Lorsque Kiev se tire une balle dans le pied


Dans l'ombre du 1er tour des élections présidentielles ukrainiennes, dont les conséquences dans le domaine de la politique internationale ukrainienne s'annoncent sans grand changement de cap, a eu lieu en revanche la rupture annoncée du "Traité d'amitié de partenariat et de coopération entre la Russie et l’Ukraine" qui depuis 1997, date de sa signature par Eltsine et Kouchma était le cadre des relations entre ces 2 pays. 

Certes depuis le coup d'Etat du Maïdan ce traité avait été mis de côté par le nouveau régime de Kiev allumant et atisant sans fin les feux paroxysmiques allumés par sa russophobie délirante excitée par une propagande de guerre occidentale qui a trouvé en Ukraine un ramassis de bandéristes dont la psychopathie et le fanatisme n'ont rien à envier à ceux de Daesh, ces autres idiots utiles à la stratégie incendiaire de Washington à travers le Monde.

Aveuglé par sa haine de la Russie, surtout depuis que la stratégie de ses mentors occidentaux a été mise en échec en Crimée et dans le Donbass, Porochenko multiplie en vain les menaces concernant la Crimée, les provocations meurtrières dans le Donbass et jusque dans les eaux de la Mer Noire et de la Mer d'Azov, son prolongement inter continental. Et le nouveau pouvoir de Kiev a défaut de pouvoir s'offrir une cohérence nationale territoriale et historique a décidé sur le mirage du Maïdan de faire d'une russophobie tous azimuts (politique, culturelle, militaire, médiatique, religieuse, économique etc...) le fondement d'une identité fantasmée pro-occidentale pour toute l'Ukraine dont le surdimensionnement est pourtant le fruit des extensions organisées par les soviétiques Lénine, Staline et Kroutchev.

Leonid Koutchma et Boris Eltsine, les parrains du traité d'amitié russo-ukrainienne de 1997
En se précipitant pour rompre ce traité de cooprétaion entre la Russie et l'Ukraine, Porochenko pressé par le calendrier électoral et poussé par les radicaux nationalistes a pour le moins scieé la branche sur laquelle l'Ukraine est assise, car :
  • Derrière les rodomontades russophobes des propagandistes, l'Ukraine a des relations économiques avec la Russie qui sont d'autant plus importantes qu'elle a plongé depuis la Maïdan dans une faillite sans fin et sans fond. Ce sont entre autres: 
  1. le transit du gaz russe vers l'Europe et dont Kiev essaye aussi de rompre le contrat, malgré le 3 !illiards de revenus que cela rapporte à l'Ukraine.
  2. les investissments russes en Ukraine qui restent toujours les plus importants investissements étrangers dans le pays
  3. le droit pour les ukrainiens de pouvoir travailler et vivre librement en Russie (près de 2.5 millions de personnes concernées) et d'alimenter l'économie ukrainienne de leurs familles, avec leurs salaires
  • Et surtout, l’un des principes fondamentaux de l’accord était la reconnaissance mutuelle des frontières des États qui existait depuis 1997, et c'est par ce point particulier que Kiev a maintes fois invoqué ce traité pour constester le référendum constitutionnel de Crimée qui en février 2014 a vu la péninsule retourner en Russie. 
  • Ce même traité de coopération entre la russie et l'Ukraine interdisait aussi le recours à la force contre l'autre par ses signataires, ce qui désormais autorise la Russie a réellemnt intervenir dans le Donbass pour préter assistance à la population en cas d'offensive ukraininenne.
Le seul point intéressant pour l'Ukraine est que sans ce traité l'Ukraine peut désormais intégré des organisations et des alliances hostiles aux intérêts de Moscou comme par exemple l'OTAN qui en la désignant comme première menace s'est définie elle même comme l'ennemie de la Russie. mais ici il faut relever que à l'exemple de ses parrains étasuniens, Kiev ici annule par le fait déjà accompli un traité international, car l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN (avec un partenariat concrétement entamé) a été inscrite dans sa constitution en 2018.

Pour le reste, l'Ukraine n'a pas compris que désormais elle ne pourra plus revenir en arrière pour restaurer le traité et pire,même ne pourra pas en conclure un autre avec Moscou dans le contexte actuel qu'elle entretient, car la définition des frontières serait automatiquement et de façon rhédibitoire abordée en préambule de n'importe quel accord même le plus minime.

Le pire c''est que l'Ukraine n'a absolument pas les reins pour supporter une telle ruptiure avec la Russie car depuis 2014 Kiec a vu la Crimée reprendre sa liberté, le Donbass faire sécession (15% du PIB ukrainien), plus de 2 millions de travailleurs ukrainiens quitter leur pays, une guerre saigner physiquement, moralement et économiquement le pays etc...

C'est donc bien une balle dans le pied de l'Ukraine que vient de tirer Porochenko dans la logique aussi stupide que suicidaire d'une fuite en avant contre Moscou, car en voulant psychotiquement couper toutes les relations de l'Ukraine avec la Russie (qu'elles soit d'ailleurs impériales avec la croisade contre la patriarcat de Moscou, soviétiques avec la décommunisation de l'Ukraine ou fédérale avec la rupture des traités contemporains), c'est de fait l'avenir de son pays qu'il désintégre pour le forcer dans l'impasse des lUE et OTAN escalavagistes.

Il n'y aura pas de changement stratégique positif dans cette région sous tension que ce soit avec un Porochenko récidiviste ou un Zelensky inexepérimenté car la barre du radeau ukrainien est toujours bloquée sur la cap de la guerre fixé par les faucons étasuniens. Cela ne peut même que s'empirer, car les relations russo-ukrainiennes n'ont désormais plus de gardes fous.

Erwan Castel




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