L'arme du faible, du criminel et du con

photo d'illustration, Horst Gutmann, CC BY 2.0

L'Ukraine institutionnalise le formatage de la pensée en rejetant l'une après l'autre les références russes de son Histoire et celles qui mentionnent les crimes commis par les bandéristes.

La censure est la preuve la plus visible d'une pensée totalitariste, depuis les autodafés révolutionnaires jusqu'à l'interdiction de territoire prononcée à l'encontre de journalistes.

C'est l'arme des faibles, des criminels et des cons (cumuls autorisés) Et il ne faut pas croire que l'Ukraine est le seul exemple contemporain de cette dictature de la pensée. La France cette "patrie des droits de l'Homme" dont la liberté d'expression est un pilier majeur est devenue elle aussi le parangon de la censure.

L'Ukraine est juste un peu moins subtile dans sa stratégie de conditionnement idéologique des masses.

Erwan Castel

Source de l'article : Actua-litté

L'Ukraine censure 25 livres, interdits de distribution dans le pays

Antoine Oury 

Le Comité d'État sur la politique d'information, la radio et la télévision d'Ukraine a diffusé, le 10 janvier 2018, une liste de 25 ouvrages importés de Russie et interdits de distribution sur le territoire national. On y retrouve des ouvrages historiques signés par Boris Akounine, Stalingrad d'Antony Beevor, mais aussi des encyclopédies et ouvrages pour la jeunesse, ou encore les mémoires de la princesse russe Catherine Dachkov (1743-1810).

Les 25 entrées du tableau mis en ligne par le Comité ukrainien renvoient toutes à « un produit d'édition originaire ou fabriqué et/ou importé du territoire d'un État agresseur », expression qui fait explicitement référence à la Russie. Depuis le 1er janvier 2017, l'import de livres russes est interdit en Ukraine, après l'entrée en vigueur d'une loi sur le sujet.

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine bat son plein depuis plusieurs années : en 2014, après la démission du président Viktor Ianoukovytch, favorable à un rapprochement de la Russie, cette dernière occupe la Crimée pour intimider le nouveau gouvernement, qu'elle ne considère pas comme légitime. Petro Porochenko, président depuis le 7 juin 2014, avait décidé, parmi les représailles envers le voisin russe, d'interdire la distribution des livres importés.

Cette liste de 25 ouvrages vient donc compléter l'interdiction générale : on y retrouve des ouvrages signés par des auteurs russes, fort logiquement, de Boris Akounine à la princesse Catherine Dachkov (1743-1810), en passant par le prince Esper Esperovitch Oukhtomski (1861-1921). Sont visés tous les ouvrages avec des contenus « anti-ukrainiens », une acception, on l'aura compris, très large. Ainsi, on dénombre dans la liste un certain nombre d'ouvrages destinés à la jeunesse, comme des encyclopédies.

Une mesure anti-démocratique

On note également dans la liste la présence du livre Stalingrad, de l'historien britannique Antony Beevor, qui raconte la célèbre bataille pour la ville, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Serhiy Oliyinyk, à la tête du Comité responsable de la liste, a précisé que le livre de Beevor était cité pour un passage dans lequel il raconte l'exécution de 90 enfants juifs par une milice ukrainienne. 

« Lorsque nous avons vérifié ses sources, nous avons découvert qu'il utilisait des rapports du Commissariat du peuple aux affaires intérieures [NKVD, sorte de ministère de l'Intérieur de l'URSS] », explique-t-il, source considérée comme « anti-ukrainienne ».

Interrogé, Beevor nie s'être appuyé sur des sources soviétiques, et cite même l'origine de l'information, un ouvrage signé par Helmuth Groscurth, un officier allemand qui conspirait contre Hitler. « C'est un scandale. Ils n'ont aucune raison d'agir ainsi. Dans l'édition russe et dans l'édition anglaise, il est clairement indiqué quelle est la source et d'où elle vient - cet officier plutôt courageux et pieux [Helmuth Groscurth] qui protestait, malgré la menace que tout soit rapporté à Himmler, contre ce massacre des enfants. Il n'y a aucun moyen que les Soviétiques aient même eu connaissance de ces faits », assure l'historien Antony Beevor.

Halya Coynash, de l'organisation de défense des droits de l'Homme Kharkiv Human Rights Protection Group, a déploré la mesure gouvernementale, assurant qu'elle allait à l'encontre d'une volonté « de montrer combien nous sommes plus démocratiques que la Russie, au Nord ».

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