Retour aux avants postes du Donbass
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A défaut d'une routine que le danger interdit, nous sommes désormais accoutumé aux rythme de travail de la brigade, alternant entre services à la caserne, missions au front, et repos à la maison.
Mercredi 15 novembre 2017
Après quelques jours et nuits de repos passés loin des explosions et des crachats, je suis retourné au régiment pour une nouvelle rotation sur la ligne de front au Nord de Donetsk.
La guerre du Donbass, enlisée dans les tranchées depuis les accords de Minsk, fait de nous des sentinelles subissant les tirs permanents d'un ennemi qui reste pour la plupart du temps invisible à nos yeux et lignes de mire.
De notre côté le feu de nos armes est exceptionnel, seulement s'il est justifié et les cibles acquises. Point de débauche de haine (ou d'exaspération) et de gaspillage de munitions. Cela dénote de la maturité des soldats, d'une discipline et d'unités disposant d'un encadrement professionnel et actif.
Cette différence des comportements qui est la conséquence d'une différence des mentalités montre, s'il en était besoin, la différence identitaire existant entre le Donbass russe et l'Ukraine prise en otage par un bandériste occidentale (d'une région rattachée au pays que en 1939 par l'armée rouge)
Nous assistons à un choc des systèmes et des idéologies qui plonge un pays, qui n'a existé factuellement qu'en tant que République Socialiste Soviétique au XXeme siècle, dans une désintégration logique menant à une guerre civile manipulée par un Occident soumis à une russophobie exogène au service d'intérêts mondialistes...
Dans nos tranchées, bunkers et postes de combat, nous sommes évidemment bien loin de cette tectonique géopolitique, même si nous sommes déployés sur une de ses failles principales
Notre attention majeure est de tenir notre secteur, de veiller mutuellement à la sécurité des camarades de combat... et de dormir et manger dès que possible.
Volontaires sur le front du Donbass, nous ne sommes pas des héros, mais juste des hommes conscients et libres et qui veulent le rester.
Erwan Castel
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