L'OTAN malade parade en Mer Noire

30 mars 2020 matin

Depuis plusieurs jours, alors que le virus Covid19 accapare l'attention du monde, les forces de l'OTAN maintiennent et même resserrent leur étau aux frontières de la Russie, et notamment dans la région de cette mer Noire entrée en ébullition depuis le crise ukrainienne et la guerre dans le Donbass.

Depuis son référendum de retour au sein de la Fédération de Russie, la péninsule de Crimée est, avec les républiques séparatistes du Donbass, au cœur des nouvelles tensions Est-Ouest facturant encore et toujours l'Europe.

Régulièrement je signale sur ce blog des missions d'observation réalisées par les aeronefs de l'OTAN au large des côtes de Crimée, et des frontières continentales russes, mais aussi le long de la ligne de front du Donbass.

Ces vols sont réalisés surtout à partir de des moyens de l'US air force : drones stratégiques "Global Hawk", ou avions de reconnaissance "Poséidon" ou "Rivet Joint" basés à Sigonella en Sicile, mais aussi ceux de la Royal Air Force britannique avec notamment les avions de reconnaissance "Sentinel R1".

Ces activités aériennes de renseignement de l'OTAN sont complétées par des activités radars et satellites maritimes et spatiales, et certainement aussi terrestres à partir du territoire ukrainien où s'implantent plusieurs bases côtières logistiques et stations radars de l'OTAN.

Les objectifs de ses missions de reconnaissance menées par l'OTAN au plus près des frontières russes sont principalement la péninsule de Crimée, les républiques du Donbass et les régions russes avoisinantes. Et nul doute que les renseignements recueillis sont partagés avec l'État Major Major ukrainien dont les forces sont déployées dans le Donbass et au Nord de la Crimée.


30 mars 2020 après midi
29 mars 2020
27 mars 2020
29 mars 2020
28 mars 2020
27 mars 2020
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26 mars 2020
25 mars 2020

Tous ces vols de reconnaissance sont repérés grâce à leurs systèmes d'identification (IFF) qui reste allumé en temps de paix pour ne pas être interprété comme vol hostile par les systèmes de défense antiaérienne des pays survolés ou côtoyés. On peut les retrouver avec  les détails de leurs plans de vols et numéros d'identification sur différents sites relayant les trafics aériens militaired comme par exemple : les comptes Twitter "Radar 360°", "Itamilradar", "Milradar" ou "Cristina samaliot".



"Europe Defender 2020" attaqué par "Covid19"



Pour quelle raison et dans quel cadre est réalisée cette inhabituelle activité d'espionnage des forces de renseignement sur les frontières russes de cette région de la mer Noire et le front du Donbas. 
Alors qu'elles avaient été annoncées fortement réduites pour cause de Coronavirus, les manoeuvres de l'OTAN “Europe Defender 2020” prévues en avril et mai prochains semblent être maintenues malgré tout.
Contrairement à des exercices secondaires comme "Saber strike" (dans les pays baltes) ou "Cold response" (Norvége) qui ont été quant à eux annulés devant la menace de l'épidémie de Covid19, ces manœuvres "Europe Defender", qui se veulent être la plus importante démonstration de force de l'OTAN depuis la fin de la (première) guerre froide, sont jusqu'à nouvel ordre et contre toute intelligence maintenues. Au pire seront-elles  juste "réduites" selon les dires du secrétaire général de l'OTAN, Jens Soltenberg. 

D'ailleurs déjà 6000 hommes et 9000 véhicules ont été déployés dès janvier pour préparer le débarquement des gros effectifs de ces manoeuvres  au colossal budget de 315 millions d'euros et qui voulaient initialement faire jouer sur les frontières russes 37.000 soldats de l'OTAN dont 20 000 américains.

Mais voilà, le Covid19 a depuis surpris l'arrogance occidentale jusque dans les plans de l'OTAN, frappant ses pays membres jusqu'à l'État-major même de l'État Major d' "Europe Defender 2020" avec par exemple le général Salvatore Farina qui vient d'être testé positif au Covid19 et mis en qurantaine ainsi que minimum 2 officiers danois qu'il a contaminés lors d'une réunion.

Du coup ces exercices aux ambitions démesurées voient non seulement leurs effectifs fondrent comme neige au soleil avec des participations réduites comme celle des USA voire carrément annulées comme celle de l'Allemagne. Et, cerise sur le gâteau,  il y a maintenant des territoires classés de niveau 3 du fait de l'impact sanitaire subi, qui se retrouvent exclus du "war game" de l'OTAN, comme l'Italie par exemple.

Mais malgré tous ces imprévues et menaces, l'OTAN maintient contre bon sens et virus sa démonstration de force en Eurooe et sur les frontières russes, quitte à n'y faire finalement déambuler une cadavérique soldatesque de tousseteux et tubards  titubant...

En attendant l'OTAN dont les ressources logistiques seraient bien plus utiles à acheminer les moyens sanitaires sur le front occidental du Covid19 (ce que font d'ailleurs les forces aériennes russes !) préfère envoyer parader dans le ciel de la Mer Noire ses fleurons technologiques du renseignement strategiques qui aujourd'hui ne jouent plus que le rôle de caches-misères qui ne trompent personne, pas même les mouettes rieuses de la mer d'Azov !

Erwan Castel

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