Les "sauts de crapauds" continuent

Kiev tire sur la corde des accords de Minsk


Depuis et malgré les accords de Minsk, l'armée ukrainienne grignote la zone grise située entre les 2 lignes de tranchées et qui est censée rester démilitarisée pour faciliter l'application du cessez le feu.

En réalité cette zone neutre ressemble à une peau de chagrin qui transforme peu à peu, sous les avancées successives des ukrops baptisées par eux-mêmes "sauts de crapaud", la ligne de front en zone de contact.

Ainsi (du Sud au Nord) des secteurs de Shirokino, Marinka, Spartak, Yasinovataya, Zaitsevo ou Debalsevo où les ukrops se sont encore emparés de 2 villages situés dans la zone grise entre Svitlodarsk et Gorlovka.

Dans ces zones illégalement occupées, les ukrainiens sont arrivés à portée de tir des positions républicaines qu'ils mitraillent désormais en continu avec leurs armes légères, rendant l'application du cessez le feu impossible, et terrorisant les populations qui vivent encore dans ces zones coincées ou ecartelées par le front.

Le pire est certainement que ces violations flagrantes par Kiev d'un engagement international signé à Minsk se font en toute impunité, sous les yeux d'observateurs de L'OSCE dont l'inutilité passive de leur présence qui pose question devient ici une complicité active à l'agression ukrainienne qui soulève indignation.

Erwan Castel

Source de l'article : Russie politics

Cette guerre du Donbass 
largement protégée par la communauté internationale


Karine Bechet Golovko


La prise, en toute impunité, par l'armée ukraine et le bataillon punitif Aïdar, de deux villages rattachés à la République de Donetsk, en violation des accords de Minsk et sans aucune réaction internationale oblige à poser plusieurs questions. Quelle est la mission de l'OSCE dans le Donbass, protéger la paix ou le pouvoir ukrainien? Quels intérêts défendent ces organismes internationaux, largement sous influence des Etats Unis, ceux d'une mythique communauté internationale intégrée ou les intérêts stratégiques anti-russes des USA? Tout cela rend impossible à ce jour de penser la paix en Ukraine et dans le Donbass, pour le plus grand malheur des populations locales, dont manifestement toutes ces grandes âmes se moquent comme de leur première layette. 

Dans la nuit du 22 novembre, l'armée ukrainienne et le bataillon punitif d'extrême droite Aïdar ont pris possession de deux villages situés à proximité de Gorlovka, Gladossovo et Travnevo. Les missions de l'OSCE dans la zone ont eu la bonne idée de ne pas poursuivre leur inspection jusqu'à ces zones. Comme souvent lorsque l'armée ukrainienne mène une opération. Ce qui permet à cette organisation de produire des compte-rendus sur mesure, écrivant objectivement ce qu'ils voient, taisant les raisons de leurs circuits et timing. 

Mais cette fois-ci la population ne s'est pas résignée à cette aveuglement sélectif des missions internationales censées les protéger et a adressé une lettre à son responsable, signée par quelques habitants. La voici:


Les habitants y dénoncent des enlèvements et la déportation de civils vers une destination inconnue, organisés par les militaires ukrainiens et demandent que, conformément aux accords de Minsk dont cette mission de l'OSCE est garante, leur village soit rendu à DNR, dont ils font partie.

Le directeur de la mission de l'OSCE dans le Donbass, Alexandre Hug, après un certain temps, a reconnu avoir reçu la lettre ... mais a exprimé des doutes quant à son authenticité. Pour autant, afin d'oter ces doutes, alors que la réaction normale en la situation eut été d'envoyer une patrouille sur place, voire de se déplacer lui-même, les accusations étant grave, rien n'a été fait. Depuis le 22 novembre. Rien.

Si l'armée ukrainienne est en droit d'occuper des villages en zone démilitarisée, alors le dirigeant de DNR Zakhartchenko estime que eux aussi sont en droit de le faire, de manière parfaitement symétrique, donc également sans violation des accords de Minsk et des cessez-le-feu.

Pour comprendre la situation, il faut remettre cette violation dans le contexte des violations récurrentes par l'armée ukrainienne, qui pourtant reporte intégralement la faute sur les armées du Donbass. Voici les cartes des violations, diffusée en français par l'agence d'information Novorossia, qui permettent une véritable vision globale de la situation.

Voici les données concernant la semaine du 14 au 20 novembre, qui a précédé cette invasion dans la zone démilitarisée dans la région de Gorlovka:


Voici les données des violations commises par l'armée ukrainienne pour la semaine du 20 au 26 novembre, justement au moment de la prise des villages:


Etrange comportement de l'OSCE, qui se refuse à voir les infractions commises par l'armée ukrainienne. Qu'en est-il de l'impartialité au service de la paix? La mission réelle semble être ailleurs.

Il suffit pour cela de suivre les déclarations du représentant spécial pour l'Ukraine, Kurt Volker, qui estime que les négociations concernant la mission de paix dans le Donbass avec son homologue russe, V. Surkov, régressent. La Russie, donc, ne veut pas la paix. Etrange, vraiment, lorsque l'on voit les propositions américaines sur le sujet:
  • he U.S. idea, Volker told me, is to create a true U.N. peacekeeping force that would have not only free rein but also security authority throughout contested areas. The force must have access to the Ukraine-Russia border and not have any Russian personnel in it, he said.

Refuser la présence de russes dans cette mission de paix, c'est considérer la Russie non pas comme garant des accords de Minsk, mais comme partie. C'est reprendre la position ukrainienne de la Russie - pays agresseur. Sans oubler qu'il s'agit ici non pas d'une mission qui soit sur la ligne de démarcation, mais qui occuperait tout le territoire de DNR et LNR, mettant de facto fin à une quelconque possibilité de négociation politique de ces territoires, tranformés en Kosovo. Evidemment, c'est inacceptable. Des propositions que les Etats Unis savaient inacceptables, mais quand même lancées, permettant ensuite de rejeter sur la Russie l'échec du processus de paix. Simple, simpliste, voire primitif, mais vu le niveau de conditionnement de l'opinion publique internationale aujourd'hui, c'est suffisant pour fonctionner.

Si l'OSCE joue un rôle dans le Donbass, ce n'est pas celui du gendarme impartial, son degré de collusion avec le pouvoir ukrainien est beaucoup trop important pour cela. Cette organisation, de facto sinon volontairement, légitime les infractions au processus de Minsk commises par l'armée ukrainienne, par une vision systématiquement tronquée de la situation. 

Alors que les Etats Unis se préparent à envoyer des armes létales, alors que les négociations sur cette mission de paix sont au point mort et impossible en l'absence d'une réelle volonté de mettre fin au conflit, aucune sortie de crise n'est prévisible à court terme.

N'oublions pas que l'Ukraine est l'épine plantée dans le talon du pouvoir russe, le levier confortable permettant et de canaliser et de justifier l'hystérie anti-russe qui sert de matrice géopolitique en Occident. Avant les élections présidentielles de 2018, il n'y a aucune raison de faire ce "cadeau" politique à V. Poutine en permettant la résolution du conflit dans le Donbass, au contraire, il faut s'attendre à une aggravation de la situation internationale. 

Ce dont, malheureusement, la Russie est consciente. Le Président Poutine a donné ordre à toutes les grandes entreprises du pays à être prêtes, le cas échéant, à passer à l'économie de guerre:
  • “I would like to note that the ability of any economy to rapidly increase the output of defense products and services when it is needed is one of the most important conditions of the nation’s military security. All strategic and… large enterprises must be ready for this,” Putin stated.

Karine Bechet Golovko



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