Esprit impérial contre carcan national

Voici un clip d'Oleg Gazmanov chantant la puissance d'une Russie forte de ses diversités naturelles, ethniques, culturelles et religieuses...


On y voit par exemple les grandes religions présentes dans la Fédération rappelant au passage que l'unité identitaire d'un empire n'est par sur une modélisation idéologique, ethnique ou sociétale mais sur une conscience et une volonté de faire se converger les diversités humaines au service d'une destinée commune vécue librement...

Bien sûr, comme dans toute réalisation d'un idéal, tout n'est pas parfait ou facile, mais dans le cas de la Russie, pour côtoyer sa diversité quotidiennement sur le front du Donbass, je peux témoigner que son identité n'est pas définie par un concept politique artificiel imposé par un dogme étatique, mais par un sentiment naturel d'appartenance supérieure forgé par l'Histoire et des relations respectueuses et protectrices de la différence de "l'autre". Ainsi trouve t'ont réunis dans la même tranchée, des volontaires bouriates, caucasiens, européens, sibériens, tatars; chrétiens orthodoxes, musulmans, juifs ou païens... et dont certains ont traversé 11 fuseaux horaires pour venir protéger le lointain peuple frère russe du Donbass.

Je rêve que parmi mes amis ceux qui sont nationalistes abandonnent l'archaïsme de l'absolutisme royal/républicain d'un pouvoir centralisateur qui prétend, dans un esclavagisme colonialiste de la pensée, définir l'identité culturelle religieuse politique etc... de ses sujets/citoyens.

Les États nations ont failli jusqu'à trahir leurs propres valeurs pour de multiples facteurs, internes et externes. Mais la principale raison de leur désagrégation est que leur pouvoir est artificiel et élitiste issue d'un autoritarisme descendant contrairement à l'esprit fédéral qui procède par une gouvernance montante dont chaque niveau est représentatif de sa strate populaire locale qui la fait vivre. Le système des partis politiques français par exemple fait que les soi disant représentants du peuple obéissent plus, dans leur travail parlementaire, à des consignes idéologiques théoriques universalistes et figées plus qu'aux aspirations pratiques de leurs électeurs.

Il est intéressant d'observer que les soutiens français à la rébellion séparatiste du Donbass sont le fait d'hommes et de femmes (wue je salue amicalement au passage) et dont beaucoup sont issus ou sympathisants de la mouvance dite d' "extrême droite", à la pensée politique centralisatrice et jacobine, voire pour certains ethnocentrée et culturocentrée. A l'inverse, la gauche socialiste et communiste qui par idéologie est théoriquement proche des révoltes populaires contre des gouvernement fascisant, est quant à elle complètement absente du débat !

Cela montre bien que les repères idéologiques traditionnels gauche / droite sont (consciemment ou inconsciemment) désuets voire inversés dans l'esprit de ceux qui s'y positionnent encore. Ce qui conduit des "antifas" à exprimer une pensée totalitariste et violente.

Un nouveau cadre, sur fond d'effondrement systémique (donc idéologique) qui est celui de la post-modernité s'est donc imposé dans la réflexion métapolitique et amène dans une apparente incohérence des nationalistes jacobins à admirer comme exemple le système fédéral de la Russie, alors que les libertaires se soumettent à une pensée unique hégémonique.

Bien sûr, on pourra arguer que les uns fantasment sur le modèle russe dans lequel ils reportent leur ethno ou religiocentrisme et les autres en menant des combats plus asociaux que sociétaux se laissent manipuler par une propagande de guerre diabolisant la même Russie.

Le fait est que l'effondrement des systèmes aux pouvoirs absolutistes qui ont marchandisé les libertés de leurs peuples, après avoir tenter d'étouffer leurs identités, se traduit par un réveil de ces derniers, tandis que les systèmes fédéraux aux principes intemporels et immatériels résistent mieux à l'hégémonie vampirique de la globalisation et ceci en partie grâce à la dynamique de leurs peuples qui soutiennent un pouvoir issu d'une subsidiarité et qui respecte leurs identités multiples.

On pourra me rétorquer que "comparaison n'est pas raison "... n'empêche que ici, des tatars musulmans se battent librement pour protéger une terre orthodoxe, prouvant par leur engagement sacrificiel que la "notion d'empire" ne se limite pas comme la "définition de la nation" (au sens politique de l'Etat-nation) à une communauté idéologique religieuse ou ethnique qui, ayant le pouvoir politique, le met au service d'un prosélytisme dogmatique et unique.

Il est temps selon moi de rouvrir ce débat nation/empire, jacobin/girondin, centralisme/fédéralisme pour mieux unir, dans ce nouvel environnement géopolitique post-moderne, les uns et les autres autour de leurs valeurs civilisationnelles communes car, "in fine" le fond métapolitique intemporel est plus important que sa forme politique historique ...surtout quand "les barbares (mondialistes) sont sous les remparts de la cité" européenne !

Bref, voilà quelques réflexions, un peu en vrac je le reconnais, inspirées par ce clip d'Oleg Gazmanov que j'ai écouté une nouvelle fois, cette fois dans la chambrée de la caserne où je suis revenu aujourd'hui.

Le débat, bien entendu est ouvert !

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya...

...de nationalité bretonne, citoyenneté française et identité européenne.

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