Si même le collabo Libé l'admet
Sébastien Gobert est un jeune journaliste engagé ayant pris fait et cause pour l'euro-Maïdan et soutenant la politique russophobe de l'Ukraine dans plusieurs officines propagandistes occidentales comme le quotidien "Libération".
C'est son choix, un engagement qui est aux antipodes du mien, et que j'espère voir un jour se libérer de la tutelle de l'utopie et de la dépendance de la gamelle. Mais par principe, je me refuse pour autant à censurer l'homme comme le font certains francais échoués à Donetsk et qui, journalistes autoproclamés, bâillonnent toute analyse critique (y compris celles des autres médias pro Donbass), sauf la leur bien entendu.
Car force est de constater qu'il subsiste dans la servilité idéologique de Sébastien Gobert quelques réflexes antifascistes sains et qui parfois méritent d'être relevés ne serait-ce que pour démontrer que ce que nous, "les agents de Poutine" dénonçons depuis 4 ans.
Bien sûr le vocabulaire choisi et le plan de présentation est calculé pour que ça passe au niveau de la ligne éditoriale d'une rédaction ouvertement collabo et pour qui les "fachos" rouge bruns sont obligatoirement de l'autre côté de la ligne de front du Donbass.
Ainsi Gobert écrit-il "ultra nationalistes" "très radical" pour décrite cette horde de soudards néo nazis cautionnée par le régime démocratique et "droitdelhommiste" de Kiev.
Et du moment que des connexions avec la Russie sont mentionnées comme dans l'introduction de l'article les méthodes brutales de ces paramilitaires à la "symbolique fascisante" doivent être pardonnées. Imaginons une seconde la description qui serait donnée par "Libé" si une milice agissait en marge des forces de l'ordre à Donetsk...
Enfin ne soyons pas trop sévère, car cet article, dont la signature ne peut être accusée de servir la propagande du Kremlin, à le mérite de lever un coin du voile sur cette dictature de Kiev soutenue par la France.
Sebastien continuez donc à ouvrir les yeux sur le régime de Kiev pour lequel vous avez naïvement prêté allégeance en 2014 et peut-être je vous offrirai un jour un verre à Donetsk où sur un Maïdan libéré !
Erwan Castel
Source de l'article : Libération
Ukraine : l’irruption des forces de maintien de «l’ordre moral»
Des hommes des «Droujyny» tentent de fermer un «casino illégal» à Kiev, le 6 février. Photo Niels Ackermann. |
Par Sébastien Gobert, correspondant à Kiev
27 mars 2018 à 20:21 (mis à jour à 20:31)
Depuis la guerre du Donbass de 2014, de nombreuses milices ultranationalistes se sont formées dans le pays et tendent à se substituer à la police. Créés fin janvier, les «Natsionalniy Droujyny» rassemblent plus de 600 hommes issus du régiment d’extrême droite Azov.
Les joues rougies, Maksym compose le 102 sur son téléphone, le numéro de la police nationale. Le jeune homme ne doit pas avoir plus de 19 ans, mais il dénonce déjà avec assurance : «Nous avons trouvé un casino illégal. Ils n’ont plus de licence depuis 2014. En plus, ils dépendent d’une société russe, et donc sponsorisent la guerre dans l’est de l’Ukraine.» De l’autre côté de la ligne, une standardiste prend note, hésitante. Maksym insiste : «Vous venez le fermer ? Nous montons la garde en attendant.» Autour de lui, une vingtaine de jeunes hommes occupent ce casino de Boryspil, dans la banlieue de Kiev. Visages fermés, l’air intimidant, en survêtement ou en uniforme militaire orné des lettres jaunes «Natsionalniy Droujyny», ils retiennent trois employés, hébétés, visiblement prêts à voir leur casino saccagé.
Les Droujyny («brigades» ou «milices» en ukrainien) sont apparus le 28 janvier. Dans une marche à travers le centre de la capitale, aux accents des années 30, avec drapeaux, flambeaux et poings levés, plus de 600 hommes ont prêté serment à cette nouvelle formation du régiment paramilitaire ultranationaliste Azov.La guerre du Donbass (est de l’Ukraine) a causé la mort de plus de 10 000 personnes depuis 2014. Elle a aussi favorisé l’émergence de plusieurs groupes paramilitaires, plus ou moins radicaux, qui se sont imposés dans le paysage politique ukrainien. Le très radical Azov s’est distingué parmi ces «bataillons de volontaires».Il a développé son parti politique et deux associations, qui brassent vétérans et jeunes ultras de football, entre autres. Comme les nouveaux membres des Droujyny, tous sont des militants actifs d’un nouvel «ordre ukrainien».
Contre-pouvoir à la police
Si beaucoup des Droujyny sont actifs depuis plus d’un an, leur prestation de serment officielle a suscité de sérieuses inquiétudes. Le groupe se fixe pour objectif «d’assurer l’ordre public et la sécurité dans les rues», selon Serhiy Semenov, un de ses porte-parole, à Kiev. Dans un contexte d’augmentation de la criminalité et de paupérisation d’une partie de la société, lui s’insurge contre les «drogués et alcooliques qui pullulent dans nos villes». Comme un slogan des Droujyny l’affirme, ils «n’ont pas peur d’utiliser la force». De là à ce qu’ils s’imposent comme un concurrent, voire comme un contre-pouvoir à la police, il n’y a qu’un pas.
«Nous sommes juste là pour aider la police», se défend le militant Samson, un rouquin athlétique, dans ce casino de Boryspil. Formellement, les Droujyny sont dans leur droit. En vertu d’une loi sur «la participation des citoyens dans le respect de l’ordre public», des associations peuvent porter assistance aux forces de l’ordre. Les miliciens s’inscrivent même dans une critique amère de la police nationale, impuissante à enrayer la hausse constante de la criminalité depuis 2014. Les espoirs liés à l’apparition tape-à-l’œil de la police de la route, en 2015, sont aujourd’hui déçus. Les jeunes recrues, inexpérimentées et isolées dans un système policier non réformé et corrompu, «ne se sont pas encore affirmées comme forces de maintien de l’ordre»,analyse Samson. Reste la question de la méthode employée par les Droujyny. Pourquoi investir ce casino de manière aussi intimidante ? S’agit-il d’une défense de l’Etat de droit, ou d’une pression contre une entreprise privée ? Le but est-il de forcer la police à «faire son travail» ?
Ces questions resteront sans réponse. Subitement, Samson annonce le départ de sa troupe, sans attendre l’arrivée de la police, pour s’atteler à une «tâche plus importante». Une inconsistance qui rend la scène presque absurde. Ihor, employé du casino, en plaisanterait presque. Mais il a mal vécu cette intimidation. «Ils ne savent pas ce qu’ils veulent, ces jeunes. Cela veut dire qu’ils sont capables de tout…»
Après de longues minutes, une patrouille de police arrive sur les lieux. Loin de s’affoler, l’officier Vitaliy Droujenko se contente de constater : «La licence du casino est en règle, il n’y a eu aucun dommage, aucune violation. Donc je ne vois pas ce que je peux faire de plus.» Ce policier de banlieue n’a visiblement pas reçu de lignes directrices de sa hiérarchie et préfère clore l’affaire. De fait, le ministère de l’Intérieur «n’a informé ni sur les compétences ni sur les limites de l’autorité des Droujyny», regrette Tanya Cooper, directrice du bureau ukrainien de Human Rights Watch. Au contraire, les officiels de l’Etat se sont distingués par une foule de «messages contradictoires».
Si certains fonctionnaires ont ainsi accueilli «l’aide» des Droujyny avec prudence, d’autres ont dénoncé une simple opération de communication. La réaction du ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov, a été scrutée avec intérêt. Depuis 2014, l’homme politique est considéré par nombre d’observateurs comme le principal protecteur et sponsor d’Azov, qu’il utiliserait, en certaines occasions, comme une armée privée. Arsen Avakov nie en bloc. Mais c’est seulement après un long silence, confronté à une vague de critiques très négatives, tant en Ukraine qu’à l’étranger, qu’il s’est distancié des Droujyny en condamnant les «groupes militaires alternatifs qui tentent de s’imposer dans la rue».
«Mythologie scandinave»
Depuis début février, l’assurance du ministre ne change pourtant rien à la situation sur le terrain, où cette milice patrouille et mène différentes actions librement. Une implantation «alarmante» pour Tanya Cooper, compte tenu de «l’affiliation des Droujyny avec l’idéologie d’extrême droite» . De fait, Azov et ses différentes organisations sont décriées pour leur ultranationalisme, leur agenda conservateur et leur symbolisme fascisant. Certains des membres sont ouvertement néonazis. Autrefois indifférent aux critiques, le mouvement tente aujourd’hui de relativiser son radicalisme. «Nous nous revendiquons d’un ordre moral et militariste qui donne un cadre de vie à nos membres et entretient une discipline , explique Serhiy Semenov. Nous ne nous considérons pas pour autant comme fascistes… Beaucoup de nos militants se réfèrent à des temps bien plus anciens, comme le royaume de la Rous’ de Kiev, au IXe siècle, ou la mythologie scandinave.»
Pour l’experte des droits de l’homme Halyna Coynash, la digression rhétorique n’enlève rien au fait qu’Azov a démontré, depuis sa création en 2014, «une certaine intolérance» vis-à-vis de minorités ethniques, d’étrangers ou encore de la communauté LGBT. «Les Droujyny sont-ils à même d’aider la police à défendre la loi qui garantit une égalité de droits pour tous, et protège les minorités de discriminations ?» s’interroge Tanya Cooper.
Entraînement au tir pour les enfants
D’autant que leur «assistance»à la police nationale ne va pas de soi. Plusieurs vidéos, largement diffusées sur les réseaux sociaux, font état de violents affrontements entre milices et forces de l’ordre. Toutefois, dans de nombreux cas, ces dernières restent passives et laissent libre champ aux nationalistes. Une scène a créé un certain émoi, à Tcherkassy, à 200 kilomètres au sud-est de Kiev. Le 30 janvier, une vingtaine de miliciens ont bloqué les sorties de la salle du conseil municipal, en forçant les élus à y adopter le budget 2018. «Nous étions venus défendre notre position citoyenne, explique le chef de la section locale des Droujyny, Iouriy Tetrychnyk. Vous savez, si certains conseillers se sont sentis mal à l’aise, ils n’avaient qu’à s’en prendre à eux-mêmes.»
Avec une quarantaine de militants bénévoles, Tetrychnyk est à la tête d’une des principales sections régionales des Droujyny. En plus des patrouilles de rue, il se réjouit d’avoir obtenu une subvention municipale de 2 millions de hryvnias (environ 61 000 euros) pour le développement d’un stand d’entraînement au tir pour les enfants. «Il faut qu’ils comprennent, dès leur plus jeune âge, que les armes ne sont pas une agression, mais une défense», explique-t-il avec naturel. A le croire, de nombreux parents sont intéressés par l’initiative. «Nous sommes très bien acceptés à Tcherkassy. Les réactions négatives à l’apparition des Droujyny, cela veut juste dire que les gens ne nous connaissent pas assez… Il nous faut expliquer nos objectifs, et multiplier nos actions.»
Sébastien Gobert correspondant à Kiev