A Lena et toutes mes "belles passantes"
05h00, je boucle doucement mon paquetage au milieu d'une maisonnée encore endormie après une nuit blanche passée dans la caverne au rythme des bombardements importants de la nuit. Seuls les chats m'accompagnent et se pressent en ronronnements autour de moi, au milieu du fatras qu'avale goulûment un sac à dos affamé.
Entendue encore hier soir, la mélodie "Madame" de Mikhail Kruk résonne encore en écho dans ma mémoire et me reviennent aussi au moment de refermer la porte de la chambre ce magnifique hommage à la Femme du Commandant Hélie Denoix de Saint Marc que je m'empresse de retrouver et vous offrir ici :
"La fascination que j'éprouve pour la beauté apaise mon regard blessé par la vie. Aujourd'hui, lorsque je prends la parole il m'arrive de fixer une femme inconnue dans l'assistance, non pour la séduire, mais pour me hisser à la pointe de moi même et éclairer les mots à la flamme de sa beauté.
Aujourd'hui encore la femme reste un mystère. Des silhouettes m'accompagnent, femmes aimées, croisées ou admirées.
Elles m'apparaissent comme le reflet de la part invisible du Monde."
Hélie Denoix de Saint Marc
"Les sentinelles du soir" 1999
La femme incarne souvent ce pourquoi l'homme, qu'il soit son aimant, son fils, son père ou son frère, devient soldat et se lance dans l'inconnue de la guerre.
Mais ce sont certainement ces "belles passantes" comme les appelait Brassens, qui restent certainement celles pour qui les cœurs combattants battent le plus fort, des belles dames dont les couleurs fleurissaient les lances des chevaliers aux Lili Marlène et autres Madelon chantées à travers les vents de l'Histoire.
Romantisme, Nostalgie, Espérance...
...autant de sentiments semés par l'Amour et qui conservent dans les cœurs plongés dans la tourmente du front, cette part d'humanité qui sublime les sacrifices réalisés pour qu'elle puisse fleurir dans le terreau de la Liberté défendue.
Quant à la chanson de Mikhail Kruk qui est émaillée de ritournelles d'Édith Piaf je mets cette vidéo qui illustre bien les propos de Hélie de Saint Marc.
Erwan Castel