Point de situation international de Maria Zakharova
Source de l'article : Sans a priori
Conférence de presse de Maria Zakharova,
porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 7 mars 2018
- Sur les prochains pourparlers trilatéraux Russie-Iran-Turquie à Astana
- Sur la préparation de l’élection présidentielle russe à l’étranger
- Sur le quatrième anniversaire de la réunification de la Crimée avec la Russie
- Sur la situation dans la Ghouta orientale
- Sur les conséquences humanitaires provoquées par l’opération de la coalition menée par les USA pour prendre Raqqa
- Sur la création de nouveaux systèmes d’armes stratégiques
- Sur la situation le long de la ligne de contrôle entre l’Inde et le Pakistan
- Sur les contacts inter coréens
- Sur la décision de la Cour constitutionnelle ukrainienne concernant la loi sur les fondements de la politique linguistique de l’État
- Sur la nouvelle profanation du mémorial aux guerriers soviétiques libérateurs sur la place Schwarzenbergplatz de Vienne
- Sur les prétendues « guerres » entre la Russie et le Belarus concernant les livraisons de lait et de produits laitiers
- Sur les élections municipales à Belgrade
- Sur les résultats des élections législatives en Italie
- Informations pour les citoyens russes partant à l’étranger
- Sur les fakes publiés dans les médias concernant l’opération spéciale de la Russie et de l’Argentine pour empêcher le trafic de stupéfiants
SUIVI D’AUTANT DE QUESTIONS DE JOURNALISTES DIVERSES ET VARIÉES ….
Note Sans a priori : conférence dense … des sujets graves, le point 9 sur l’Ukraine est « interpellant »car cela peut concerner toutes les minorités « linguistiques » dans le monde… au niveau des questions des journalistes je vous conseille de lire la D4 qui vous détendra … SI vous avez lu les 29 questions précédentes …
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Sur les prochains pourparlers trilatéraux Russie-Iran-Turquie à Astana
Une réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l’Iran et de la Turquie est prévue le 16 mars dans la capitale du Kazakhstan afin d’évoquer la coordination des efforts des pays garants du processus d’Astana pour contribuer au processus de paix en Syrie.
KAZAKHSTAN par le Président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaev. كازاخستان-نور-سلطان-نزارباييفle Président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaev.
Par son format, cette activité se distinguera de la réunion internationale « classique » de haut niveau à Astana parce que
ni les représentants du gouvernement syrien
ni ceux de l’opposition
ni les observateurs extérieurs n’y sont invités,
à l’exception de l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’Onu pour la Syrie Staffan de Mistura.
Les participants devraient être reçus par le Président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaev.
La réunion ministérielle sera précédée d’une réunion du Groupe de travail conjoint et de la première réunion du Groupe de travail pour la libération des détenus/otages, le transfert des corps des défunts et la recherche des personnes disparues.
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Sur la préparation de l’élection présidentielle russe à l’étranger
RUSSIE ELECTION 916425474
Je ne me méprends pas, car le vote ne se tiendra pas seulement le 18 mars. Plusieurs citoyens se trouvant à l’étranger ont la possibilité de voter par anticipation. Le site de la Commission électorale centrale (CEC) russe a publié les instructions détaillées pour participer au vote si vous êtes un citoyen russe et que vous vous trouvez à l’étranger. De notre côté, nous voudrions rappeler la procédure de vote pour les citoyens russes à l’étranger.
Sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères, nous avons publié un rappel sur la procédure de vote pour les citoyens russes qui résident ou se trouvent à l’étranger sur invitation privée, pour des voyages d’affaires, de service et touristiques, ainsi que pour les citoyens russes qui comptent effectuer un voyage le jour de l’élection présidentielle russe. Vous y trouverez une liste détaillée des bureaux de vote mis en place à l’étranger et leurs coordonnées, notamment les adresses utiles et les numéros verts. Tout est indiqué et vérifié. Ce travail a été minutieux parce que nous avons utilisé tous nos établissements diplomatiques à l’étranger. Si cela ne suffisait pas et s’il y avait des questions supplémentaires, nous serions prêts à y répondre rapidement.
Nous appelons instamment tous les électeurs qui se trouveront à l’étranger lors du scrutin à prendre attentivement connaissance de cette information. Nous le soulignons constamment parce que, malheureusement, sur les réseaux sociaux, intentionnellement ou accidentellement, on répand l’information que si un individu se trouve en mission ou en voyage touristique à l’étranger il n’aura pratiquement pas la possibilité de voter à cause des barrières bureaucratiques, qu’il faut soi-disant une inscription consulaire, qu’il faudra déposer de nombreux documents. Un autre mythe: que le traitement des documents pour le vote devrait prendre entre 2 et 3 mois. Tout cela est faux. Il n’est pas question de mois ou de semaines. Toutes les instructions détaillées pour ce faire sont publiées sur les pages officielles du Ministère russe des Affaires étrangères et des établissements diplomatiques à l’étranger, et toutes les informations nécessaires sont publiées avant tout sur le site officiel de la CEC russe.
Sur internet, j’ai vu la publication d’une personne appelant à voter pour un candidat en soulignant qu’il aurait voté pour lui mais que ce jour-là il se trouverait dans une capitale européenne et donc qu’il ne pourrait pas le faire parce que le traitement de tous les documents prendrait plusieurs semaines. Si: vous pourrez. Il est possible de le faire rapidement. Il faut être en possession d’un passeport de citoyen russe.
Je souligne à nouveau que les instructions pratiques détaillées sont publiées sur les pages officielles du Ministère russe des Affaires étrangères.
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Sur le quatrième anniversaire de la réunification de la Crimée avec la Russie
Dimanche 18 mars, notre pays célèbre un événement important: le quatrième anniversaire de la réunification de la Crimée avec la Russie.
RUSSIE CRIMEE Fête de la réunification de la Crimée avec la Russie 1017847845
La vie a confirmé la justesse de la décision prise par la population de la péninsule lors du référendum criméen de 2014, qui représentait pour elle l’unique moyen de protéger ses intérêts devant le déchaînement des éléments nationalistes radicaux en Ukraine arrivés au pouvoir après un coup d’État – ce qu’on cherche obstinément à oublier aujourd’hui.
Aujourd’hui, la République de Crimée et la ville fédérale de Sébastopol sont intégrées à l’espace politique, juridique et économique russe. A cet égard, nous voudrions souligner le caractère absolument illusoire des espoirs occidentaux d’un « retournement » de ces réalités, notamment en faisant pression sur la Russie.
Le caractère politisé de la campagne médiatique déployée contre notre pays à cet égard est confirmé par les avis de plus de 100 délégations étrangères qui ont visité la péninsule en 2017.
NOUS VOUDRIONS FAIRE REMARQUER UNE NOUVELLE FOIS – NOUS L’AVONS DIT À PLUSIEURS REPRISES – QUE LES AVIS SUR LA SITUATION POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET DES DROITS DE L’HOMME EN CRIMÉE SONT RAPPORTÉS, NOTAMMENT AU NIVEAU DES STRUCTURES INTERNATIONALES, PAR DES PERSONNES QUI N’ONT JAMAIS VISITÉ LA PÉNINSULE. MALGRÉ CELA, DES RAPPORTS SONT PUBLIÉS EN SE BASANT SUR DES INFORMATIONS NON VÉRIFIÉES ET DES SOURCES COMPLÈTEMENT INDIRECTES QUI, MALHEUREUSEMENT, DEVIENNENT LA BASE POUR PRENDRE DES DÉCISIONS ET DES DÉCLARATIONS À CE SUJET, NOTAMMENT OFFICIELLES.
Nous continuerons de répéter: bienvenue en Crimée!
Nous ne cherchons pas à obtenir des appréciations atténuées ou un « portrait de parade » de la vie en Crimée aujourd’hui. Nous voulons de l’objectivité.
Ceux qui ont vraiment une idée de la vie en Crimée aujourd’hui – je fais allusion aux délégations et aux représentants étrangers – notent la stabilité de la situation sur le plan interethnique, des succès socioéconomiques évidents, même s’il reste encore beaucoup de choses à faire.
14 autonomies régionales ethnoculturelles sont actuellement enregistrées en Crimée, dont deux tataro-criméennes. Il y a un programme fédéral de développement socioéconomique de la République de Crimée et de la ville de Sébastopol à l’horizon 2020, qui coûtera 700 milliards de roubles (environ 10 milliards d’euros).
Une vision objective de la Crimée est de plus en plus sollicitée, tout comme se renforce l’intérêt des milieux d’affaires et sociopolitiques étrangers pour coopérer avec cette région. Cette tendance a été reflétée l’an dernier par la formation de l’Association internationale des amis de la Crimée.
La Crimée a une vie culturelle riche.
RUSSIE CRIMEE La célébration du troisième anniversaire de l'annexion de la Crimée, le 18 mars 2017rtx31l8e_layout_comp La célébration du troisième anniversaire de l’annexion de la Crimée, le 18 mars 2017
En 2018, il est prévu d’organiser plus de 400 grands événements, notamment à l’occasion de fêtes religieuses et nationales, ou encore de dates commémoratives des ethnies qui peuplent la péninsule.
Plus de 120 000 touristes ont visité la Crimée rien qu’en janvier 2018.
Cette année sera ouverte la communication routière via le pont de Kertch.
RUSSIE CRIMEE Moment historique jonction du plus long pont de Russie en Crimée ob_6de5bf_1034415175 Moment historique: jonction du plus long pont de Russie en Crimée
Honnêtement, c’est aux Criméens eux-mêmes de le dire, mais étant donné que je communique avec les journalistes qui représentent le public étranger je peux vous dire au nom du Ministère des Affaires étrangères que les habitants de la Crimée communiqueront volontiers avec vous directement. La République de Crimée et Sébastopol regardent l’avenir avec confiance et sont ouvertes à tous ceux qui veulent les visiter pour s’assurer de l’état réel des choses. Pour les journalistes russes et étrangers, nous avons organisé des visioconférences avec des journalistes criméens et des représentants d’associations et d’ONG. Nous organisons des voyages de presse et nous sommes prêts à organiser des activités ponctuelles à votre requête.
Je répète que personne ne veut et n’a l’intention d’inventer et de « dessiner un portrait de parade » de la situation locale. Nous voulons tous que soit diffusée une vision objective de la situation en Crimée et de la vie de ses habitants. Venez, communiquez, regardez, tirez vos conclusions, mais ne fabriquez pas de fakes et ne propagez de pas de fausses informations.
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Sur la situation dans la Ghouta orientale
En réponse aux bombardements quotidiens des quartiers centraux de Damas par les terroristes retranchés dans la Ghouta orientale, l’armée syrienne a lancé une opération d’envergure dans cette banlieue afin d’éliminer la menace qui en émane pour la sécurité des civils.
La Russie ne considère pas cette opération antiterroriste comme contraire aux termes de la résolution 2401 récemment adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies et soutient, avec son aviation, la lutte contre les terroristes dans la Ghouta orientale. Le paragraphe 2 de cette résolution confirme clairement que le cessez-le-feu ne s’applique pas aux opérations militaires contre Daech, contre Al-Qaïda, contre le Front al-Nosra et d’autres groupes terroristes reconnus comme tels par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Dans le même temps, en coordination avec les autorités syriennes, les militaires russes prennent toutes les mesures nécessaires pour éviter des victimes parmi les civils – dont les terroristes se servent comme bouclier humain -, leur fournir de la nourriture et les médicaments nécessaires par le biais de convois humanitaires de l’Onu, évacuer les malades et les blessés qui ont besoin d’une aide médicale qualifiée d’urgence.
Dans le cadre de ces efforts, le 5 mars, nous avons contribué à l’acheminement d’un convoi humanitaire de l’Onu dans la plus grande commune de la Ghouta orientale: Douma. Le convoi y a livré de la nourriture suffisante pour la survie de 27 000 personnes pendant un mois.
Pendant que les prétendus « représentants » des opposants, qui vivent bien loin de la Ghouta orientale, font des déclarations retentissantes sur la prétendue disposition des groupes armés de l’enclave à remplir les termes de la résolution 2401 du Conseil de sécurité des Nations unies, les terroristes qui sévissent sur le terrain continuent d’interrompre les pauses humanitaires quotidiennes instaurées à l’initiative de la Russie et respectées scrupuleusement par les militaires syriens, tout en bombardant le couloir humanitaire prévu pour l’évacuation des malades, des blessés, et de la population civile qui souhaite quitter la zone de l’opération antiterroriste.
SELON LA RUSSIE, LA RESPONSABILITÉ DES AFFRONTEMENTS DANS LA GHOUTA ORIENTALE, DE LA MORT ET DES SOUFFRANCES DES CIVILS REPOSE SUR LES TERRORISTES ET LES CHEFS DES GROUPES ARMÉS QUI, AU LIEU DE PROFITER DES OPPORTUNITÉS QUI SE SONT PRÉSENTÉES APRÈS LA MISE EN PLACE DE LA ZONE DE DÉSESCALADE DANS L’ENCLAVE ET DE REMPLIR LES CONDITIONS DE L’ACCORD CONCLU AU CAIRE EN JUILLET 2017 SUR LA SÉPARATION DES TERRORISTES ET DE LUTTER CONTRE EUX, SE SONT ALLIÉS AVEC NOSRA ET SE SONT TRANSFORMÉS EN LEUR ARME DE COMBAT.
La critique de plusieurs pays occidentaux concernant de prétendues frappes non sélectives de l’armée syrienne contre la Ghouta orientale, les accusations absurdes, infondées et illogiques visant Damas d’avoir utilisé des substances toxiques, ne contribuent pas à la cessation au plus vite de l’effusion de sang et des souffrances des civils qui restent dans l’enclave.
Au contraire, elles ne font qu’encourager de manière irresponsable ceux qui ont trouvé leur place dans la même tranchée que les terroristes, et leur donne le faux espoir que la détermination du gouvernement syrien à mettre définitivement un terme à la menace terroriste émanant de la banlieue de la capitale pourrait être brisée.
C’EST UN CALCUL ERRONÉ ET SANGUINAIRE DÉFORMANT LE SENS DE LA RÉSOLUTION 2401 DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DES NATIONS UNIES QUI N’ANNULE PAS LA LUTTE SANS APPEL CONTRE LE TERRORISME SOUS TOUTES SES FORMES.
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Sur les conséquences humanitaires provoquées par l’opération de la coalition menée par les USA pour prendre Raqqa
Nous restons préoccupés par la situation à Raqqa.
Dans le cadre de sa contribution à la mise en œuvre de la résolution 2401 du Conseil de sécurité des Nations unies visant à intensifier les efforts pour contribuer à l’amélioration de la situation humanitaire sur tout le territoire syrien, la Russie a avancé l’initiative de créer une mission d’évaluation internationale qui serait capable de donner un avis indépendant et impartial sur la situation actuelle dans cette grande ville syrienne, qui est le centre de la province éponyme.
SYRIE Raqqa, ville réduite en ruines par les bombardements de la coalition militaire internationale AP_17293017181801 Raqqa détruite
Je voudrais rappeler qu’entre novembre 2016 et octobre 2017, Raqqa, où vivaient alors jusqu’à 800 000 habitants dont 300 000 habitants de la ville et les déplacés internes qui y avaient provisoirement trouvé un refuge, était assiégée par la coalition menée par les USA.
Les civils enfermés dans cette ville ont été utilisés par Daech comme bouclier humain.
Les terroristes ne les laissaient pas sortir, et les forces de la coalition ne se préoccupaient pas de la mise en place de couloirs humanitaires, pourtant indispensables.
Il n’y avait pas d’acheminement d’aide humanitaire que ce soit dans le cadre de l’Onu ou d’autres structures internationales.
La ville et tous ses habitants était considérée par les forces du siège comme la capitale du califat de Daech.
Les relations aggravées entre les Kurdes ethniques et les Arabes ont ajouté une nuance particulière à la situation de l’époque.
Raqqa était impitoyablement bombardée par l’aviation, et au début de l’attaque l’artillerie américaine s’est jointe aux frappes aériennes.
Au final, la plupart des quartiers ont été pratiquement rasés. Les images aériennes de la ville apparues sur internet, probablement captées par un drone, ont montré ce tableau terrifiant.
Certes, ce qui a été détruit peut être reconstruit.
Mais il y a des questions auxquelles personne ne peut répondre:
combien de gens reste-t-il actuellement à Raqqa?
Quelles sont leurs conditions de vie?
Qui contrôle la situation sur place?
A qui obéit le « conseil » de Raqqa et que représente-t-il?
Il n’y a pratiquement pas d’accès au territoire de la ville depuis les quartiers contrôlés par le gouvernement légitime de la Syrie.
Même les journalistes ne sont pas autorisés à y entrer. Nous avons souvent entendu de la part des journalistes occidentaux, quand on leur posait la question de savoir pourquoi ils ne couvraient pas la situation dans certaines régions de la Syrie, que c’était « dangereux pour la vie ».C’est probablement dû à la réticence des libérateurs de Raqqa de dévoiler le prix qui a été payé par la population de la ville pour cette libération.
Les activités militaires entraînent toujours des pertes collatérales, qui plus est dans le cadre d’une opération militaire d’envergure pour éliminer un ennemi aussi sophistiqué que les terroristes internationaux de Daech.
Toutefois, il nous paraît important que la mission militaire n’entraîne pas la dévastation de régions entières, ne condamne pas la population qui a survécu à la pauvreté totale et à l’humiliation par les vainqueurs, mais garantisse les conditions pour un rétablissement rapide de l’infrastructure économique et sociale, le retour de déplacés internes et de réfugiés, ne transforme pas la vie déjà extrêmement difficile des civils en un véritable enfer.
A nos yeux, il serait parfaitement naturel que l’administration légitime soit à la tête de ce processus. Après tout, la Syrie était et demeure un État souverain, où le pouvoir et la responsabilité du gouvernement doivent s’étendre sur l’ensemble du territoire du pays.
D’autres questions restent sans réponse: que fait-on pour cela à Raqqa?
De quelle aide ont besoin les habitants qui restent dans la ville?
La réponse à ces questions doit être apportée par la mission d’évaluation internationale dont les perspectives de formation ont été saluées par le gouvernement syrien.
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Sur la création de nouveaux systèmes d’armes stratégiques
L’allocution du Président russe Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédérale est activement commentée à l’étranger, notamment son discours sur la défense.
RUSSIE discours du président Poutine devant les corps constitués de la Fédération de Russie le 1er mars 2018 15199086076143-780x440
Il y a eu de nombreuses publications, des déclarations officielles et officieuses de politologues et d’experts. En se focalisant sur les armements avancés de la Russie, malheureusement, beaucoup ont préféré ne pas chercher à comprendre les raisons qui nous avaient poussés à les créer.
ON NE COMPREND TOUJOURS PAS QUE LES DÉMARCHES ENTREPRISES PAR LA RUSSIE CONSTITUENT UNE RÉPONSE LÉGITIME AUX ACTIONS CONTINUELLES ENTREPRISES PENDANT DES ANNÉES PAR LES USA ET D’AUTRES PAYS MEMBRES DE L’OTAN VISANT À ATTISER INTENTIONNELLEMENT LA TENSION MILITARO-POLITIQUE. COMME SI PERSONNE NE LE VOYAIT ET NE LE REMARQUAIT.
Washington et ses alliés ont misé une nouvelle fois sur la force pour imposer leurs approches sur la scène internationale en contournant les mécanismes universellement reconnus pour garantir la paix et la sécurité.
Le thème de la domination militaire constitue la trame des documents doctrinaux américains.
Par exemple, la nouvelle doctrine nucléaire des USA prévoit une hausse significative du rôle de l’arme nucléaire dans la planification militaire américaine.
Ils ont annoncé la création d’ogives nucléaires de faible puissance dont le déploiement réduirait significativement le seuil d’utilisation de l’arme nucléaire.
Ils ont refusé de ratifier le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires et ont fait part de leur intention de maintenir en état opérationnel les forces et les moyens permettant de relancer rapidement des essais nucléaires à part entière.
Tout cela pour avoir la possibilité de « continuer de parler des questions de guerre et de paix depuis une position de force ».
Eu égard à la création des systèmes évoqués par le Président russe Vladimir Poutine, nous sommes surpris d’être accusés de violer des accords internationaux dans le domaine du contrôle des armements. C’est ce qu’ont déclaré des représentants officiels de la Maison blanche et du Département d’État américain.
Le Département d’État a mentionné le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire interdisant aux parties de créer et de déployer des missiles terrestres d’une portée comprise entre 500 et 5 500 km. Mais l’allocution du Président russe Vladimir Poutine ne mentionne pas de tels armements.
ALLEMAGNE le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert 44212e2c4e804d440b3d9c02a750512cle porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert
Nous faisons également remarquer que des « doutes fondés » à ce sujet ont été exprimés par le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert.
Ce dernier a déclaré que le Kremlin devait« dissiper de manière convaincante ces craintes », et que « les violations grossières du droit international dans le processus d’annexion de la Crimée et à présent l’élaboration et l’utilisation de certains armements, notamment en Syrie, ne sont pas une raison de se vanter ».
A cet égard, nous voudrions nous adresser à nos collègues allemands pour leur demander instamment de préciser de quelles violations commises par la Russie il s’agit.
De quelles preuves dispose Berlin et pourquoi n’ont-elles toujours pas été présentées?
Si l’Allemagne et ses alliés européens, comme l’a indiqué dans son discours Steffen Seibert, considèrent l’arme nucléaire comme une menace directe, pourquoi aucun effort n’est entrepris pour faire sortir du continent européen l’armement américain nucléaire non stratégique?
Pourquoi le porte-parole du gouvernement allemand ne le dit pas?
Pourquoi les publications et les reportages quotidiens de la télévision allemande n’y sont pas consacrés?
Pourquoi le public allemand ne tire pas la sonnette d’alarme?
Que faire avec la participation de l’Allemagne aux missions dites nucléaires de l’Otan, qui constituent une violation directe de l’interdiction de transmettre à un pays tiers un accès à une telle arme et son usage conformément au Traité de non-prolifération des armes nucléaires?
Enfin, il est également logique de se demander pourquoi Berlin, soi-disant sérieusement préoccupé par les destins du monde et la stabilité stratégique, commente si prudemment et très délicatement les termes de la nouvelle doctrine nucléaire des USA?
Il serait intéressant de savoir si ce document important a été, au moins en partie, convenu avec les alliés de l’Otan, les principaux donateurs de cette alliance militaire, ou si les décisions ont été prises par Washington pour en notifier les capitales européennes post factum, peut-être même publiquement?
On ignore complètement pourquoi Berlin et d’autres capitales ne sont toujours pas alarmés par l’approche « démesurée » de Washington de l’usage de l’arme nucléaire, qui permet de l’utiliser dans des « circonstances d’urgence » non délimitées par les scénarios militaires.
Une telle « compréhension » de son rôle de « garant de la sécurité mondiale » risque d’entraîner une frappe nucléaire contre tous ceux qui seront considérés comme « agresseur » par les USA. En se réservant le droit à une frappe nucléaire préventive, y compris à l’aide d’« ogives nucléaires de faible puissance », les USA créent des prémisses dangereuses à une guerre de missiles nucléaires même durant des conflits de faible intensité.
Songez-y – même en cas de cybermenaces!
JE COMPRENDS QUE DANS L’ÉTAT ACTUEL DES CHOSES, CE SOIT UN SCÉNARIO SURRÉALISTE. MAIS BIEN DES ÉVÉNEMENTS QUI NOUS SEMBLAIENT IMPENSABLES ET IRRÉALISABLES SE SONT FINALEMENT DÉROULÉS. PAR EXEMPLE, UNE FILLETTE DE 9 ANS QUELQUE PART EN ASIE-PACIFIQUE, EN AFRIQUE OU EN EUROPE APPUIE ACCIDENTELLEMENT SUR LE MAUVAIS BOUTON SUR LE SMARTPHONE DE SES PARENTS, ET C’EST FINI? C’EST PARTI?
Nous avons longtemps essayé d’établir un dialogue constructif sur l’agenda stratégique et d’aborder avec nos partenaires les problèmes qui préoccupaient réellement la Russie, de même qu’une grande partie de la communauté internationale.
Nous avons notamment proposé à nos partenaires occidentaux d’entamer une discussion sérieuse sur les restrictions des systèmes de défense antimissile (ABM).
Contrairement à tous les efforts de la Russie, les USA sont sortis de cet accord bilatéral avec nous en 2002. Les analystes ne se sont pratiquement pas arrêtés sur ce fait, comme s’il n’existait pas.
Faisant de facto partie du potentiel offensif américain, l’ABM représente une menace directe pour l’équilibre stratégique des forces. En réponse à notre contre-argument, les USA ont préféré se limiter à des renvois à la prétendue menace nucléaire iranienne et aux affirmations selon lesquelles l’ABM américain n’était pas dirigé contre la Russie. Toutes les initiatives russes pour mettre en place un ABM commun ont été balayées. Dans l’intervalle, un accord international a été conclu sur l’Iran mais le programme antimissile américain en Europe de l’Est se poursuit, transgressant notamment le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire parce que les systèmes de lancement d’antimissiles peuvent aussi servir au lancement d’armes offensives interdites par ce Traité.
Nous voudrions rappeler que la Russie a détruit une grande partie de son armement nucléaire non stratégique en réduisant de trois quart ces moyens pour les faire passer dans la catégorie « non déployés », et en les concentrant sur les bases de stockage centrales dans les limites de son territoire national. Une telle action pour réduire le statut opérationnel de l’armement nucléaire et revoir son rôle et sa place dans la doctrine militaire nationale était d’une ampleur sans précédent. Néanmoins, des spéculations malintentionnées se poursuivent autour de l’armement nucléaire non stratégique russe.
En résumé, nous voudrions souligner une fois de plus que la création de nouveaux systèmes russes d’armement stratégique constituent une réponse forcée mais logique de la Russie à l’attisement obstiné de la situation militaro-technique internationale par les USA et leurs alliés.
Cela a été un peu plus asymétrique que ce à quoi certains s’attendaient. Tout en sachant, je répète, que la Russie n’a enfreint aucun accord.
Nous suggérons à tout le monde d’analyser encore une fois le texte de l’allocution du Président russe Vladimir Poutine*, notamment la partie qui stipule clairement que tous les travaux menés pour renforcer la capacité défensive de notre pays étaient et sont réalisés dans le cadre des accords en vigueur en matière de contrôle des armements.
Nous réaffirmons que la Russie est ouverte au dialogue sur les questions relatives à la réduction et au contrôle des armements afin de garantir une sécurité égale et indivisible sans pour autant renoncer au droit à défendre de manière cohérente ses intérêts nationaux et à assurer une vie calme et paisible aux citoyens russes.
Nous espérons que le bon sens prendra le dessus, que nos partenaires trouveront la force de renoncer enfin à la rhétorique propagandiste vide et opteront pour une coopération honnête et équitable dans le contexte de la formation d’un monde multipolaire.
Essayons effectivement de vivre dans le monde réel au lieu de créer une sorte de monde virtuel.
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Sur la situation le long de la ligne de contrôle entre l’Inde et le Pakistan
La situation le long de la ligne de contrôle entre l’Inde et le Pakistan reste complexe. Il y a périodiquement des fusillades faisant des victimes, notamment parmi les civils. Vous le savez, les positions de New Delhi et d’Islamabad concernant les raisons de la tension qui perdure restent antagonistes.
INDE PAKISTAN LIGNE ... glacier
La Russie appelle inlassablement les parties à faire preuve de retenue. Nous partons du fait que les différends entre l’Inde et le Pakistan doivent être réglés par des moyens politiques et diplomatiques de manière bilatérale conformément aux termes de l’accord de Simla de 1972 et de la déclaration de Lahore de 1999
Notre pays souhaite que les relations entre New Delhi et Islamabad soient de bon voisinage. De notre point de vue, cela contribuerait directement au renforcement de la stabilité et de la sécurité régionale, ainsi qu’au développement des liens commerciaux et économiques mutuellement bénéfiques.
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Sur les contacts inter-coréens
Nous voudrions commenter les derniers contacts inter-coréens. Ce thème intéresse tout particulièrement les médias et nous avons reçu de nombreuses questions à ce sujet.
COREE NORD & SUD le-drapeau-de-la-coree-du-sud-et-celui-de-la-coree-du-nord-sont-brandis-ensemble-lors-des-jeux-asiatiques-le-20-septembre-2014_5999316-2contacts inter-coréens
Nous saluons le développement des tendances positives dans le dialogue inter-coréen après la visite d’ Envoyé spécial du Président sud-coréen à Pyongyang les 5 et 6 mars, qui a été reçu par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
Nous espérons que les accords conclus entre le Nord et le Sud de la Corée déboucheront sur des mesures concrètes visant à réduire la tension autour de la péninsule coréenne, qui contribueront notamment à l’établissement d’un dialogue américano-nord-coréen.
COREE NORD & USA 2018-03-09_coreesud
Nous appelons toutes les parties impliquées à soutenir ce processus. Le résultat final des efforts collectifs en ce sens doit être le règlement global de la situation dans cette région et la création d’un mécanisme solide de paix et de sécurité en Asie du Nord-Est.
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Sur la décision de la Cour constitutionnelle ukrainienne concernant la loi sur les fondements de la politique linguistique de l’État
NOTE SANS A PRIORI
A CONSULTER SUR ARTICLE HTTP://WWW.AXL.CEFAN.ULAVAL.CA/EUROPE/UKRAINE-1DEMO.HTM
Capitale: Kiev (maintenant »Kyiv »)
Population: 47,2 millions (2005)
Langue officielle: ukrainien (77 %)
Groupes minoritaires: russe (17 %), biélorusse (0,6 %), moldave (0,5 %0, tatar de Crimée (0,5 %), bulgare (0,4 %), hongrois (0,3 %), roumain (0,3%), polonais (0,3 %), yiddish (0,2 %), arménien (0,2 %), grec (0,2 %), tatar de l’Oural ((0,2 %), tsigane (0,1 %), azéri (0,1 %), géorgien (0,1 %), allemand (0,1 %), gagaouze (0,1 %) et autres
Système politique: république parlementaire unitaire
Articles constitutionnels (langue): art. 10, 24, 53, 92, 103, 138 et 148 de la Constitution du 28 juin 1996.
Lois linguistiques: Loi sur l’autonomie nationale et individuelle des minorités (1918, abrogée); Loi sur les langues (1989, abrogée); Déclaration des droits des nationalités d’Ukraine (1991); Loi sur l’éducation (1991); Loi sur les minorités nationales en Ukraine (1992); Protocole no 1 sur le toponyme Kiev en ukrainien (1995); Convention-cadre des langues minoritaires (en vigueur: 1998); Loi sur l’enseignement secondaire (1999); Loi sur les réfugiés (2001); Loi sur le statut des peuples autochtones (2004); Loi sur la citoyenneté (2005); Loi sur la culture (2010); Loi ukrainienne sur la politique linguistique de l’État (2012, abrogée en 2014).
Récemment, la Cour constitutionnelle ukrainienne a reconnu la procédure d’adoption, en 2012, de la loi ukrainienne sur les fondements de la politique linguistique de l’État comme non conforme à la Constitution, la reconnaissant ainsi comme anticonstitutionnelle.
Nous voudrions rappeler que cette loi, connue comme la « loi Kivalov-Kolesnitchenko », a garanti aux minorités nationales de l’Ukraine le droit à une large utilisation de leur langue dans différents domaines, dans les régions où ils représentent plus de 10% de la population et où les autorités locales en prenaient la décision.
Il est évident que cette loi gêne les radicaux nationalistes en Ukraine.
Ils disent ouvertement qu’elle les empêche d’imposer dans le pays une ukraïnisation totale sans tenir compte de la présence d’individus de différentes nationalités qui, simplement du fait de leur naissance, parlent une ou plusieurs langues. Bien sûr, cette loi empêchait de construire un État unitaire mono-ethnique. La Cour constitutionnelle ukrainienne, appelée à défendre la légalité et le droit, a clairement commencé à agir en leur faveur, malheureusement.
L’une des premières décisions des putschistes qui ont commis le coup d’État anticonstitutionnel de 2014 fut précisément de voter pour l’annulation de cette loi.
UKRAINE Alexandre Tourtchinov Président par intérim ,1016159883UKRAINE Alexandre Tourtchinov Président par intérim
C’est la première chose qu’ils ont faite. Même une figure aussi odieuse que le président ukrainien par intérim de l’époque, Alexandre Tourtchinov, n’a pas voulu signer cette décision.
Nos collègues occidentaux nous le rappelaient très souvent quand la délégation russe leur expliquait que l’une des raisons de la crise en Ukraine était notamment la situation complètement anormale et malsaine autour de la langue, l’usage du russe, et que, parmi les premières démarches de ceux qui avaient commis le coup d’État anticonstitutionnel et derrière lesquels se trouvaient les radicaux nationalistes, figurait précisément la tentative de changer la politique linguistique dans le pays.
On nous répondait que c’était seulement une tentative et qu’elle avait échoué. Mais aujourd’hui cette tentative a fonctionné.
Que nous diront maintenant nos collègues de l’OSCE, de l’UE, la bureaucratie bruxelloise?
Que nous dira le Département d’État américain?
Que nous diront certains pays d’Europe occidentale ou encore le Canada, compte tenu de leur expérience en matière de politique linguistique?
Que diront-ils?
Ou, une fois encore, ne trouveront-ils rien à dire, comme ils n’ont rien trouvé à dire sur la loi « sur la réintégration du Donbass »?
On connaît le résultat. Vous vous souvenez de ce que cela a provoqué en 2014 – nous en avons également parlé aujourd’hui. La population de la Crimée a décidé de se réunifier avec la Russie.
Toutes les actions des radicaux et des forces politiques derrière lesquelles ils se trouvaient, leur tentative de changer cette loi en 2014, ont constitué un mécanisme de déclenchement. A l’époque, la Crimée s’est réunifiée avec la Russie, et les protestations au sud-est et au sud de l’Ukraine ont dégénéré en guerre civile. Nous verrons quel sera le résultat des agissements actuels, mais ils sont faciles à analyser dès à présent.
Manifestement, les leçons d’histoire ne signifient rien pour le régime de Kiev actuel.
En menant une ligne d’ukraïnisation globale et de construction d’un État totalitaire avec une obstination qui mériterait un meilleur usage, la couche nationaliste ne veut pas reconnaître le fait qu’historiquement et sous sa forme actuelle, l’Ukraine est une entité multiethnique où pendant des siècles ont vécu, et continuent de vivre, différentes nations qui ont entièrement le droit au respect de leurs droits et traditions.
Je voudrais m’adresser à Kiev: un État multiethnique et la présence d’individus de différentes nationalités n’est pas une honte, c’est votre richesse et votre patrimoine.
Malheureusement, ils ne se souviennent pas, voire l’ignorent. Il est évidemment impossible de bafouer indéfiniment ces droits.
Oublier ces vérités élémentaires n’apportera que des problèmes.
NOUS VOUDRIONS ATTIRER L’ATTENTION DE NOS PARTENAIRES OCCIDENTAUX QUI PROTÈGENT LEURS CLIENTS DE KIEV SUR LE FAIT QUE LE SOUTIEN DE CET INSTINCT NATIONALISTE NE MÈNERA À RIEN DE BON, ET N’A DÉJÀ MENÉ À RIEN DE BON. MAIS LA SUITE SERA ENCORE PIRE. IL FAUT SIMPLEMENT REGARDER L’HISTOIRE RÉCENTE, L’HISTOIRE DES XIXE ET XXE SIÈCLES – MAIS IL ME SEMBLE QUE L’HISTOIRE RÉCENTE SUFFIRA.
Nous appelons les structures internationales des droits de l’homme compétentes de l’Onu, de l’OSCE et du Conseil de l’Europe à donner une appréciation de principe aux actions discriminatoires de Kiev qui transgressent grossièrement la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, de l’Acte final d’Helsinki, la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la protection des minorités nationales, ainsi que la Charte européenne des langues nationales ou des minorités nationales.
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Sur la nouvelle profanation du mémorial aux guerriers soviétiques libérateurs sur la place Schwarzenbergplatz de Vienne
Nous sommes indignés par la profanation – la deuxième cette année – du mémorial aux guerriers soviétiques libérateurs sur la place Schwarzenbergplatz de Vienne: la façade du monument a été aspergée de peinture noire dans la nuit du 5 au 6 mars (tout comme le 10 janvier).
autriche Monument to the Liberation of Vienna in WWII by the Russian armed forces.Soviet_War_Memorial_(8755400714) Monument to the Liberation of Vienna in WWII by the Russian armed forces.
Suite à cet événement, l’Ambassade de Russie en Autriche a immédiatement envoyé une note de protestation au Ministère fédéral des Affaires européennes et internationales de l’Autriche pour exiger de réparer au plus vite les dégâts infligés et sanctionner les coupables qui ont commis cet acte outrageant.
Nous sommes profondément déçus qu’en dépit de la répétition de ces actes révoltants de vandalisme, nos appels réitérés à l’Autriche pour renforcer la protection du site en organisant une sécurité physique permanente ou en installant une vidéosurveillance sur la place n’aient toujours pas été entendus. Les coupables n’ont jamais été identifiés et n’ont pas été traduits en justice.
Nous espérons que cette affaire sera tout de même examinée par les autorités autrichiennes, que ces dernières régleront enfin le problème et prendront des mesures exhaustives conformément à leurs engagements de protéger comme il se doit le monument et empêcher que de tels incidents se reproduisent, notamment durant les activités prévues sur la place Schwarzenbergplatz pour célébrer la libération de Vienne par les forces soviétiques et la fin de la Seconde Guerre mondiale. D’autant que la société autrichienne préserve la mémoire de ces événements. Nous suivrons de près l’évolution de la situation.
Je voudrais également ajouter que nous savons parfaitement que l’installation de caméras de surveillance n’est pas une question de budget – cela représente des dépenses dérisoires. La présence de caméras à cet endroit précis et leur connexion aux informations déjà présentes sur les caméras qui sont déjà disponibles dans toute capitale européenne est l’affaire d’une minute.
Pourquoi ne le fait-on pas?
S’agit-il d’une absence de volonté politique?
Je voudrais répéter que ce n’est pas une question d’incapacité physique, ce n’est pas une question de financement, nous le comprenons très bien – cela ne coûte pratiquement rien. C’est bien une question de volonté ou de réticence, de présence ou d’absence de volonté politique.
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Sur les prétendues « guerres » entre la Russie et le Belarus concernant les livraisons de lait et de produits laitiers
Pendant la dernière conférence de presse, une question a été posée sur les prétendues guerres entre la Russie et le Belarus en matière de livraison de lait et de produits laitiers.
Comme je l’ai dit la dernière fois, il n’y a aucune « activité militaire » entre la Russie et le Belarus concernant le lait et les produits laitiers, et il ne peut en être question en principe. Les fournitures réciproques de produits alimentaires et agricoles sont primordiales dans le commerce entre nos pays alliés.
Fin 2017, les importations russes depuis le Belarus de cette catégorie de produits, où les fournitures de lait occupent une place significative, ont augmenté de 12,2% pour atteindre 4,1 milliards de dollars. La dynamique est positive.
Évidemment, des moments problématiques ponctuels surviennent parfois avec un tel volume d’échanges. Le plus important est qu’ils sont réglés au niveau des organes compétents russes et biélorusses, notamment des ministères de l’Agriculture qui sont en contact permanent afin de régler rapidement les différends qui surviennent. Nous sommes persuadés que cette fois également, toutes les questions seront réglées.
Nous appelons à voir cette situation sous cet angle précis et à s’abstenir de qualificatifs effrayants, d’autant plus qu’ils ne reflètent pas la situation réelle qui, je le répète, peut être décrite comme une coopération russo-biélorusse mutuellement bénéfique, dynamique, constructive en développement dans le domaine du commerce alimentaire.
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Sur les élections municipales à Belgrade
On nous a demandé hier ce que Moscou pensait des élections municipales du 4 mars dans la capitale serbe.
Panorama of Belgrade by day
Belgrade Serbie
Selon nous, les élections se sont déroulées conformément à la législation serbe et aux procédures démocratiques. Les nombreux observateurs, dont six de l’Ambassade de Russie à Belgrade, n’ont constaté aucune infraction majeure.
Le Parti progressiste serbe a remporté une victoire convaincante.
Selon les informations préliminaires de la Commission électorale municipale, le Parti progressiste serbe obtient 64 des 110 sièges au Parlement. Son partenaire de coalition, le Parti socialiste serbe, a obtenu 9 sièges. Nous comptons sur le développement de la coopération diversifiée avec les nouvelles autorités de la capitale serbe.
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Sur les résultats des élections législatives en Italie
Je voudrais également répondre à la requête des journalistes italiens de commenter les résultats des élections législatives en Italie.
Italie Président italien Sergio Mattarella 5a9f7d12cd7063d567163ac0 Président italien Sergio Mattarella
Nous avons suivi les législatives italiennes de dimanche dernier (4 mars) au Sénat et à la Chambre des députés. Après le début du travail des deux chambres du Parlement italien (supposément le 23 mars) avec la participation du Président italien Sergio Mattarella sera initié le processus de constitution de la nouvelle composition du Conseil des ministres italien. Nous comptons sur un travail conjoint avec le gouvernement italien dans la continuité positive des relations russo-italiennes.
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Informations pour les citoyens russes partant à l’étranger
Je voudrais attirer l’attention de tous les citoyens russes qui partent à l’étranger, en plus des informations sur l’organisation des bureaux de vote à l’étranger, compte tenu de la tendance à l’augmentation du nombre de voyages de citoyens russes à l’étranger (on a constaté l’an dernier une hausse de 27% en neuf mois pour atteindre presque 31 millions de voyages), sur l’importance particulière de posséder une assurance médicale.
Nous le faisons chaque année. Ce travail n’est pas vain parce que la souscription aux assurances médicales est en hausse. De plus en plus de Russes le font, s’aidant ainsi eux-mêmes dans des situations difficiles. Vous le savez: nous mettons constamment à jour les informations qui intéressent nos citoyens pour les voyages dans d’autres pays et qui pourraient servir s’ils devaient s’adresser aux établissements diplomatiques russes. Ainsi, le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères a publié des informations actualisées sur l’existence ou non d’un régime de visa applicable aux citoyens russes voulant se rendre dans un pays étranger. De plus, vous y trouverez tous les contacts des établissements diplomatiques russes et les horaires des établissements consulaires.
Nous voudrions rappeler que sur tous les smartphones il est possible d’installer une application spéciale « Assistant à l’étranger » conçue par le Centre des situations de crise du Ministère des Affaires étrangères. C’est un outil indispensable pour tout citoyen russe qui se retrouve dans une situation difficile à l’étranger. Toutes les représentations diplomatiques russes possèdent un site officiel et une page sur les réseaux sociaux, où sont également publiées les informations concernant la situation dans le pays de séjour sur les questions consulaires et politiques.
Malheureusement, on constate encore souvent des cas de concitoyens qui, ayant négligé de souscrire à une police d’assurance, se retrouvent dans des situations difficiles et urgentes liées au paiement d’une aide médicale urgente. Certains tentent de rejeter la responsabilité des problèmes financiers survenus sur les établissements diplomatiques. Nous rappelons que conformément à la loi fédérale 14 sur l’ordre d’entrée en Russie et de sortie de Russie, en cas d’absence d’assurance médicale les frais pour l’aide médicale à l’étranger, notamment sous forme urgente et immédiate, sont pris en charge par le citoyen en question ou les personnes souhaitant cette aide.
Nos représentations consulaires et nos ambassades sont toujours disponibles, il y a des téléphones d’urgence, mais il est indispensable de souscrire une police d’assurance. Pour ne pas se retrouver dans une situation difficile à cause de documents incomplets, nous appelons tout le monde à être responsable dans la planification de voyages à l’étranger sans négliger les détails qui peuvent paraître insignifiants pendant que vous vous trouvez en Russie.
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Sur les fakes publiés dans les médias concernant l’opération spéciale de la Russie et de l’Argentine pour empêcher le trafic de stupéfiants
Nous publions tous les jours des informations à ce sujet: l’interview de l’Ambassadeur de Russie en Argentine Viktor Koronelli, les démentis, les interviews des représentants du Ministère russe des Affaires étrangères concernait l' »affaire cocaïne ». Il s’agit d’une opération spéciale menée par la Russie et l’Argentine pour empêcher le trafic de stupéfiants. Nous voyons et constatons que la campagne lancée dans les médias et sur les réseaux sociaux concernant cette opération prend les proportions d’une puissante campagne de désinformation pour tenter de déformer les faits.
RUSSIE l'Ambassadeur de Russie en Argentine Viktor Koronelli1073514512 l’Ambassadeur de Russie en Argentine Viktor Koronelli
Une nouvelle fois, j’attire votre attention sur la rubrique du site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères dans laquelle nous publions les démentis des intox. Certaines sont signées, d’autres n’ont pas d’auteur.
Il est évident que les spéculations et les attaques médiatiques de ce niveau ne sont pas aléatoires.
Qui est derrière tout ça?
Pourquoi est-ce fait?
Pourquoi cherche-t-on à induire en erreur le public et les utilisateurs des réseaux sociaux en publiant des fakes et des fantaisies?
C’est une grande question. Nous avons remarqué que souvent, ces articles et fakes étaient publiés sur les ressources médiatiques financées directement par des gouvernements étrangers. C’est également très inquiétant.
Nous analysons ces articles, la tendance à leur apparition et leur diffusion. Ils seront transmis aux forces de l’ordre pour une expertise et éventuellement joints aux dossiers de l’enquête.
Nous appelons une fois de plus tous les journalistes à utiliser des informations vérifiées, à poser des questions par écrit ou à l’oral. Nous sommes prêts à y répondre.
Mais je rappelle que l’enquête est en cours.
Réponses aux questions:
A
Les élections italiennes signifient que l’instabilité dans la vie politique aussi bien du pays que de toute l’Union européenne va se prolonger. Que pensez-vous des perspectives des processus qui s’y déroulent? Après tout, ils influencent les relations avec l’Italie et l’Europe dans l’ensemble.
Que ce soit en UE ou sur d’autres continents, comme une affaire intérieure de ces États. C’est l’expression de la volonté du peuple qui vit et travaille dans le pays en question. C’est la prérogative des personnes qui élisent un président, un gouvernement et un parlement. Nous disons traditionnellement que nous respecterons le choix légitime des électeurs. Je ne peux que réaffirmer cette position.
B
Sergueï Lavrov pourrait-il s’entretenir avec le Secrétaire d’État américain Rex Tillerson en Afrique?
RUSSIE USA LAVROV Rex Tillerson I5EEvwl0uh262Gg9lnDOLavrov & Tillerson
Réponse: Alors c’est « quite a story », comme disent nos collègues américains. La demande d’un tel entretien a été envoyée au Département d’État américain par le biais de notre Ambassade à Washington. Pendant la conférence de presse au Département d’État, sa porte-parole a déclaré qu’elle n’était au courant d’aucune requête, qu’aucune demande n’avait été reçue, qu’ils n’en savaient rien.
C’est faux. Cette demande a été envoyée. Qui plus est, elle a été réaffirmée lors de discussions avec des collègues du Département d’État. Ils ont confirmé l’avoir reçue et qu’elle était à l’étude.
On ignore pourquoi dans l’espace public il a été déclaré que cette demande n’avait pas été reçue.
Nous n’avons qu’une seule supposition:
peut-être parce que vendredi, quand cela a été annoncé, le Département d’État ne travaillait pas à cause du vent.
Peut-être que l’information n’est pas arrivée quelque part.
Mais il n’y a plus de vent et le travail pourrait déjà reprendre. Notre Ambassade a publié un commentaire avec une appréciation complète sur ce sujet. Une requête a été envoyée. Nous attendons la réaction des USA.
On ne veut plus donner d’appréciation sur ce qui s’y passe. Mais je peux vous assurer et affirmer que la demande a été envoyée, et nous avons la confirmation qu’elle a été reçue et qu’elle est à l’étude. Ils avaient promis de répondre mais ils ne l’ont pas fait. Ils ont répondu publiquement que la requête n’avait pas été reçue. Malheureusement, ces derniers temps, c’est toujours comme ça.
C
La semaine dernière, l’Arménie a annulé l’accord turco-arménien signé à Zurich en 2009. Que pense Moscou des actions d’Ankara et d’Erevan dans le cadre de cet accord? Dans quelle mesure étaient-elles adéquates?
- Devant Ahmet Davutoghu (Turquie) et Edouard Nalbadian(Amenie)Derrière à gauche Javier Solana, Micheline Calmy Rey (cachée) Bernard Kouchner, Hillary Clinton et Sergueï Lavrov en 2009
Réponse: Nous avons donné notre avis sur cet accord parce que la délégation russe, vous vous souvenez, se trouvait à Zurich et participait activement à ce processus. Notre position reste d’actualité. Nous partons de l’importance de normaliser les relations entre l’Arménie et la Turquie dans l’intérêt de ces deux pays. De notre côté, nous avons toujours tout fait pour atteindre cet objectif. A Zurich, la Russie avait participé très activement et surtout efficacement à l’élaboration des accords en question. Nous avons également commenté ce sujet. Ces appréciations sont toujours d’actualité.
D
Londres a déclaré qu’il réagirait résolument s’il s’avérait que…
Réponse: Non. Pas comme ça.
E
Pas comme ça? Alors comment?
Réponse: Ce n’est pas Londres qui a dit…
F
Très bien, le Ministre des Affaires étrangères…
Réponse: Ce sont encore des choses différentes.
G
Boris Johnson a déclaré.
Réponse: Quand il était maire de Londres, on pouvait dire que « Londres a déclaré ».
H
S’il s’avérait que Moscou était impliqué dans l’empoisonnement supposé de Sergueï Skripal, quelle serait votre réaction? Que pouvez-vous dire de cette histoire qui se déroule actuellement?
RUSSIE sergei+skripal+russian-spy-exposed-to-unknown-substance-uk+-+cnn+van Sergei Skripal
Réponse: Vous le savez: des appréciations ont été exprimées hier, des informations ont été données au niveau de l’Administration du Président russe par le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov. Cette information est toujours d’actualité. Nous ne disposons pas d’informations sur ce qui pourrait être la raison de cette « histoire », comme vous l’avez qualifiée.
Dans le même temps, nous remarquons que ce qui est arrivé à Sergueï Skripal a été immédiatement utilisé pour attiser davantage la campagne antirusse dans l’espace médiatique occidental. Avant même d’éclaircir la situation, on répand les fantaisies traditionnelles. De plus, dans cette campagne, on perçoit clairement un travail de mise en scène, on a entendu des déclarations de représentants officiels du Royaume-Uni. Honnêtement, ces intox ne sont rien d’autre que des provocations visant à compliquer les relations entre nos pays.
En partant de votre vision de la situation, vous avez dit que c’était une « histoire« . Il y en a déjà eu plusieurs.
Comment se sont terminées les histoires avec Boris Berezovski, avec Alexandre Perepelitchny?
Vous le savez? Bien sûr que non.
Savons-nous?
Personne ne nous a informés non plus par les canaux officiels, par exemple le Ministère des Affaires étrangères. Et cette « histoire », comme vous l’avez si bien dit, se terminera de la même manière.
On attisera d’abord le fond médiatique, on entendra des accusations absolument infondées et sans preuves, puis tout cela sera rendu confidentiel. Et une nouvelle fois ni les journalistes ni le public ni les politiciens ni les représentants officiels ne sauront ce qui s’est réellement passé.
Assistera-t-on au même scénario cette fois également?
Regardez, la situation est identique concernant Boris Berezovski et Alexandre Perepelitchny. Et avant: la même chose. Le scénario est toujours le même.
I
Sergueï Skripal a-t-il été privé de la citoyenneté russe?
Réponse: Nos informations indiquent qu’il n’était pas inscrit au registre consulaire dans notre Ambassade de Londres. Je ne dispose pas d’autres informations à ce sujet.
J
Avez-vous reçu une demande officielle de soutien dans l’enquête sur cette histoire?
Réponse: A ce jour, nous n’avons reçu aucune demande ou proposition officielle des représentants britanniques officiels pour une enquête commune supposant un travail avec la Russie. Une déclaration et un commentaire ont été faits hier à ce sujet.
K
Le conseiller à la sécurité nationale de l’Afghanistan, en réponse aux préoccupations russes concernant la projection de combattants de Daech, a répondu que certains leaders de l’organisation terroriste se trouvaient dans une prison afghane et a demandé d’envoyer un groupe de spécialistes russes pour comprendre ce qui s’était passé. Que pouvez-vous dire à ce sujet?
Réponse: Je n’ai pas d’informations actuellement. Je demanderai des précisions.
L
Le 1er mars, dans son discours, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie élaborait une arme qui rendrait l’ABM américain inutile. Est-ce que cela signifie que vous n’avez plus besoin de vous préoccuper du développement global de l’ABM, notamment en Asie du Nord-Est?
Réponse: Et vous? Je le considère comme une réponse. Nous disons tout le temps et ne cessons de répéter (je l’ai dit plusieurs fois aujourd’hui) qu’il était question (et nous sommes les premiers intéressés) de la création d’un système global de sécurité qui n’impliquerait pas la séparation du monde en régions dangereuses et sûres, non pas la concentration des forces et des capacités, des ressources techniques pour rendre un groupe de pays ou une région sûre, et les autres – comme on pourra.
Nous partons du fait qu’il faut une coopération internationale, d’autant qu’il existe des accords appropriés, des documents doctrinaux à ce sujet. Nous avons proposé une coopération, nous avons proposé de mener un dialogue avec tous les acteurs intéressés. Malheureusement, ces discussions sur le fait que la sécurité est indivisible restent des discussions du côté de nos partenaires. Nous sommes prêts à ce travail. Nous ne sommes pas simplement prêts au dialogue, mais également à la mise en œuvre de cette thèse très juste sur la sécurité indivisible.
Mais la question que je me suis permise de vous poser me semble éminemment d’actualité.
M
Les USA et la Russie mènent-ils actuellement des discussions pour savoir ce qui arrivera après l’échéance du traité START 3 en 2021? De votre point de vue, quel doit être le résultat de ces discussions? Quelle sera l’influence de l’allocution du Président et de la nouvelle information sur l’armement?
Réponse: Excellente question. Je vous fournirai prochainement une réponse détaillée personnellement et nous la publierons sur notre site.
N
Est-ce que quelqu’un a déjà accusé la Russie d’ingérence dans les élections législatives italiennes? Ma seconde question concerne la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Turquie, de l’Iran et de la Russie à Astana. Récemment, le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag a déclaré que les forces turques, conjointement avec l’Armée syrienne libre, avaient pris le contrôle de 50% du territoire d’Afrin. L’avancée des forces turques à Afrin sera-t-elle évoquée pendant la réunion à Astana? Quelle est la position de la Russie?
ITALIE 13.03.2018 italian-election-2018-930987
Réponse: En ce qui concerne votre seconde question, je peux dire que ce thème est évoqué régulièrement lors de nos contacts avec la Turquie. Sur la première question: ce n’est pas « déjà » mais « depuis longtemps » que nous avons été accusés d’ingérence dans les élections législatives en Italie. Votre confrère italienne le confirmera: littéralement à la veille des élections a été publié un grand article dans la presse occidentale sur ce que représentait en soi la prétendue technologie d’ingérence de la Russie et notamment comment elle serait utilisée en Italie.
Nous avons été accusés depuis longtemps d’ingérence dans les affaires intérieures, y compris les élections en Italie, on prédisait la prétendue ingérence de la Russie dans ces processus.
Malheureusement, c’est impossible à arrêter –
le processus est lancé, la tendance se déroule, on ne fait que jeter de nouveaux fakes sur ce feu. C’est pourquoi je répète: prêtez attention à la publication que j’ai mentionnée. Cet immense article prétendant être une analyse est paru littéralement à la veille des élections.
Pourquoi? Évidemment pour exercer une certaine influence, intimider l’électorat italien et influer sur les élections. C’est précisément un exemple d’influence. De notre côté, nous déclarons constamment qu’il doit s’agir d’une expression libre de la volonté des peuples, notamment de l’Italie ou de tout autre pays où des élections ont lieu.
O
Ma question concerne le régime de visa entre la Russie et la Géorgie, qui est en vigueur depuis presque 18 ans. Y a-t-il du progrès ou des changements?
Réponse: Nous travaillons sur ces progrès, comme vous l’avez dit. Ce n’est pas la Russie qui a rompu les relations avec la Géorgie. C’est tout le contraire. Cela a conduit à la situation actuelle. Nous comprenons que les peuples de nos pays, les représentants des différents secteurs – des affaires, de la culture et des associations – veulent voyager et interagir. C’est précisément pourquoi le Ministère russe des Affaires étrangères a déclaré à plusieurs reprises que le travail pour simplifier le régime de visa entre nos pays était en cours. Il est à l’ordre du jour et d’actualité.
P
Ma question concerne le récent entretien entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et l’Envoyé spécial du Président sud-coréen Chung Eui-yong, pendant lequel Kim Jong-un s’est dit d’accord pour organiser un sommet intercoréen fin avril. De son côté, l’Amérique a exprimé un optimisme prudent en disant qu’elle ne participerait pas aux négociations officielles avec la Corée du Nord tant que le programme nucléaire nord-coréen ne serait pas entièrement fermé. Quelle est la position de la Russie à ce sujet? Ma seconde question concerne la venue de l’Envoyé spécial du Président sud-coréen Chung Eui-yong à Moscou prochainement pour transmettre les résultats de la réunion. Quand cela se passera-t-il? Qui représentera la Russie à cette rencontre?
Réponse: En ce qui concerne la première question, j’ai déjà partagé aujourd’hui notre avis sur les contacts entre le Nord et le Sud. Quant à l’éventuelle réunion à ce sujet à Moscou, les dates ne sont pas encore connues. Nous les annoncerons dès qu’elles seront connues. Nous ne disposons pas encore de ces informations.
Q
Le Président de la commission de la Douma pour les affaires internationales Leonid Sloutski a été accusé de harcèlement par trois journalistes.
Réponse: Qu’est-ce que cela a à voir avec le Ministère des Affaires étrangères? Quel lien voyez-vous?
R
J’y vois un lien parce que Leonid Sloutski représente la Russie sur la scène internationale en tant que chef de la commission de la Douma pour les affaires internationales.
Réponse: Ce thème n’a rien à voir avec le Ministère des Affaires étrangères. La seule chose que je me permettrai de dire est que nous avons abordé ce sujet hier sur une radio russe, et nous avons décidé qu’à la veille de la Journée internationale de la femme il fallait consacrer plus de temps à cette question. L’émission sortira demain. Je suis prête à en parler uniquement à titre personnel. Je ne vois pas de raison pour un commentaire officiel. Je pense que cette question concerne les structures appropriées – la commission d’éthique de la Douma russe ou un député concret.
S
Et à titre personnel, que pouvez-vous dire à ce sujet?
Réponse: Écoutez les émissions.
T
Des supporters de football bulgares nous ont demandé de vous dire que votre tribune de verre les inspirait.
Réponse: Encore un peu et vous serez également accusé de harcèlement. Je vois que vous devenez déjà nerveux.
U
Nous voudrions également vous souhaiter une excellente Journée internationale des droits de la femme le 8 mars. La dernière fois, vous vouliez accorder la citoyenneté au Premier ministre bulgare Boïko Borissov. Une ONG d’une ville du nord a avancé votre candidature au titre de citoyen d’honneur de cette ville.
Réponse: Vous n’avez pas une procédure très compliquée pour obtenir ce statut d’honneur.
V
Pendant que votre candidature sera à l’étude, une autre organisation vous offre une adresse d’enregistrement. Vous pouvez choisir l’une des soixante variantes. Et voici une composition florale de Media Most Bulgarie.
Réponse: Merci, c’est très joli. Est-ce un symbole de l’amitié russo-bulgare?
X
Oui, il y a les drapeaux de la Bulgarie et de la Russie. Les peuples bulgare et russe ont toujours été unis.
Réponse: Seulement les couleurs du drapeau russe sont un peu mélangées.
Y
Tout est correct.
Réponse: Disons que la présence de couleurs est correcte, mais que leur arrangement peut être interprété différemment.
Z
Récemment, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie est revenu déçu de Bulgarie. La diplomatie bulgare n’y peut rien non plus et je me dois de prendre les choses en main.
Réponse: Vous êtes comme un ministre « sans portefeuille »?
A1
Oui. Pour montrer à quel point les peuples de la Bulgarie et de la Russie sont proches je voudrais vous inviter à danser ensemble le merengue
Réponse: Nous en reparlerons.
B2
Le Centre pour la réconciliation des belligérants en Syrie a évoqué la nécessité d’assurer une sortie sûre aux leaders des groupes armés et de leur famille de la Ghouta orientale. Il s’avère qu’il y a un accord pour que les groupes de combattants puissent quitter la Ghouta. Qu’en pense la Russie?
Réponse: La Russie estime clairement que les combattants qui continuent se battre et de commettre des attentats doivent être éliminés. Pour ceux qui veulent se rendre (vous savez parfaitement comment il est possible de le faire) et pour la population est prévue la possibilité de quitter ces régions qui se trouvent dans la zone des activités militaires.
C3
Les USA ont décrété de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord à cause de l’utilisation de l’arme chimique dans l’assassinat de Kim Jong-nam, frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Que pensez-vous de l’adoption de ces sanctions compte tenu de la dynamique qui s’installe entre la Corée du Nord et la Corée du Sud?
Réponse: Vous connaissez notre position de principe concernant la politique de sanction et les sanctions. Nous partons du fait que les sanctions décrétées par le Conseil de sécurité des Nations unies, et concrètement par rapport à la Corée du Nord, sont légitimes. Les autres sanctions, motivées par une question à l’ordre du jour au Conseil de sécurité des Nations unies mais qui n’ont pas été approuvées par un comité compétent ou par le Conseil de sécurité des Nations unies, ne sont pas légitimes de notre point de vue.
Nous avons constaté l’évolution dramatique de la situation. Il y a quelque mois, dans cette salle, on posait des questions concernant les perspectives de déploiement des activités militaires d’envergure sur la péninsule. Il faut saluer tout ce qui est fait pour apaiser la situation et pour le retour aux négociations. Il faut être extrêmement prudent, ne pas causer d’agissements susceptibles d’attiser la situation et de la faire revenir vers ce dont on s’éloigne progressivement: une tension aussi colossale.
D4
Ksenia Sobtchak a récemment déclaré avoir envoyé une lettre à l’Ambassade d’Ukraine pour l’informer de son intention de visiter la Crimée via l’Ukraine. Cette situation a déjà été commentée par le Ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine: il la qualifie de « schizophrénie ». Nous voudrions avoir votre commentaire.
Réponse: Tout cela me rappelle une histoire très amusante de la seconde moitié des années 2000. A l’époque, je travaillais à la Représentation permanente de la Russie auprès de l’Onu à New York. Il y avait une réunion du Conseil de sécurité avec la participation des chefs d’État. Les USA y étaient représentés par l’ex-Président George W. Bush qui était assis dans la salle du Conseil de sécurité des Nations unies et, pendant la réunion, écrivait très scrupuleusement quelque chose sur une feuille. Un photojournaliste occidental avait pointé son objectif sur cette note. Sur la photo qui a été ensuite publiée sur internet, on pouvait voir que l’ex-Président américain George W. Bush demandait à sa conseillère Condoleezza Rice s’il pouvait aller aux toilettes. Chacun demande l’autorisation pour ce qu’il juge pertinent pour lui.
E5
Depuis l’allocution du Président russe Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédérale, on parle beaucoup de la nouvelle force militaire de la Russie. Mais tout le monde sait que nous avons la plus belle « soft power »: c’est vous. Je vous souhaite une bonne fête de la Journée internationale des droits de la femme du 8 mars et je vous souhaite tout le meilleur, de la réussite dans votre carrière et des conférences de presse très intéressantes.
Réponse: Merci beaucoup. Cela me fait vraiment plaisir. C’est notre fête commune. Je souhaite une bonne fête à toutes les représentantes de notre corps journalistique d’aujourd’hui. C’est une fête internationale très importante pour nous. Je vous souhaite de la réussite et de bien fêter ça!