Rafael Luzvarghi, vers un jugement le 2 mai

Les paramilitaires néo-nazis du groupe C14 arrétant Rafael Luzvarghi pour le livrer à nouveau au SBU dans l'attente de son second procès

Depuis janvier 2017 je rend compte régulièrement ici du calvaire vécu par Rafael Luzvarghi, un camarade venu se battre dans les rangs des milices républicaines, puis piégé et arrêté par le SBU ukrainien et en attente d'un deuxième procès depuis près de 2 ans. Aujourd'hui il encoure une peine de 14 ans dans des geôles ukrainiennes où régulièrement  les pro-russes sont torturés et disparaissent. 

Rappel des faits : 
  • Rafael Luzvarghi est un volontaire brésilien originaire de São Paulo ayant combattu dans les rangs des milices du Donbass en 2014 et 2015. 
  • De retour au Brésil il a ensuite été arrête en octobre 2016, piégé par le SBU à Kiev via une société de sécurité ukrainienne qui lui avait faussement promis un emploi dans la sécurité maritime internationale. 
  • Le 25 janvier 2017, Rafael a été condamné à 13 ans de réclusion par le tribunal de Kiev mais son jugement a ensuite été cassé en août 2017. Dans l'attente d'un nouveau procès programmé pour le 6 juin 2018, Rafael Luzvarghi est libéré mais doit rester sur Kiev.
  • Initialement prévu d'être libéré dans le cadre d'un échange de prisonniers dans le Donbass, Rafael est retiré de la liste au dernier moment et retourne à Kiev.
  • Le 4 mai 2018, le groupe néo-nazi "C14" retrouve Rafael près d'un monastère ortthodoxe, ce dernier se réfugie près de la mission diplomatique brésilienne du district de Kiev-Pechersk, mais il est arrêté par les radicaux, et conduit au SBU.
  • Le 7 mai, le tribunal décide de l'incarcérer à nouveau pour 2 mois dans l'attente de son procès. Le même jour, le chef du SBU déclare que le combattant Brésilien ne peut faire l'objet d'un échange de prisonnier dans le Donbass.
  • Le 18 octobre, le tribunal prolonge une nouvelle fois la détention du brésilien jusqu'au 12 décembre et convoque une nouvelle audience  pour le 30 octobre 2018
  • Le 12 décembre 2018, la détention de Rafael est une nouvelle fois prolongée jusqu'au 25 janvier.
  • Le 25 janvier 2019, le tribunal ukrainien de Pavlograd (région de Dnipropetrovsk) prolonge encore la détention de Rafael jusqu'au 24 mars 2019,


Ce 19 mars 2019, le tribunal ukrainien du district de Pavlograd, dans la région de Dnipropetrovsk, a encore et toujours prolongé la détention jusqu'au 16 mai prochain du brésilien Luzvarghi accusé d'avoir participé dans le Donbass aux combats de la milice séparatiste en 2014 et 2015.

Au cours du débat judiciaire qui s'est tenu au cours de cette procédure pénale, les procureurs ukrainiens ont requis 14 années de prison avec confiscation des biens pour l'accusé, a rapporté le service de presse du procureur de Kiev. Le tribunal a également fixé la date du 2 mai non reconductible pour ce second procès attendu depuis août 2017.

Un peu plus tôt, le Procureur général adjoint d'Ukraine, Eugène Yenin, avait déclaré que le Brésil n'avait pas répondu aux demandes de la défense d'envoyer à l'Ukraine une demande d'extradition de son citoyen Rafael Lusvargi, et qu'il serait donc jugé et condamné en Ukraine.

Au cours de ces débats, Rafael Luzvarghi a plaidé coupable concernant ses activités au sein de "groupes armés non prévus par la loi (ukrainienne)", mais a nié toute participation à des organisations terroristes. 

Article référence : Politnavigator 


4 points sont à relever ici : 
  • L'accusation de "terrorisme" concernant l'engagement armé de Rafael Luzvarghi dans la Donbass va à l'encontre de la décision de l'ONU qui a refusé de qualifier les Républiques autoproclamées de Donetsk et Lugansk d'"organisations terroristes", lorsqu'elle a été interpellée en 2014 par le nouveau régime de Kiev qui cherchait à légitimer son "opération spéciale antiterroriste" dans le Donbass.
  • L'accusation d'avoir intégrer des "groupes armés non prévus par la loi (ukrainienne)" va poser un problème au tribunal, car cette illégalité des milices du Donbass au regard de l'article 17 de la Constitution ukrainienne qui interdit "la création et le fonctionnement de formations armées non prévues par la loi", doit également s'appliquer aux bataillons spéciaux autonomes des nationalistes ukrainiens.
  • Le silence des autorités brésiliennes qui jouent les Ponce Pilate avec le sort de leur ressortissant Rafael Luzvarghi est une violation du droit citoyen de pouvoir faire appel à une assistance consulaire et demander son extradition judiciaire vers son pays d'origine. Mais cette lâcheté du gouvernement Borsalino n'est pas surprenante quand on connaît sa servilité à la politique étrangère étasunienne. 
  • L'ingérence des paramilitaires nationalistes dans la procédure judiciaire ukrainienne, qui doit se plier à leurs exigences vengeresses haineuses. Depuis que le premier procès de Rafael a été cassé, les bandéristes n'ont eu de cesse que de réaliser des démonstrations de force pour obtenir sa nouvelle incarcération et influencer le  tribunal pour lui appliquer une peine maximale.
Cela dit, le sort de Rafael reste très critique, car si la peine disproportionnée demandée est retenue, il risque fort de disparaître dans les culs de basse fosse d'un régime soumis à des criminels bandéristes qui chercheront à assouvir leur haine des séparatistes auprès d'un homme qui ne peut plus se défendre.

Rafael est aujourd'hui un prisonnier politique, au pire un prisonnier de guerre mais en aucun cas un criminel car les combats auxquels participent les volontaires sont ceux d'une milice républicaine identifiée et encadrée s'opposant à une autre force armée identifié agressant son territoire. Sa condamnation reviendrait à criminaliser toute la milice et à travers elle toute la population civile du Donbass qui a initié la rébellion séparatiste.

Voilà pourquoi il est important de continuer à braquer nos projecteurs sur cet homme courageux qui n'a fait que son devoir de soldat sans jamais commettre de crime, et de partager l'information au maximum sur vos réseaux.

Erwan Castel


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