De l'individu à la multipolarité

L'affrontement actuel entre Occident et Eurasie n'est pas seulement motivé par des ambitions économiques concurrentes et des sanctuaires stratégiques à défendre ou conquérir.

Il s'agit aussi d'une déclinaison nouvelle d'un vieux combat métapolitique entre 2 visions sociétales des organisations humaines

D'un côté les disciples de Jean Bodin, parangons d'un système unique qui s'appuient sur un maillage de valets centralisateurs qui ont effacé tout corps social intermédiaire entre l'État nation et les individus normalisés sur son modèle hors sol par une société de consommation et du spectacle universel.

De l'autre côté les disciples d'Althusius Johannes respectueux d'une diversité naturelle à laquelle appartient l'Homme à travers les multiples sociétés et identités qui sont les adaptations à l'environnement et l'Histoire. Ce système s'appuie sur la réalité des identités diverses et mises en subsidiarité ascendante jusqu'au sommet de la pyramide.

C'est pour cela qu'à mes yeux être anti-mondialiste tout en restant centralisateur est incohérent et même incompatible, car c'est tout simplement "faire ce que jexdit mais ne pas dire ce que je fais" en refuser de subir ce que l'on impose aux autres.

La résistance au monde unipolaire c'est une rébellion contre une dictature de la pensée unique mais aussi la construction d'un monde multipolaire, dont l'esprit s'appelle fédéralisme.

Erwan Castel

Source de l'article : Krisis


«Le fédéralisme est le seul système qui concilie la nécessaire unité de décision à la tête avec le respect de la diversité à la base», 

Alain de Benoist 

Extrait : L’un des legs de la pensée grecque est que tout ce qui existe se compose d’un et de plusieurs. Le recours au fédéralisme résout le problème, sur lequel je me suis maintes fois penché, de l’articulation de l’Un et du Multiple -problème qui possède une dimension philosophique et théologique tout autant que politique et sociologique. 

Fondé sur le principe de subsidiarité, le fédéralisme est le seul système qui concilie la nécessaire unité de décision à la tête avec le respect de la diversité à la base. Il permet de se prémunir à la fois contre l’anarchie et contre le despotisme, de sortir de l’alternative entre l’extension sans bornes du pouvoir central et la dissolution sans fin d’une société uniquement composée de monades ou d’atomes individuels, de trouver une troisième voie entre le totalitarisme oppresseur et le libéralisme antisocial.

C’est un système holiste, puisqu’il conçoit le tout comme plus que la simple somme de ses parties, mais c’est en même temps un système antiréductionniste, puisqu’il préserve la multiplicité et le «polythéisme des valeurs». le principe de subsidiarité, dit aussi principe de suppléance ou de compétence suffisante, que l’on retrouve aussi bien chez Tocqueville que chez Proudhon, diffère profondément de la simple décentralisation en ce qu’il ne s’agit nullement d’une simple délégation de pouvoir. C’est un principe d’autonomie en ce qu’il postule que chaque sphère de la société, de la plus petite à la plus grande, doit chercher à résoudre par elle même les problèmes qui la concernent, en ne renvoyant au niveau supérieur que ceux de ses problèmes qui ne la concernent pas spécifiquement ou excèdent ses capacités pratiques de les résoudre. 

Les gens, en d’autres termes, doivent pouvoir s’occuper d’eux-mêmes le plus possible directement de ce qui les concerne -d’où la nécessaire réhabilitation des corps intermédiaires. Le fédéralisme, comme l’avait pressenti Boulainvilliers, n’est pas étranger à certains aspects des sociétés médiévales, qu’on peut caractériser comme des entrelacs d’allégeances organiques réciproques. Mais il s’apparente surtout au mode d’organisation traditionnel des empires.

Alain de Benoist.
Mémoire vive, en vente sur Krisis Diffusion

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