Sous les feux de Kiev

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Pour ce premier déploiement de l'année 2018, le front entre Yasinovataya et Avdeevka, nous accueille dans une atmosphère où les températures de la guerre et de l'hiver se croisent autour de notre "forteruine", cette position située à mi chemin entre une vraie "guerre des tranchées" et un faux "désert des tartares"...


Lundi 15 janvier 2018

Les tirs ukrainiens depuis une semaine reprennent crescendo comme dans un orchestre étrange où chaque jour un nouvel aboiement rejoint les hurlements de la meute.

Ainsi, alors qu'hier le retour des mortiers se faisait entendre, ce sont les lance grenades automatiques (AGS) ou les bitumes de 23mm (ZSU) qui aujourd'hui sont revenus dans la drôle de danse qui se joue à Promka depuis bientôt 2 ans.

Au Sud de notre position, vers 21h30, des tirs d'artillerie frappent le secteur de Spartak ou de l'aéroport, vraisemblablement avec des mortiers de 120mm vu le temps de se vol des obus entre détonation et explosion.

Au Nord, le paysage dévasté par la guerre, entre les cratères des obus, les trous des tranchées et des casemates... ressemble à un immense gruyère parsemé de fines colonnes de fumée ou de détonations trahissant une présence qui cherche à rester enterrée et invisible aux regards de nos armes.

Les infos que nous recevons confirment les renseignements collectés sur le terrain et qui mentionnent le déploiement de nouvelles unités renforcées par des éléments étrangers dont des mercenaires étasuniens, ce qui expliquerait le drapeau nord américain déployé devant nos positions, entre provocation et arrogance..
Un camarade déployé 2 km au Sud m'a également confirmé des observations de snipers étasuniens dans le secteur, que nous associons instinctivement aux tirs isolés de gros calibre (à priori 12,7 mm) reçus depuis 2 jours.

Côté météo, si elle est plutôt "douce" pour la saison, comme pour le feu ennemi, nous vivons une augmentation sensible et quotidienne du froid saisonnier qui sédentarise notre féline mascotte entre le poêle à bois et la réserve de boîtes de conserve.

Garde, corvées, observations, repos s’enchaînent H24 et, loin d'une quelconque routine, rappellent aux sentinelles que nous nous efforçons d'être, les servitudes et sacrifices qui enchâssent la grandeur silencieuse de servir celles et ceux qui nous font confiance pour protéger leur Liberté.

Erwan Castel

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du Front

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