forces syriennes quant à elles portent en priorité leurs efforts sur des objectifs tel que Saraqib et qui sont des points clés stratégiques pour la viabilité du front et les opérations futures, Ainsi Damas et ses alliés concentrent-ils maintenant le gros de leurs forces d'assaut autour de Al Safa, tenue par des forces djihadistes affiliées à d'Isis et Daesh, soit:  
  • 3 divisions blindées, 
  • 1 division et 2 brigades d'infanterie mécanisée,
  • 3 brigades d'artillerie avec des Lance-Roquettes Multiples Golan, 
  • 1 division des Forces spéciales, 
  • la Brigade iranienne Al Qods et 
  • la Force Tigre, unité d'élite syrienne.

On observe sur cet organigramme de bataille la présence de forces russes aux côtés des forces syriennes. En effet les russes dont la force principale est aérienne sont aussi engagés au sol dans les opérations anti terroristes menées par leurs alliés syriens (et en conformité avec les résolutions de l'ONU concernant la lutte contre Daesh et l'Etat islamique): Ce sont des conseillers militaires, des observateurs, des unités de police militaire mais aussi des forces spéciales chargées de missions de renseignement, de destruction ou de guidage des raids aériens de leurs chasseurs bombardiers.

L'OTAN gesticule et tergiverse

Malgré l'entrée en Méditerranée du groupe naval du porte avion US Eisenhower, les forces de l'OTAN  ne sont pas très rapides à répondre positivement à l'appel à l'aide du néo-sultan Erdogan, exception bien sûr du soutien politique de Stoltenberg le secrétaire général de l'Alliance et de la France et l'Allemagne qui l'un par servilité l'autre par intérêt ont répondu présent à Ankara. 

Et le chantage aux migrants organisé par Erdogan pour s'assurer de l'appui des occidentaux risque même de se retourner contre lui, à l'exemple de la Grèce, pays membre de l'OTAN qui se retrouve en première ligne face à la vague des réfugiés et qui a opposé son veto à une résolution de soutien à l'offensive turque en Syrie.

Le soutien militaire occidental à la Turquie sera donc dans l'immédiat minime, symbolique, logistique et "humanitaire", selon la définition qui lui a été donné par l'OTAN. Au pire pourrait-on voir des systèmes d'armes anti aériens "Patriot" déployés sur les frontières turques à titre défensif.

Avertissement iranien à la Turquie en forme de mise au point 

Du côté iranien et notamment des milices chiites du Hezbollah et de la force Al Qods de feu Soleimani, si leurs actions militaires se sont contentées jusqu'à aujourd'hui de participer aux actions défensives de l'armée arabe syrienne qui a fait appel à leurs unités en renfort, le "Centre consultatif iranien en Syrie" qui coordonne leur stratégie a adressé à Ankara un communiqué qui n'écarte pas une action plus offensive de l'Iran sur les forces d'invasion turques. Cette position iranienne à la fois ferme et retenue rejoint celle de la diplomatie russe qui refuse de céder au chantages d'Erdogan mais garde la porte ouverte pour des négociations.

Mais de ce côté diplomatique on y verra certainement plus clair jeudi prochain, à l'issue de la rencontre prévue entre les présidents Erdogan et Poutine, ce dernier cherchant à trouver une sortie de crise évitant un conflit international, tout en préservant la légitimité de son allié syrien à reconquérir son territoire national et le débarrasser des groupes armés terroristes qui l'infectent.

A suivre....


 Publié le 1er mars 2020, à 20h00

Une ligne rouge a t-elle été franchie par la Turquie ?

En fin d'après midi, un autre sukhoi 24 aurait été abattu par les forces turques au dessus de Jabal Zawiya au moment où les chasseurs bombardiers russes appuyaient les forces syriennes dans leurs combats terrestres contre les djihadistes.
Pour le moment les infos sont contradictoires concernant ce tir, mais il se pourrait qu'il s'agisse d'un avion russe abattu par les turcs, ce qui n'augure rien de bon pour les négociations diplomatiques programmées cette semaine entre Moscou et Ankara.
Pour la Russie et les chances de paix il faut espérer que cette info soit fausse.

Quoiqu'il en soit il est confirmé que des F-16 C/D turcs ont bien réalisé 2 incursions de combat dans l'espace aérien syrien aujourd'hui. Ils auraient abattu un chasseur syrien Sukhoi et endommagé un second.

De son côté, la défense antiaérienne syrienne a détruit aujourd'hui 6 drones d'attaque turcs dans le ciel d'Idlib.

Au sol les combats acharnés se poursuivent pour le contrôle de Kafrandel, Saraqib ou les chasseurs russes concentrent leurs frappes en fin de journée, Kafr Nabl, Idlib et d'autres villages situés dans son Sud Est.

A Saraqib les forces syriennes dont la célèbre "Force Tigre" ainsi que des unités du Hezbollah iranien progressent victorieusement vers le centre ville et les,derniers quartiers renusxpar les djihadistes.

Ce soir des drones de combat des turcs ou des djihadistes ont attaqué la ville syrienne de Hama sous le feu de ses défenses antiaériennes.

Défense AA de Hama en action contre des drones d'attaque ennemis.

Publié le 1er mars 2020, à 16h00

Engrenage infernal en Syrie

Le secteur au Sud d'Idlib où se déroulent les combats les,plus violents.

L'escalade meurtrière continue dans le Nord de la Syrie entre les forces turco-djihadistes et les forces irano-syriennes soutenues par la Russie.

Tandis que de violents combats au sol font rage dans Saraqib, Dadikh et Idlib notamment, 2 chasseurs syriens ont été abattus par les turcs dans le ciel syrien, leurs pilotes, qui se sont éjectés sont sains et saufs, tandis qu'un 3ème drone d'attaque turc a été abattu à son tour.

Un des deux Sukhoi 24 syriens abattus par les forces turques

La Russie, qui évite pour le moment au maximum une riposte directe sur les troupes turques afin de garder ouverte la porte des négociations, est cependant loin de céder aux injonctions d'Erdogan qui intime à ses troupes de reculer devant son offensive. Ainsi les,forces aériennes de,la Fédération continuent leurs campagnes croissantes de bombardements des djihadistes, un pont aérien logistique russe important (7 vols de gros porteurs Il-76, et 2 de Tu-154)arrivant sur Lattaquié a été observé au cours des dernières heures et une flotte russe avec notamment des frégates lance-missiles Kalibr est en train d'arriver devant les côtes syriennes.


Publié le 1er mars 2020, à 13h00

Ah les cons !

Rions un peu ...

En ce moment un véritable concours de connerie semble opposer les turcs et leurs bien-aimés djihadistes d'Al Qaida :

Les barbus ont abattu ce matin un aéronef aux cris de "Allahu Wakbar" avant de s'apercevoir qu'il s'agissait en fait d'un drone d'attaque ""Anka S" de l'armée turque qui les soutient laquelle n'en a plus que 6 d'opérationnels sur les 12 initialement déployés.


Quant aux ottomans, ils ont lancé aujourd'hui une nouvelle offensive contre l'armée syrienne baptisée "Printemps de paix", et demandent aux forces russes qui "ne sont pas visées"de bien vouloir quitter leurs positions et reculer ! Ils ont le droit de rêver non ?

"Les cons ça ose tout et c'est même à ca qu'on les reconnait" (M. Audiard)...


Publié le 1er mars 2020, à 13h00

"La réponse du berger..."

En réponse à la perfidie et trahison de confiance du leader turc (voir post précédent) le président Poutine a donné le feu vert à ses forces armées pour stopper la progression des groupes terroristes rendue possible que grâce au soutien meurtrier que leur donne Ankara.


Depuis ce matin les chasseurs bombardiers russes ont lancé dans le Nord Ouest syrien de multiples contre-attaques sur les forces du Front de Libération Nationale et leurs alliés djihadistes, tous soutenus par les forces turques.

Les opérations qui se concentrent sur la région d’Al-Shughour (secteurs de Jabal Al-Zawiya et Jisr) vont probablement s'intensifier et s'étendre sur tout le front du gouvernorat d'Idlib.

Ces frappes russes décisives sont une riposte aux offensives menées par les turcs et leurs auxilliaires djihadistes contre l'armée arabe syrienne à Jabal Al-Zawiya et Saraqib mais aussi un avertissement on ne peut plus clair adressé au néo-sultan Erdogan.

Avec l'obstination criminelle de son leader risque de se retrouver dans une crise politique nationale et un isolement international comme le montrent les polémiques croissantes existant au sein de l'OTAN concernant son offensive en Syrie. Ainsi la Grèce qui est en première ligne face au tsunami migratoire déclenché par Ankara a t-elle opposé son veto au soutien de lOTAN à la Turquie.


Publié le 1er mars 2020, à 08h00

La fourberie turque

Lorsque le président de la fédération de Russie devant la flambée des opérations meurtrières dans le Nord de la Syrie contacte son homologue turc Erdogan pour des négociations, il ordonne un cessez le feu sur Idlib à partir du 29 février pour ses forces aériennes en gage de bonne volonté.

De son côté le néo-sultan Erdogan, en a profité pour améliorer la coordination militaire des djihadistes d'Al Qaida soutenus par son armée, et lancer des raids aériens meurtriers dans la profondeur du dispositif syrien

Drone de combat turc. Armé de missiles cet UAV est capable de réaliser des attaques furtives et précises dans la profondeur d'un dispositif militaire. Observation: Ankara en a vendu à Kiev au moins 6 unités dont les personnels sont actuellement en formation et a l'entraînement dans l'Ouest ukrainien.

Concernant ces raids aériens turcs et contrairement à mon dernier point de situation d'hier, il semble que les F16 n'y ont pas participé mais seulement des drones d'attaques qui sont actuellement au nombre d'une douzaine déployée sur le front.
Un de ces drones a d'ailleurs été abattu par la défense sol air syrienne de Lattaquié il y a 2 jours.

Aujourd'hui, face à la fourberie turque, les forces aériennes de la Fédération de Russie ont repris leurs bombardements sur les positions djihadistes d'Idlib. Quant à l'Iran qui subit également des pertes notables sous les bombardements turcs, Téhéran a prévenu Ankara que ses forces riposteraient désormais contre les forces turques.

L'escalade militaire et des tensions entre les acteurs engagés sur ce front septentrional syrien continue donc dans un spirale accélérée violences meurtrières.

À suivre...

Erwan Castel

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