Une armée qui attend le feu vert
Kiev, refuse d'abandonner son action offensive vers le Donbass
Malgré la trêve de Noël les ukrainiens continuent leurs bombardements sur le Donbass (ici un obusier de 122mm D30) |
Le deuxième semestre 2016 a vu une escalade progressive des attaques ukrainiennes sur le front du Donbass, dans un total mépris des accords de paix signés à Minsk par Kiev en février 2015, avec des bombardements de plus en plus importants sur l'ensemble de la ligne de front, mais également des attaques ponctuelles réalisées principalement dans les secteurs de Shirokino (Au Sud de la DNR) Yasinovataya (Au Nord de Donetsk) et Svitlodarsk (entre DNR et LNR) lieu des derniers assauts importants lancés contre les positions républicaines.
Un bilan des bombardements subis a été réalisé par les autorités de la République de Donetsk, illustre bien cette escalade des violations du cessez le feu que Kiev a engagé depuis 6 mois :
Dans ce premier graphique, à part pour le mois de septembre on observe une progression exponentielle des bombardements ukrainiens, qui s'accélère à partir de novembre 2016. |
Malgré le cessez le feu de Minsk, qui est censé être renforcé par la trêve de Noël, les "ukrops" continuent leurs bombardements et reconnaissances offensives qui, bien que diminués depuis 2 semaines, maintiennent une pression dans les secteurs du front où ils ont investi la "zone grise" jusqu'au contact des tranchées républicaines.
Une propagande qui conditionne pour une guerre meurtrière
Le Président ukrainien tentant de remonter le moral des soldats déployés sur le front du Donbass |
Du côté des responsables politiques et militaires, les discours politiques et les harangues bellicistes dont les contradictions fréquentes révélant l'incompétence cacophonique du pouvoir restent orientés vers une russophobie de plus en plus virulente et, visiblement en nette augmentation depuis plusieurs semaines, ils préparent le peuple ukrainien à subir de nouvelles saignées dans le Donbass.
Porochenko, le Président Ukrainien nous ressort à nouveau le mythe de l'invasion russe dans le Donbass, plat vide de tout ingrédient mais obstinément réchauffé depuis bientôt 3 ans par une propagande qui, en détournant le sentiment patriotique contre un ennemi extérieur, cherche à mobiliser l'opinion ukrainienne et a cacher la réalité d'une guerre fratricide insensée. Tout comme son ministre de la Défense, Porochenko s'est plaint de l'occupation du Donbass par une force russe d'environ 600 chars, 1300 véhicules de combat, 760 véhicules d'artillerie, 300 multiples systèmes de lance-roquettes (vivement que les satellites occidentaux ou les observateurs de l'OSCE soient plus performants et puissent enfin les prendre en photo, lol...)
Poltorak, le Ministre de la Défense a donné fin décembre l'ordre à la défense anti-aérienne ukrainienne d'abattre tout aéronef qui survolerait l'espace aérien ukrainien, ce qui concrètement pose un sérieux problème compte tenu qu'officiellement Kiev continue de considérer la Crimée comme lui appartenant. De toute évidence il s'agit d'une nouvelle provocation lancée contre Moscou autour de sa péninsule, comme cette autre annonce de procéder à de nouveaux exercices de tirs de missiles au large des côtes de Simferopol (début décembre Kiev avait déjà provoqué Moscou en procédant à des tirs près de l'espace aérien de la Crimée)
Mark Andrusyak Major général et représentant des forces armées ukrainiennes, lors d'un entretien a annoncé sur une radio ukrainienne une prochaine mobilisation massive d'officiers de réserve (environ 4000) De plus ce représentant des Forces armées ukrainiennes a précisé qu'une rupture de contrat militaire est désormais impossible tant que les opérations militaires dans le Donbass ne sont pas terminées en vertu de la "loi Porochenko" promulguée fin de 2016 et «portant modification de certains actes législatifs de l' Ukraine sur l'amélioration de l'ordre de service militaire». Ce rappel est destinée à prévenir l'hémorragie que provoquera au sein des soldats ukrainiens démoralisés qui sont engagés sur le front l'annonce d'une nouvelle offensive.
Au niveau de l'OTAN, Washington, faisant fi du prochain changement de pouvoir aux Etats Unis (d'ailleurs aura t-il réellement lieu ?) continue à renforcer son dispositif militaire en Europe comme d'ailleurs ses représailles économiques contre Moscou, en invoquant de plus en plus ouvertement de l'évolution prévisible de la situation en Ukraine, comme par exemple l'ors de l'annonce récente du déploiement d'une nouvelle brigade blindée en Pologne et Allemagne. Selon Peter Cooette, l'attaché de presse du Ministère de la Défense des USA qui en a fait l'annonce cette unité de chars de combat qui appartient à la 4ème Division d'infanterie des Etats Unis est déployée en Europe dans le cadre de la situation en Ukraine.
Sur le front du Donbass
Les unités de chars ukrainiennes sans être encore engagées (à par quelques tirs de position) continuent à être déployées au plus près de la ligne de front, avec leurs appuis artillerie. |
La nuit dernière les bombardements erratiques qui secouent à nouveau le front du Donbass ont connu un "pic" important vers 00h00 dans le secteur de Yasinovataya où depuis 2 jours les ukrainiens tentent de prendre le contrôle d'une station de pompage et traitement d'eau potable. Au total ce sont une centaine d'obus de mortiers et d'obusiers qui ont été tirés, au coeur de la trêve, sur la ligne de front républicaine entre Donetsk et Gorlovka (en plus des tirs de véhicules blindés et d'infanterie)
En plus de leurs attaques incessantes, les forces ukrainiennes profitent de la "trêve des confiseurs" pour déployer au plus près du front de nouvelles unités d'assaut et d'artillerie, comme par exemple sur le front Nord de Svitlodarsk, déjà très consolidé depuis les combats de décembre 2016, et qui vient d'être renforcé par de nouvelles unité blindées qui sont arrivées par convois ferroviaires à Konstantinovka, ville occupée par les forces ukrainiennes au Nord de Gorlovka.
Une situation qui risque de devenir intenable
Cette situation politico-militaire louvoyant entre une fausse paix et une vraie guerre risque de devenir pour Kiev rapidement intenable tant sur le plan politique, économique, moral et même militaire...
Le premier round (printemps 2014-2015), malgré une attaque initiale violente menée par Kiev et son occupation militaire de territoires importants du Donbass, a donné cependant l'avantage aux Républiques auto-proclamées de Donetsk et Lugansk qui ont su stopper l'avancée de l'armée ukrainienne en lui infligeant de lourdes pertes, et amorcer un projet politique de territoire ambitieux malgré la guerre qui continue aux portes des cités de Donetsk et Lugansk.
Le deuxième round (2015-2016) est plutôt un match nul a vu le front se stabiliser et la situation politique s'enliser notamment avec un processus de paix saboté quotidiennement et qui est aujourd'hui complètement paralysé, à l'exception de quelques rares échanges de prisonniers effectués. Durant cette période, tandis que les forces républicaines se sont professionnalisées, les forces ukrainiennes ont elles aussi réorganisé et restauré leurs capacités opérationnelles, tout en imposant une pression tactique sur l'ensemble des zones clés du front.
Au seuil de l'année 2017, un nouveau round, et probablement le dernier, s'amorce donc entre Kiev et les Républiques, avec une escalade militaire qui est accélérée par les changements géopolitiques internationaux (USA, Syrie...), l'effondrement définitif d'une Ukraine de plus en plus abandonnée par ses partenaires politiques européens, sans oublier son impopularité grandissante, qui risque de précipiter le pouvoir ukrainien dans un "quitte ou double" militaire dans le Donbass.
Les deux points principaux de rupture (et violations des accords de Minsk) sont les suivants :
- Sur le plan politique, la situation des territoires du Donbass occupés par l'armée ukrainienne et que Kiev refuse d'intégrer dans le processus de paix (élections statut spécial et démilitarisation) est, avec les revendications sur les frontières avec la Russie et Debalsevo, une entrave majeur au processus de paix.
- Sur le plan militaire, la création par Kiev de "zones de contact", consécutives à des pénétrations offensives de la zone neutre séparant les belligérants, à partir desquelles son armée exerce des attaques permanentes sur les positions républicaines menace des positions stratégiques vitales (comme Yasinovataya ou Debalsevo par exemple)
La semaine prochaine, au lendemain de la trêve du Noël orthodoxe l'armée ukrainienne risque donc fort de nous indiquer l'option vers laquelle Kiev a décidé de s'engager.
Mais aujourd'hui, tant les paroles politiques, que les attaques militaires ou le renforcement continu de l'OTAN en Europe, laissent à penser que la stratégie du pire organisée par des va-t-en guerre de la ploutocratie mondialiste contrôlant Washington,Tel-Aviv, Bruxelles et Kiev, est toujours bien à l'ordre du jour, malgré ses dernières déconvenues en Syrie ou à la Maison Blanche.
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
Sur le Front du Donbass les familles restent dans leurs caves sous les bombardements qui n'ont jamais cessé |
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