Le jour où l'intolérable s'imposa
Il y a 6 ans, le 2 juin 2014, intervenait le bombardement aérien ukrainien de la ville de Lugansk, date cruciale dans la radicalisation de la guerre du Donbass et accessoirement dans mon engagement pour sa cause.
Rappel :
Début 2014, les manifestations pro-occidentales du Maïdan, que les cyniques oseront appeler "la révolution de la dignité", avaient déclenché un vaste mouvement de réprobation dans les régions pro-russes de la Novorossiya historique (d'Odessa à Kharkov en passant par Donetsk) située dans l'arc Sud / Sud Est / Est de l'Ukraine. A l'issue du coup d'Etat de février, tandis que la Crimée opère son retour référendaire en Russie, le mouvement anti-maïdan va rapidement demander une fédéralisation du pays, laquelle va subir une répression de plus en plus sanglante de la part des nouveaux maîtres de Kiev au cours de laquelle 4 événements majeurs qui, attribuant au président ukrainien par intérim Oleksandr Turtchinov le funeste surnom de "pasteur sanguinaire", vont précipiter l'Ukraine dans une guerre aussi hallucinante que meurtrière mais que pas un seul de ses successeurs (Porochenko et Zelensky) ne va tenter d’éteindre.... bien au contraire !
- Le 13 avril 2014, le nouveau régime de Kiev refusant de dialoguer avec les manifestants pro-russes qui refusent l'ostracisation de leur identité culturelle parle pour la première fois de "guerre" à mener et lance contre le Donbass une "Opération Spéciale Antiterroriste" (ATO) au lendemain de la visite à Kiev... de John Brennan, le directeur de la CIA (tiens tiens !).
- Le 2 mai 2014, des paramilitaires nationalistes ukrainiens composés essentiellement de néo-nazis, de hooligans et de collaborateurs du nouveau gouvernement issu du Maïdan, attaquent des manifestants fédéralistes dans les rues d'Odessa puis massacrent ceux qui s'étaient réfugiés dans la maison des syndicats (42 personnes assassinées et brûlées vives et près de 250 autres blessées).
- Le 9 mai 2014, le bataillon spécial néo-nazi "Azov" prend d'assaut avec ses véhicules blindés la ville portuaire de Mariupol dans le Sud de la République Populaire de Donetsk tuant et blessant plus d'une centaine de personnes et installant sur la cité devenue depuis sa ville de garnison une répression et une terreur qui n'a jamais cessé.
- Le 26 mai 2014, dans un premier raid aérien important lancé contre la zone aéroportuaire tenue par les séparatistes au Nord de Donetsk, l'aviation de combat ukrainienne bombarde également le quartier résidentiel d'Oktyabrsky faisant là aussi des dizaines de tués et blessés parmi la population civile.
Et cette liste d'événements installant dans un crescendo de violences folles une politique génocidaire ukrainienne dans le Donbass n'est pas exhaustive et pour ce seul premier mois de mai 2014 on pourrait en rajouter d'autres tout aussi symptomatiques de cette russophobie hystérique et meurtrière libérée, comme par exemple les premiers bombardements de Slaviansk par l'artillerie lourde de Kiev les 26, 27 et 28 mai 2014.
Puis il y a ce bombardement meurtrier impensable du 2 juin 2014 réalisé vers 15h00 par l'aviation de combat ukrainienne qui tire des roquettes S8 au coeur du centre ville de Lugansk, frappant d'effroi une population civile et ceux qui suivent alors l'évolution inquiétante de ce conflit entre les putschistes du Maïdan et les séparatistes du Donbass. Et là, pour tenter de déresponsabiliser le régime de Kiev impossible d'être à nouveau hypocrite et d'invoquer l'incontrôlabilité de paramilitaires néo-nazis (mais si utiles au nouveau régime) comme lors des massacres des 2 et 9 mai à Odessa et Mariupol ou des "dommages collatéraux" excuses mensongères coutumières des guerres occidentales pour justifier les victimes civiles comme celles du 26 mai à Donetsk.
Car ce que vit le Monde ce jour là, 15 années après les raids aériens de l'OTAN sur la Yougoslavie, c'est bien un nouveau bombardement criminel à caractère génocidaire d'une ville européenne et qui sonne à son tour pour la jeune république populaire de Lugansk un point de non retour, tout comme celui franchi une semaine auparavant avec les frappes aériennes réalisées sur sa sœur jumelle de Donetsk.
Ce jour là l'inacceptable aurait du faire bondir les prétendues "démocraties droitdel'hommistes" occidentales, déjà alertées, entre autres, par les massacres du Maïdan, d'Odessa, de Mariupol, de Donetsk. En effet, le fait qu'un gouvernement, qui plus est en Europe et soutenu par elles, fasse bombarder intentionnellement par son aviation de combat une population civile désarmée au coeur de sa cité dépasse de très loin cet "acceptable" politique déjà très contestable.
Or il n'en a été rien, comme à Odessa, Mariupol ou Donetsk, les élites occidentales ont regardé ailleurs, leurs chiens de garde médiatiques limitant quasiment l'information dans la rubrique éphémère des faits divers. Et ce silence méprisant et complice des gouvernements occidentaux concernant les crimes de guerre ukrainiens continue depuis plus de 6 ans, même après que certains soient pourtant devenus "garants des accords de paix" qui seront signés à Minsk et renouvelés en février 2015.
Pire que cela, quelques jours plus tard après ce massacre de civils, le 14 juin, la presse occidentale, qui regarder du côté du Donbass quand ça plait à ses maîtres, fustigera les "séparatistes" d'avoir abattu "cyniquement et traîtreusement" un avion militaire ukrainien transportant des parachutistes et des munitions vers l'aéroport de Lugansk !
Une Honte pour l'Occident !
Ce jour là l'inacceptable aurait du faire bondir les prétendues "démocraties droitdel'hommistes" occidentales, déjà alertées, entre autres, par les massacres du Maïdan, d'Odessa, de Mariupol, de Donetsk. En effet, le fait qu'un gouvernement, qui plus est en Europe et soutenu par elles, fasse bombarder intentionnellement par son aviation de combat une population civile désarmée au coeur de sa cité dépasse de très loin cet "acceptable" politique déjà très contestable.
Or il n'en a été rien, comme à Odessa, Mariupol ou Donetsk, les élites occidentales ont regardé ailleurs, leurs chiens de garde médiatiques limitant quasiment l'information dans la rubrique éphémère des faits divers. Et ce silence méprisant et complice des gouvernements occidentaux concernant les crimes de guerre ukrainiens continue depuis plus de 6 ans, même après que certains soient pourtant devenus "garants des accords de paix" qui seront signés à Minsk et renouvelés en février 2015.
Pire que cela, quelques jours plus tard après ce massacre de civils, le 14 juin, la presse occidentale, qui regarder du côté du Donbass quand ça plait à ses maîtres, fustigera les "séparatistes" d'avoir abattu "cyniquement et traîtreusement" un avion militaire ukrainien transportant des parachutistes et des munitions vers l'aéroport de Lugansk !
Une Honte pour l'Occident !
Bombardements de Lugansk du 2 juin 2014
A l'occasion de ce triste anniversaire du bombardement de Lugansk, j'ai relu l'article "Ceci est aussi notre crime !" que j'avais écris le jour même de la tragédie depuis la lointaine Guyane Française où, dans l'insouciance amazonienne des "grands bois", je vivais et travaillais alors depuis 15 ans.
Aujourd'hui, relisant ce coup de gueule 6 années plus tard, non seulement je persiste et signe dans mon indignation et ma colère dirigée autant contre les soudards ukrainiens que contre leurs parrains occidentaux, mais j'étends mon dégoût à toute cette "opinion internationale" des médias mainstream à ces foules lobotomisées qui depuis plus de 6 ans affichent un silence méprisant vis à vis des atrocités ukrainiennes commises dans le Donbass mais qui pourtant chaque jour montrent leurs capacités à se mobiliser, s'indigner et manifester pour des faits divers survenus aux quatre coins de la planète eux aussi dramatiques mais souvent de bien moindre ampleur.
Oui les crimes ukrainiens perpétrés contre les populations du Donbass sont aussi et plus que jamais des crimes occidentaux..
Oui les crimes ukrainiens perpétrés contre les populations du Donbass sont aussi et plus que jamais des crimes occidentaux..
Peu de temps avant la tragédie de Lugansk, j'avais eu l'occasion de contacter sur les réseaux sociaux Inna Koukouroudzka, qui travaillait alors au service culturel de la jeune république de Lugansk, et nos derniers échanges concernaient sa politique identitaire culturelle, passion partagée avec l'indépendantiste breton que je suis. Quelques heures après le bombardement j'ai appris que mes dernières questions resteraient à jamais sans réponse, apprenant avec horreur que la femme déchiquetée et méconnaissable qui agonisa dans la rue de Lugansk ce jour là n'était autre qu'Inna Koukouroudzka.
L'agonie de Inna, qui fut capturée par les vidéastes amateurs qui se sont précipités avec les secouristes impuissants sur les lieux des bombardements ukrainiens, va devenir un autre symbole fort, et malheureusement pas le dernier, de la souffrance indicible de cette population du Donbass et de la folie furieuse des criminels de guerre ukrainiens.
Je me souviens de ces images terribles du bombardement de Lugansk qui fusaient ce jour là et qui ont hanté ma nuit blanche et les suivantes. J'ai tout d'abord hésité à montrer dans mon article initial les images insupportables des derniers instants de cette mère de famille déchiquetée par la haine et dont les dernières paroles furent pour ces filles. Mais, poussé par une colère toujours intacte aujourd'hui, j'ai décidé de la publier (dernière vidéo de l'article de 2014), rejoignant l'impudeur de cette société du spectacle dégénérant nos valeurs civilisationnelles, espérant naïvement que ces images, on ne peut plus choquantes, réveilleraient les consciences occidentales anesthésiées sur la réalité des événements...
Peine perdue !
Car, qui dans les rues des cités européennes connait les massacres ukrainiens d'Odessa, de Donetsk et de Lugansk et sait qu'ils ont été soutenus par leurs propres gouvernements et qu'ils continuent aujourd'hui ?! Personne à part une poignée de rebelles à la pensée unique dominante.... libres, conscients et qui révèlent par leur très petit nombre l'effrayante soumission des populations européennes à cette dictature de la marchandise occidentale qui incendie le monde et a organisé ici le coup d'Etat du Maïdan et cette guerre interminable dans le Donbass.
Depuis 6 ans de guerre, de souffrance et de fatigue, ce sont aujourd'hui ces morts qui par milliers portent nos fusils et nos stylos, et peu importe les sacrifices et le temps qu'il faudra consacrer à défendre la Liberté du Donbass et libérer la Vérité, nous ne baisserons jamais les bras, car ce serait tuer à notre tour une deuxième fois ces femmes et ses hommes massacrés par la haine d'une ploutocratie amorale qui veut réduire les peuples en esclavage.
"Pour Inna"
"Jusqu'à 3000 morts on vous couvre" avait dit en avril 2014 le président étasunien Obama à son poulain ukrainien Oleksandr Turtchinov porté au pouvoir par intérim après le coup d'Etat pro-occidental orchestré par les officines mondialistes sur le Maïdan en février de la même année.
Depuis 2014, cette barre abjecte de 3000 morts "acceptables" définie par un "prix Nobel de la Paix" a tragiquement explosé au delà des 20 000 tués dans une guerre immonde menée contre les populations de Donbass par le régime de Kiev, et qui est toujours "couvert" et soutenu de plus en plus par ses parrains occidentaux et l'OTAN.
Cette guerre du Donbass qui ravage le coeur de l'Europe est la honte de l'Occident et signe définitivement son arrêt de mort dans les coeurs des Hommes encore libres de penser.
Ce 2 juin 2014, 8 morts et 28 blessés sont tombés sous les roquettes des chasseurs bombardiers ukrainiens. Que leur souvenir soit éternel et nous éclaire sur nos devoirs !
Cette guerre du Donbass qui ravage le coeur de l'Europe est la honte de l'Occident et signe définitivement son arrêt de mort dans les coeurs des Hommes encore libres de penser.
Ce 2 juin 2014, 8 morts et 28 blessés sont tombés sous les roquettes des chasseurs bombardiers ukrainiens. Que leur souvenir soit éternel et nous éclaire sur nos devoirs !
"Fais ce que dois advienne que pourra !"
Erwan Castel