Le feu dans le frigidaire

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Le froid est devenu un compagnon clandestin qui, s'il aide à maintenir les sens en éveil lors des longues veilles où rien ne se passe, arrive rapidement à rendre pénible les gardes aux créneaux venteux de "forteruine". 

Notre Mourka elle aussi fait des pauses de plus en plus longues auprès du poêle à bois ou sur les genoux des soldats avec qui elle procède à un troc de chaleur corporelle.


Lundi 18 décembre 2017

Pour cette 5ème mission sur le front de Yasinovataya, notre unité reconstituée suite aux pertes récentes a repris ses marques dans les couloirs obscurs et les fenêtres de tir de notre "forteruine" 

La vie est rythmée entre services, gardes corvées et repos, cycle dont la monotonie est interrompue fréquemment par les tirs des ukrainiens dont les premiers avants postes sont à moins de 100 mètres de notre position. 

La neige, qui avait introduit la saison hivernale fin novembre a temporairement disparu laissant la vedette à un vent turbulent qui joue une sarabande bruyante dans notre gruyère de béton où résonnent le chant de la scie, les rafales de nos ripostes, le crépitement du poêle à bois, les ronflements des hommes au repos et le ronronnements de Mourka...


Bref, une vie sur le front de Yasinovataya, entre surréalisme et routine, où l'attention doit être à la fois permanente et calme, car la mort et la fatigue rôdent autour de nous comme nous le rappelle le souvenir de nos camarades disparus qui résonne encore dans les bunkers obscurs et les tranchées boueuses du front de Yasinovataya.

Erwan Castel

Avec le froid la "droujba" devient un bon moyen de se réchauffer. Ici mézigue avec "Tiki"
Le poêle à bois voit son option chauffage devenir au fil des jours de plus en plus importante ("Ramses" au fourneau)
Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du Front

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